BAGDAD: Les forces de sécurité ont interpellé lundi à l'aéroport de Bagdad un homme d'affaires accusé d'implication dans le "vol" des 2,5 milliards de dollars du fisc, alors qu'il tentait de quitter l'Irak, selon le ministère de l'Intérieur.
L'affaire, médiatisée à la mi-octobre, a provoqué une vive indignation dans un Irak riche en pétrole et frappé par une corruption endémique.
Un document de l'Administration générale des impôts explique que ces 2,5 milliards de dollars ont été prélevés entre septembre 2021 et août 2022, via 247 chèques encaissés par cinq entreprises. L'argent a ensuite été retiré en espèces des comptes de ces sociétés.
Un détachement du ministère de l'Intérieur a "arrêté Nour Zouhair Jassem à l'aéroport international de Bagdad alors qu'il tentait de quitter le pays à bord d'un avion privé", a annoncé dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Othmane al-Ghanemi.
L'organe gouvernemental anti-corruption a présenté le suspect comme étant "le directeur général (...) d'une entreprise de services pétroliers, un des accusés dans l'affaire des dépôts appartenant à l'Administration des impôts", selon un autre communiqué publié lundi.
La justice a déjà entendu plusieurs fonctionnaires de l'Administration des impôts au sujet de cette affaire, tout comme elle a émis des mandats d'arrêt à l'encontre des propriétaires des entreprises accusées d'avoir retiré l'argent.
Malgré une corruption qui s'est infiltrée dans toutes les institutions étatiques et administrations publiques, si les condamnations existent en Irak elles visent souvent les échelons intermédiaires de l'Etat ou de simples exécutants, rarement le sommet de la pyramide.
"L'omniprésente corruption est une cause principale du dysfonctionnement irakien. Et en toute franchise, aucun dirigeant ne peut s'en dédouaner", fustigeait début octobre l'émissaire de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert.