Les options politiques de Biden au Moyen-Orient vues par les experts

De nombreux analystes estiment que si le Moyen-Orient n'est peut-être pas la principale préoccupation de l'administration démocrate pour le moment, les États-Unis n'ont aucun intérêt à se renoncer à la région. (AFP / Fichier Photo)
De nombreux analystes estiment que si le Moyen-Orient n'est peut-être pas la principale préoccupation de l'administration démocrate pour le moment, les États-Unis n'ont aucun intérêt à se renoncer à la région. (AFP / Fichier Photo)
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Publié le Mercredi 11 novembre 2020

Les options politiques de Biden au Moyen-Orient vues par les experts

  • On craint de Biden un réengagement avec la République islamique et à des efforts pour reprendre ou renégocier l'accord nucléaire iranien
  • Bien que la Chine ne fasse pas encore partie de la géopolitique du Moyen-Orient, cette situation finira par changer

DUBAI: Joe Biden est membre du Comité sénatorial américain des relations étrangères depuis longtemps, mais la place exacte de la politique étrangère dans la liste des priorités du président américain reste nébuleuse.

De nombreux analystes estiment que si le Moyen-Orient n'est sans doute pas la principale préoccupation de l'administration démocrate pour le moment, les États-Unis n'ont aucun intérêt à renoncer à la région.

Les experts qui ont participé à une session intitulée «Les élections américaines: le retour de la concurrence internationale au Moyen-Orient» anticipent un changement dans les relations entre les États-Unis et le monde arabe.

La table ronde virtuelle de lundi, animée par Ebtesam Al-Ketbi, présidente du Centre des politiques des Émirats, fait partie du septième débat stratégique d'Abou Dhabi.

«Le Moyen-Orient n'est pas une grande priorité pour cette nouvelle administration», a déclaré Paul Salem, président de l’Institut du Moyen-Orient. «Les États-Unis traversent la pire pandémie depuis un siècle, et la pire récession économique depuis la Grande crise des années 1930. La politique étrangère du Moyen-Orient n’a pas été évoqué dans les élections et le public américain n’est pas du tout intéressé par ce sujet».

Il a affirmé que l'administration Biden s’est attachée principalement aux problèmes nationaux      et les questions de politique étrangère impliquant la pandémie, le changement climatique, la reprise économique ou même la concurrence avec la Russie et la Chine.

Attirant l’attention sur la première visite à l'étranger du président Donald Trump, et qui avait eu lieu à Riyad, une ville du Moyen-Orient, Salem a déclaré: «Tout cela ne sera pas le cas dans une nouvelle administration Biden».

Ses opinions ont été reprises par Steven Cook, Eni Enrico Mattei membre principal au Conseil des relations extérieures pour les études sur le Moyen-Orient et l'Afrique, qui a déclaré qu'il faudrait six mois ou plus à l'administration Biden pour «étoffer» son approche à l’égard des différents conflits des pays du Moyen-Orient.

Il a déclaré que la première destination de Biden serait probablement le Canada, suivie de l’Europe. «La grande question est de savoir si nous verrons une continuité ou un réel changement dans la politique étrangère américaine au Moyen-Orient», a révélé Cook.

«La tendance la plus probable est de voir beaucoup plus de continuité dans les relations relatives à la région, malgré les revirements importants de la politique étrangère américaine d’une administration à une autre ces dernières années».

(De la droite a la gauche) Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Abdullatif Al-Zayani, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al-Nahyan en possession des documents après la signature des accords d'Abraham. (AFP / Fichier Photo)
(De la droite a la gauche) Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Abdullatif Al-Zayani, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al-Nahyan en possession des documents après la signature des accords d'Abraham (AFP / Fichier Photo)

En ce qui concerne l'Iran, Cook s'attend à un passage de la «pression maximale» à un réengagement avec la République islamique et à des efforts pour reprendre ou renégocier le Plan d'action global conjoint de 2015, communément appelé l'accord nucléaire iranien.

«C'est un changement très important par rapport au président Trump», a déclaré Cook. «C’est une éventualité à laquelle doivent se préparer les leaders de l’autre côté du Golfe, car ce sera à mon avis au cœur de la politique de l’administration Biden au Moyen-Orient».

FAITS MARQUANTS

Débat stratégique d'Abu Dhabi

  • C’est le 7e Débat Stratégique d’Abou Dhabi, qui a a lieu les 9, 10 et 11 novembre.
  • Les sujets principaux sont la Covid-19, les élections américaines et l’accord EAU-Israël.
  • Les discussions organisées via Zoom sont diffusées en direct sur les réseaux sociaux.

Tout a fait d’accord avec le point de vue de Cook, Salem a confirmé que Biden chercherait probablement à renforcer l’accord nucléaire et à engager des négociations sur la défense antimissile sans oublier «l’ingérence» de l’Iran dans les pays de la région. «Ce dont Biden peut bénéficier, c'est que Trump lui a laissé beaucoup de pression sur l'Iran», a-t-il déclaré.

