Disparition à Brive: le suspect avoue avoir tué Justine Vayrac, un corps retrouvé

Des policiers français enquêtent sur une ferme à Beynat, dans le sud-ouest de la France, le 26 octobre 2022 alors qu'ils tentent de retrouver Justine Vayrac qui a disparu tôt le matin du 23 octobre 2022. (Photo, AFP)
Des policiers français enquêtent sur une ferme à Beynat, dans le sud-ouest de la France, le 26 octobre 2022 alors qu'ils tentent de retrouver Justine Vayrac qui a disparu tôt le matin du 23 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 octobre 2022

Disparition à Brive: le suspect avoue avoir tué Justine Vayrac, un corps retrouvé

Des policiers français enquêtent sur une ferme à Beynat, dans le sud-ouest de la France, le 26 octobre 2022 alors qu'ils tentent de retrouver Justine Vayrac qui a disparu tôt le matin du 23 octobre 2022. (Photo, AFP)
  • «Un corps a été retrouvé dans la zone de recherche, pouvant correspondre à la victime disparue. L'identification formelle n'est pas acquise officiellement», a indiqué une source proche du dossier
  • Le suspect, un jeune agriculteur de 21 ans, selon des témoignages de proches rencontrés par un correspondant à Beynat, doit être présenté jeudi à un juge d'instruction à Limoges, où le procureur tiendra une conférence de presse à 18h30

LIMOGES: Quatre jours après la disparition de Justine Vayrac ce week-end à Brive, le suspect a avoué jeudi avoir violé et tué la jeune femme de 20 ans, puis un corps a été retrouvé près de son domicile quelques heures plus tard. 

"Un corps a été retrouvé dans la zone de recherche, pouvant correspondre à la victime disparue. L'identification formelle n'est pas acquise officiellement", a indiqué une source proche du dossier. "Il s'agissait effectivement d'un secteur proche du domicile du mis en cause." 

Lui-même avait indiqué un secteur proche de chez lui pour la recherche du corps de la jeune femme, mère d'un enfant de deux ans et demi, après avoir avoué son viol et son meurtre à la fin de sa garde à vue, avait-on appris de sources proches du dossier. 

Depuis lundi soir, 80 policiers et gendarmes fouillaient les environs de la ferme où vit le suspect, à Beynat, à une vingtaine de kilomètres de Beynat, et ils avaient déjà découvert des traces de sang dans sa chambre ainsi que dans sa voiture. 

Ils avaient également découvert le sac à main de Justine Vayrac "calciné à proximité" de chez lui, avait indiqué mercredi à la presse la procureure de Brive, Emilie Abrantes. 

Le suspect, un jeune agriculteur de 21 ans, selon des témoignages de proches rencontrés par un correspondant à Beynat, doit être présenté jeudi à un juge d'instruction à Limoges, où le procureur tiendra une conférence de presse à 18h30. 

Une « connaissance » 

Il est membre du club de football de ce bourg rural d'environ 1 300 habitants, et s'est même rendu dimanche au match disputé par son équipe, quelques heures après la disparition de Justine Vayrac, mais n'est pas entré en jeu, a indiqué un membre du club qui a requis l'anonymat. 

La jeune femme, originaire de Tauriac, dans le département voisin du Lot, avait disparu dimanche matin, vers 04h00, près d'une boîte de nuit de Brive, "La Charrette", où elle passait la soirée avec des amis. 

Le groupe avait d'abord passé un moment dans un bar de la ville, "Le Local", où Justine Vayrac était "un visage familier" selon les propriétaires. 

"Nous n'avons rien vu d'alarmant. Sinon, nous serions intervenus. C'était une soirée comme une autre", ont-il raconté à un correspondant. 

La suite de la soirée est un peu plus floue, mais, selon plusieurs sources, Justine Vayrac se serait sentie mal en discothèque après avoir bu quelques verres d'alcool et aurait décidé de partir dormir dans sa voiture. 

C'est à ce moment-là qu'elle a croisé la route du suspect, une "connaissance" selon un ami de la jeune femme qui l'a laissée avec lui puis est reparti dans la boîte de nuit. 

Près d'une heure après, il ne la voit plus dans la voiture. Il appelle cette "connaissance" qui lui répond "qu'il était parti car Justine se sentait mieux". 

Quelques heures plus tard, il lui dit que Justine l'avait prévenue qu'elle était avec un autre ami, mais la jeune femme n'a plus donné de nouvelles à son compagnon depuis 02h00 du matin, ce qui a alarmé ses amis. 

La mère de Justine Vayrac s'était inquiétée de ne pas avoir de nouvelles depuis dimanche car elle entretient des relations "fusionnelles" avec sa fille qui "habite à 50 mètres de chez elle", avait-elle expliqué en début de semaine à un correspondant. 

En outre, le soir de sa disparition, "son nouveau petit copain l'attendait", avait-elle également indiqué. 

Justine Vayrac suivait une formation à Brive pour devenir aide-soignante, selon un élu municipal de la commune. 

Elle était séparée du père de son enfant, qui habite à Toulouse, mais les choses entre eux se passaient "bien", selon sa mère, et elle avait la garde du petit garçon. 


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.