COATZACOALCOS: Sept membres d'une même famille ont été assassinés dans l'est du Mexique, à un moment où les critiques redoublent envers la politique sécuritaire du président Andres Manuel Lopez Obrador, qui répète que la violence ne se combat pas par la violence.
Les corps de trois femmes et quatre hommes, dont un mineur, ont été retrouvés dimanche dans l'Etat du Veracruz (est), un des plus touchés par la violence, a indiqué lundi le parquet général.
Les victimes "sont membres d'une seule famille" propriétaire d'une chaîne de boucheries, a déclaré une source de la Garde nationale, un corps de sécurité créé par le président Lopez Obrador après son arrivée au pouvoir en 2018.
Le Mexique est pris dans la violence principalement liée au narcotrafic, qui a fait près de 340 000 victimes depuis décembre 2006. L'ex-président Vicente Calderon (2006-2012) avait alors lancé une guerre totale contre les narcotrafiquants, ce qui les a finalement radicalisés et atomisés en cellules plus armées et plus violentes.
Samedi, un officier de l'armée est mort lors d'une opération qui a permis l'arrestation de trois narcos présumés dans l'Etat du Sonora (nord-ouest), a annoncé le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse quotidienne.
Le Mexique a enregistré 12 737 assassinats entre janvier et mai, d'après des chiffres officiels.
"Nous sommes convaincus que l'on ne peut pas affronter la violence par la violence", a répété le chef de l'Etat, qui dit vouloir s'attaquer d'abord aux causes de la violence, à savoir la pauvreté et le chômage.
Sa stratégie "d'accolades, pas de fusillades" avec le crime organisé a été remise en cause après l'assassinat de deux jésuites il y a 10 jours dans les montagnes du Chihuahua (nord).
"Que d'assassinats au Mexique!", s'est lamenté le pape François, lui-même un jésuite.
"Il est temps de réviser les stratégies de sécurité qui sont en train d'échouer", avait réagi la Conférence épiscopale, demandant au gouvernement d'écouter l'ensemble de la société (familles de victimes, policiers, médias, tous les partis...) et de mettre en oeuvre un "dialogue national" pour la paix.
"Nous croyons qu'il n'est pas utile de nier la réalité", avait-elle ajouté.