Disparitions au Mexique: l'ex-procureur général arrêté, 64 policiers et militaires recherchés

Sur cette photo d'archives prise le 8 octobre 2014, des manifestants défilent avec des photos des 43 étudiants disparus lors d'une manifestation à Mexico, pour demander justice pour les 43 enseignants en formation disparus à Iguala, dans l'État de Guerrero, dans la nuit du 26 septembre, lors d'affrontements avec la police locale. (Photo : Hector Guerrero / AFP)
Sur cette photo d'archives prise le 8 octobre 2014, des manifestants défilent avec des photos des 43 étudiants disparus lors d'une manifestation à Mexico, pour demander justice pour les 43 enseignants en formation disparus à Iguala, dans l'État de Guerrero, dans la nuit du 26 septembre, lors d'affrontements avec la police locale. (Photo : Hector Guerrero / AFP)
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Publié le Samedi 20 août 2022

Disparitions au Mexique: l'ex-procureur général arrêté, 64 policiers et militaires recherchés

  • Dans la soirée de vendredi, l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour «disparition forcée, torture et délits contre l'administration de la justice»
  • Le parquet a par la suite annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre 20 responsables de l'armée, 44 policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire

MEXICO : La justice mexicaine a ordonné vendredi l'arrestation de l'ancien procureur général du pays ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition en 2014 de 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa (sud), au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission officielle qui a qualifié cette affaire de «crime d'Etat».

Dans la soirée de vendredi, l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour «disparition forcée, torture et délits contre l'administration de la justice», et n'a pas opposé de résistance, a indiqué le parquet dans un communiqué.

Le parquet a par la suite annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre 20 responsables de l'armée, 44 policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire, qui avait profondément choqué au Mexique et à l'étranger.

Ces 64 policiers et militaires sont recherchés pour «crime organisé, disparition forcée, tortures, homicide et délits contre l'administration de la justice», a précisé le parquet. Les identités et le rang des personnes recherchées n'ont pas été précisés.

M. Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) et avait dirigé une première enquête controversée sur ces disparitions, est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a gouverné le Mexique pendant 71 dans sans interruption jusqu'en 2000.

Il s'agit de la plus importante personnalité arrêtée jusqu'à présent dans le cadre de ces investigations, qui avaient redémarré de zéro après l'arrivée au pouvoir en 2019 du président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador.

Le parquet a également lancé des mandats d'arrêt contre 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d'étudiants de l'école de formation des maîtres d'Ayotzinapa, dans l'Etat méridional de Guerrero, s'était rendu jusqu'à la ville proche d'Iguala pour «réquisitionner» des autobus afin d'aller à Mexico pour une manifestation.

Selon l'enquête, 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec Guerreros Unidos, puis tués par balles et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent obscures. Seuls les restes de trois d'entre eux ont pu être identifiés.

Jeudi, un rapport officiel publié par la «Commission pour la vérité Ayotzinapa» mise en place par M. Lopez Obrador avait estimé que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ce crime.

«Leurs actions, omissions ou participation ont permis la disparition et l'exécution des étudiants, ainsi que le meurtre de six autres personnes», avait déclaré le sous-secrétaire à l'Intérieur Alejandro Encinas, lors de la présentation publique du rapport.

- Preuves falsifiées –

«Une action institutionnelle n'a pas été accréditée, mais il y a eu des responsabilités claires d'éléments» des forces armées, avait-il ajouté, sans préciser si ces «éléments» étaient toujours en activité.

M. Encinas a qualifié à plusieurs reprises l'affaire d'Ayotzinapa de «crime d'Etat».

Une autre commission, le Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI), qui avait été créé en vertu d'un accord entre le gouvernement Peña Nieto et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), soutient pour sa part que des militaires ont falsifié des preuves retrouvées dans la décharge où ont été brûlés les corps.

La première enquête officielle, dirigée par M. Murillo Karam et dont les conclusions ont été rejetées par les familles des victimes et par des experts indépendants, n'attribuait pour sa part aucune responsabilité aux militaires. Cette version accusait un cartel de narcotrafiquants d'avoir fait tuer les étudiants en les prenant pour les membres d'une bande rivale.

«Rendre publique cette situation atroce et inhumaine, et en même temps punir les responsables, permet d'éviter que ces événements déplorables ne se reproduisent» et «renforce les institutions», a affirmé M. Lopez Obrador vendredi.

Le président mexicain a par ailleurs fait savoir qu'il continuerait à insister auprès d'Israël pour obtenir l'extradition de l'ancien chef de l'agence d'investigations criminelles du bureau du procureur général, Tomas Zeron.

Accusé d'être mêlé à l'affaire d'Ayotzinapa mais clamant son innocence, cet ancien haut responsable a fui en Israël où il a demandé l'asile.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.