PARIS: La Première ministre Elisabeth Borne a déclaré que les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie étaient lancées, vendredi à Paris, à l'issue d'une réunion qui s'est cependant déroulée sans les indépendantistes de l'archipel.
L'Etat avait souhaité réunir jeudi et vendredi l'ensemble des partis prenantes néo-calédoniennes indépendantistes et non-indépendantistes, pour définir la méthode, les thématiques et le calendrier des négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie après trois référendums qui ont rejeté l'indépendance. Mais le Front de libération kanak et socialiste (FLNKS) a été le grand absent de ces réunions.
"Cette première réunion marque aujourd'hui le début des discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie au terme du processus politique défini dans l'accord de Nouméa" de 1998, a déclaré devant la presse Mme Borne, tout en rappelant que les échanges étaient "incomplets en raison de l'absence d'une partie des forces politiques".
Les échanges ont cependant été "denses et fructueux", selon la Première ministre et "il a été convenu d'élargir le champ des discussions au-delà des seules questions institutionnelles en abordant également des sujets vitaux pour l'avenir des Calédoniens" que sont l'égalité des chances et la cohésion sociale, le développement économique, l'emploi, les grands investissements, le nickel, la souveraineté énergétique et alimentaire, l'intégration et le rayonnement régional ainsi que les valeurs, l'identité commune et la réconciliation.
"Les travaux de la convention respecteront les légitimités et les compétences de chacun. Ainsi, les questions institutionnelles feront l'objet d’échanges dans un format politique ad hoc", a assuré Mme Borne.
"Ces groupes de travail seront organisés à Nouméa par le haut commissaire au mois de novembre et installés par les ministres" de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et délégué aux outre-mer, Jean-François Carenco, "à l'occasion de leur déplacement au mois de novembre", a-t-elle ajouté.
La conclusion de ces travaux nécessaires à l'élaboration du projet d'avenir de la Nouvelle-Calédonie est attendue mi-2023, a assuré Mme Borne.
Le troisième référendum d'autodétermination prévu par l'accord de Nouméa, remporté avec 96,5% des voix par les loyalistes, avait été boycotté par les indépendantistes qui le qualifient de "bidon".
Les indépendantistes ont par la suite déclaré que "tout calendrier était caduc" et qu'ils ne discuteraient plus désormais que "sur la base de l'indépendance". Dans cette perspective, le déplacement à Paris, où Etat et loyalistes entendent justement décider d'un calendrier, était exclu pour eux.