Importants dégâts après le passage de tornades dans la Somme et le Pas-de-Calais

Cette photographie prise à Bihucourt, dans le nord de la France, le 24 octobre 2022, montre des voitures endommagées après qu'une tornade a frappé la région. (Photo, AFP)
Cette photographie prise à Bihucourt, dans le nord de la France, le 24 octobre 2022, montre des voitures endommagées après qu'une tornade a frappé la région. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 24 octobre 2022

Importants dégâts après le passage de tornades dans la Somme et le Pas-de-Calais

Cette photographie prise à Bihucourt, dans le nord de la France, le 24 octobre 2022, montre des voitures endommagées après qu'une tornade a frappé la région. (Photo, AFP)
  • Ces phénomènes, qui ont commencé en début de soirée, n'ont duré que quelques minutes, voire quelques secondes, mais ils ont frappé des dizaines de maisons, arrachant des toitures, et contraignant les habitants à quitter leurs habitations
  • «Les dégâts sont très, très importants sur cette commune. Il y a eu véritablement un effet couloir de cette tornade» dans le centre du village, a affirmé sur place le directeur des pompiers du Pas-de-Calais, Philippe Rigaud

LILLE: Des vents aussi violents qu'inattendus, et localement au moins deux tornades, ont dévasté dimanche soir des communes du Pas-de-Calais et de la Somme, sans faire de victimes, mais provoquant des dégâts considérables. 

Ces phénomènes, qui ont commencé en début de soirée, n'ont duré que quelques minutes, voire quelques secondes, mais ils ont frappé des dizaines de maisons, arrachant des toitures, et contraignant les habitants à quitter leurs habitations. 

La Première ministre, Elisabeth Borne, a adressé lundi son "soutien aux habitants des Hauts-de-France et de Normandie", victime également de fortes intempéries, assurant que tout était "mis en oeuvre pour leur venir en aide". 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre en milieu d'après-midi à Bihucourt, dans le Pas-de-Calais, pour "un point de situation", a indiqué son cabinet. 

La Somme et le Pas-de-Calais étaient placés dimanche en vigilance jaune aux orages par Météo-France, alors que 20 autres départements étaient eux en vigilance "orange". 

Dans le Pas-de-Calais, la gendarmerie nationale a interdit lundi matin l'accès à Bihucourt et Hendecourt-lès-Cagnicourt, les deux communes les plus touchées par ce que la préfecture qualifie "de fortes rafales de vent de type tornades". 

Logements « inhabitables » 

A Bihucourt, village le plus touché, de nombreuses toitures ont été arrachées, des murs en béton soufflés, des arbres et pylônes pliés par le vent. Les rues étaient lundi jonchées de gravats, de branchages ou de morceaux de tôles, notamment autour de l'église, très endommagée, a constaté une journaliste. 

Dans l'école jouxtant la mairie, la Croix-Rouge distribuait sandwiches et boissons, et une cellule psychologique était activée. 

"Les dégâts sont très, très importants sur cette commune. Il y a eu véritablement un effet couloir de cette tornade" dans le centre du village, a affirmé sur place le directeur des pompiers du Pas-de-Calais, Philippe Rigaud. "Environ cinq rues sont totalement ravagées." 

"Une centaine d'habitations" sont selon lui "concernées". Après avoir "marqué les habitations" et "déterminé celles qui risquent de s'effondrer", les pompiers accompagnent les habitants pour qu'ils "récupèrent quelques affaires". 

"Les gens ont eu un bon réflexe: beaucoup se sont mis à l'abri dans leurs caves, ce qui fait qu'on ne déplore pas de victimes", a-t-il salué. 

"On a environ 150, 200 personnes à reloger, pour une durée très longue", a indiqué le maire, Benoît-Vincent Caille. "Un fonds d'urgence de l'Etat a été débloqué pour les sinistrés", mais "nous aurons besoin de dons, notamment de meubles, et de bénévoles". 

Le gestionnaire du réseau Enedis devait rétablir l'électricité dans une partie du village. 

« Scène de guerre » 

Les villes d'Ô-de-Selle et surtout de Conty, dans la Somme, ont elles aussi été touchées. 