«Il y a tellement de sanctions qui ne seraient pas annulées avec le retour de l'accord nucléaire, et l’administration Biden pourrait utiliser ce point de pression diplomatique avec l'Iran pour obtenir un meilleur résultat qu'il y a quelques années».

Quant aux alliés de Washington dans le Golfe, il prévoit différents types de relations, sans la cordialité personnelle qui existait sous Trump. Il croit que les leaders de la région et l’équipe de Biden devraient comprendre la dynamique de ces relations. «Mais il ne fait aucun doute que le partenariat économique, énergétique, sécuritaire et politique avec les principaux pays du Golfe se ne sera pas énormément affecté», a déclaré Salem.

Cook a décrit la relation américano-saoudienne comme importante, mais qui devrait être institutionnalisée et soumise à un processus de politique étrangère mieux adapté aux États-Unis.

En termes de comportement des démocrates vis-à-vis du Royaume, il anticipe un changement de ton. Cela dit, il ne pas prévoit pas que Biden entreprenne de vrais changements de politique  alors que les États-Unis font face à une pandémie mondiale, à la pire situation économique depuis les années 1930, à des problèmes raciaux et, surtout, dans un contexte où la population est profondément divisée.

«Les dossiers les plus importants sur le bureau du président concernant les affaires internes suggère le Moyen-Orient n’est certainement pas la priorité», a ajouté Cook.

D’après William Wechsler, directeur des programmes au Centre Rafik Hariri et du programme du Moyen-Orient au Conseil de l'Atlantique, la victoire de Biden profitera à la région car un deuxième mandat de Trump aurait, à coup sûr, accéléré la dynamique d'un retrait américain de la région.

«Biden est, au fond, un internationaliste, un institutionnaliste issu d'une génération plus ancienne qui considère que les intérêts des États-Unis résident dans le Golfe et le Moyen-Orient, dans une vision plus élargie», a-t-il déclaré. «Et c’est ainsi qu’il abordera, sans aucun doute, ces problèmes».

Quoique William Wechsler croit que Biden est un internationaliste au fond, les experts s'attendent à ce que son administration se concentre sur les problèmes nationaux et les questions de politique étrangère impliquant la pandémie, le changement climatique, la reprise économique ou même la concurrence avec la Russie et la Chine.
Quoique William Wechsler croit que Biden est un internationaliste au fond, les experts s'attendent à ce que son administration se concentre sur les problèmes nationaux et les questions de politique étrangère impliquant la pandémie, le changement climatique, la reprise économique ou même la concurrence avec la Russie et la Chine (AFP / Fichier Photo)

Cependant, en raison de cette perception répandue du retrait américain, Wechsler prévoit que de nombreux autres pays entreront dans un nouveau vide, la Chine étant une grande réalité économique dans la région. Bien que la Chine ne fasse pas encore partie de la géopolitique du Moyen-Orient, il pense vraiment que la situation finira par changer.

«Vous avez trois acteurs non arabes importants, la Russie, l'Iran et la Turquie, qui prennent autant de place dans ce vide autant qu'ils ne le peuvent», a déclaré Wechsler. «Avant, toute tentative de ces acteurs de s'implanter dans la région avait affaire aux puissances arabes traditionnelles au Caire, à Damas et à Bagdad. Malheureusement, aucun de ces pôles n'est en mesure à présent de fournir un leadership de ce calibre. Il reste donc une coalition croissante de pays qui n’ont jamais été de grands acteurs géopolitiques dans la région, et c’est bien sûr, les pays du Golfe et Israëlcapables de bloquer le mouvement (des acteurs non arabes)».

Suggérant qu'une administration Biden serait «sage» d'encourager ce phénomène, Wechsler a répond par l’affirmative.

Les États-Unis ne vont pas se retirer du Moyen-Orient en raison de leurs intérêts, mais plutôt pour se rééquilibrer; les hydrocarbures restant une composante énergétique importante du futur proche. «Les États-Unis n'abandonneront sûrement pas le contrôle de cette région à l'Iran ou à la Chine», a déclaré Salem.

«L’accent mis sur les armes de destruction massive est un problème du XXIe siècle que les États-Unis ne peuvent pas tolérer. De même que le problème du terrorisme reste le principal problème de sécurité nationale. Washington a une présence militaire, économique, diplomatique et politique primordiale au Moyen-Orient, ils sont solidement ancrés ici et n’iront nulle part».

Wechsler verrait un retrait potentiel des États-Unis de la région comme un «désastre total», mais estime que Biden est le meilleur candidat pour ce problème grâce à son expérience de plusieurs décennies. C'est une chance inespérée pour les habitants de la région, surtout dans le Golfe», a-t-il affirmé.

«Les pays du Golfe devraient tenter d’établir une formule de coexistence avec l'administration Biden, rééquilibrer les rôles et les responsabilités pour protéger nos intérêts communs dans la région, et tenter de projeter nos valeurs communes. Ces arguments ont plus de poids chez Biden que chez Trump, et ils aménageraient le terrain pour une nouvelle philosophie du rôle américain dans la région, et pour longtemps».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".