VILNIUS: La fille de l'ancien mentor politique de Vladimir Poutine, Ksenia Sobtchak, journaliste et blogueuse, a dénoncé mercredi soir un "raid contre sa rédaction" après avoir été visée dans une affaire judiciaire pour extorsion de fonds qui l'a forcée à se réfugier en Lituanie.
"Il est évident qu'il s'agit d'un raid contre ma rédaction, la dernière rédaction libre de Russie, qu'il fallait réprimer", a-t-elle affirmé sur les réseaux sociaux, dans sa première réaction, disant toutefois "espérer que ce ne soit pas le cas, et que cela soit vraiment un malentendu".
Selon Tass et la chaîne de télévision gouvernementale RT, l'ancienne candidate à la présidentielle russe de 2018 est visée dans une affaire d'extorsion de fonds, ainsi que son ancien directeur commercial et un ancien rédacteur en chef de Tatler, un magazine de mode.
Selon une source policière à Tass, son domicile "a été perquisitionné mercredi matin".
"Notre directeur commercial Kirill Soukhanov a été arrêté", a déploré mercredi soir Mme Sobtchak dans son message. "Je n'y crois pas du tout, et j'espère que maintenant ils vont rapidement tout régler", a-t-elle exhorté, évoquant "une sorte de non-sens".
Un peu plus tôt mercredi, une source au sein des gardes-frontières lituaniens avait indiqué à l'AFP que Mme Sobtchak se trouvait en Lituanie.
"Elle est arrivée en Lituanie avec un passeport israélien", avait déclaré cette source.
Mme Sobtchak, 40 ans, "a fui la Russie dans la nuit", avait indiqué plus tôt mercredi une source policière russe à l'agence de presse Tass, qui avait ajouté qu'elle était passée par le Bélarus.
Toujours selon Tass, l'affaire concerne une tentative d'extorsion de fonds auprès de Rostec, une entreprise d'Etat qui fabrique et exporte des produits industriels destinés notamment au secteur militaire. Un tel délit est passible d'une peine d'emprisonnement de quinze ans.
Ksenia Sobtchak fait partie de l'opposition politique russe depuis plusieurs années, bien que ses détracteurs l'accusent de n'être qu'un faire-valoir pour le président Vladimir Poutine.
Ces derniers mois, elle avait critiqué l'intervention militaire russe en Ukraine à plusieurs reprises sur sa chaîne Youtube.
Des milliers de Russes ont quitté la Russie depuis le début de l'offensive en Ukraine fin février, avant une deuxième vague de départs dans la foulée de l'annonce de la mobilisation partielle le 21 septembre.
L'opposition russe s'est réduite ces derniers mois comme peau de chagrin, la plupart de ses membres étant désormais en exil ou en prison.