Selon le lieutenant-colonel Lionel Tabary, "80 habitations sont impactées, plus ou moins fortement" à Conty et une dizaine de logements sont "inhabitables" dans cette ville de 1.800 habitants. 

Il évoque essentiellement des toitures arrachées, des branchages et des débris sur la chaussée. La toiture d'un groupe scolaire "a été soufflée complètement" et la Poste "est inoccupable car la toiture à été décollée". 

"Je suis à 35 ans de carrière, je n'ai jamais vu ça dans la Somme", a déclaré le pompier, évoquant "une scène de guerre". 

"D'après les témoignages, ça a duré moins de 5 minutes. Certains parlent d'une minute 30 à 2 minutes. Et puis derrière, de la pluie, de la grêle. Et après du ciel bleu", a-t-il ajouté. 

Près de 3 000 foyers ont par ailleurs été privés d'électricité dans l'Eure après les intempéries, a annoncé la préfecture du département, "principalement à Bernay, Beuzeville, Asnières, Grossoeuvre et Guichainville". 

Au total, 64 interventions ont été réalisées par les sapeurs-pompiers. L’événement a nécessité le relogement de cinq adultes et cinq enfants. Des rafales à 136 km/h ont été relevées à Beuzeville. 

Les pompiers ont par ailleurs réalisé 107 interventions dans le Nord, notamment à Thun St-Amand, Arleux, Warlaing, Erchin et Cantin. 

Selon Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France, les épisodes de ce type sont extrêmement localisés et "à chaque fois, les rafales dépassent les 100km/h, ce qui est déjà énorme dans l’absolu". Ils se produisent en France "entre 40 et 50 fois par an". 


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Short Url
  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.

 


Accélérer "l'électrification" de la France: des acteurs de l'énergie mobilisent les parlementaires

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées
  • Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique

PARIS: A l'approche d'un débat au Parlement sur la souveraineté énergétique, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses.

"Chaque jour, ce sont 180 millions d’euros qui s’envolent pour couvrir notre consommation d'énergies fossiles – soit plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères, parfois hostiles à nos intérêts", selon cette lettre ouverte aux députés et aux sénateurs.

Parmi les signataires figurent l'Union française de l'électricité, des acteurs des renouvelables (Enerplan, France Hydro Électricité, France Renouvelables, SER) et du nucléaire (Gifen, SFEN).

Ils soulignent "l'urgence" d'accélerer "les transferts d’usage vers l’électricité", dans les transports, l'industrie et les bâtiments encore très dépendants des énergies fossiles.

Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique après 4 ans d'une large concertation pour bâtir la nouvelle feuille énergétique de la France pour la période 2025-2035.

Cette programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050 en réduisant la part des énergies fossiles dans la consommation d'environ 60% en 2023 à 30% en 2035.

Ce projet a été approuvé le 27 mars dernier par le conseil de supérieur de l'énergie, et restait à publier le décret. Or l'adoption de cette PPE a été fortement critiquée par des partis allant du centre à l'extrême droite au Parlement, ainsi que par les défenseurs de l'énergie nucléaire, dénonçant un soutien trop important aux énergies renouvelables au détriment de l'atome selon eux.

De nombreux acteurs de l'énergie pressent pour que le décret soit publié au plus vite et appellent à cesser les tergiversations politiques, craignant l'absence de visibilité pour investir et recruter.

"La question n’est pas tant de savoir si l’électricité doit sortir d’un (réacteur) EPR, d’un SMR (mini réacteur), d’un barrage (...) d’une éolienne ou d’un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité, produite intégralement en France et décarbonée, peut se substituer aux énergies fossiles importées", soulignent les signataires.

Le décret sera publié "d'ici à l'été", à l'issue du débat sans vote au Parlement, indiquait début avril le cabinet de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Le décret pourra faire l'objet "d'éventuelles modifications en fonction des débats parlementaires qui auront lieu lors de la discussion" d'une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Celle-ci déjà adoptée en première lecture par le Sénat sera discutée à l'Assemblée nationale "la deuxième quinzaine de juin", selon Mme Primas.