PARIS: Emmanuel Macron se rendra jeudi dans le Cher, où il visitera notamment plusieurs sites d'industrie d'armement afin d'illustrer l'effort de la France pour produire davantage et plus rapidement dans un contexte d'"économie de guerre", a annoncé mardi l'Elysée.
Accompagné du ministre des Armées Sébastien Lecornu, et de la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Sarah El Hairy, le chef de l'Etat sera d'abord attendu dans la matinée à l'Ecole militaire préparatoire technique de Bourges, où il échangera avec des élèves.
Cet établissement, qui a ouvert ses portes au début de l'année, vise à "répondre à un besoin croissant de sous-officiers dans les métiers techniques", souligne l'Elysée.
Dans l'après-midi, M. Macron se rendra dans un centre d'essai de la Direction générale de l'armement (DGA) où il inaugurera le pas de tir rénové des canons Caesar.
Ces canons sont la pièce maîtresse de l'artillerie française. 18 ont été envoyés en Ukraine et six autres pourraient l'être prochainement.
Le chef de l'Etat ira ensuite sur le site de Nexter Arrowtech, où sont notamment produits les obus de 155 mm pour les canons Caesar.
Et il visitera l'usine MBDA Subdray qui est en charge de l'ingénierie et des tests des moyens de propulsion des missiles.
Ce déplacement intervient alors que le ministère des Armées et les industriels planchent depuis cet été sur "l’économie de guerre" dans laquelle la France doit, selon M. Macron, s’engager pour faire face à la nouvelle donne géopolitique.
Le chef de l'Etat "rappellera aux industriels l'objectif de produire suffisamment, plus rapidement et à des prix maîtrisés", indique l'Elysée, sur fond de guerre en Ukraine.
La France va ainsi consacrer deux milliards d'euros à la commande de munitions en 2023 pour ses forces armées, soit un tiers de plus que l'année passée. Cela comprend par exemple 10.000 obus de 155 mm pour les canons Caesar, ou encore plus de 50 millions de munitions de petit calibre.
Comme annoncé à plusieurs reprises et comme cela doit être le cas encore en 2024 et 2025, le budget des armées augmentera de trois milliards d'euros en 2023 pour atteindre 43,9 milliards d'euros (hors pensions), conformément à la Loi de programmation militaire (LPM 2019-2025).
Dans un rapport publié en février peu avant l'invasion russe, des députés jugeaient "indispensable de reconstituer les stocks de munitions et de pièces pour permettre un entraînement de haute intensité" et estimaient le besoin de financement à 6 milliards d'euros.