RABAT: Un syndicat proche du principal parti islamiste marocain a mobilisé plusieurs centaines de manifestants contre la vie chère, dimanche dans le centre de Rabat, signe d'un mécontentement social grandissant, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ce rassemblement, qui a eu lieu devant le Parlement, intervient après plusieurs manifestations contre la hausse des prix cette semaine à Rabat et dans d'autres villes du Maroc.
Il a été organisé par l'Union nationale des travailleurs au Maroc (UNTM), un syndicat proche du Parti de la justice et du développement (PJD), une organisation conservatrice d'obédience islamiste et principale formation de l'opposition.
C'est l'une des premières fois que des sympathisants du PJD descendent dans la rue, depuis la déroute électorale de ce parti aux législatives de septembre 2021, remportées par le parti libéral de l'homme d'affaires Aziz Akhannouch.
"Les prix grimpent et le gouvernement dort", ont scandé les militants, presque tous habillés de chasubles et coiffés de casquettes orange, la couleur du syndicat.
"Non à la hausse exorbitante des prix du carburant... Nous exigeons l'équité et la justice fiscale", pouvait-on lire sur les pancartes et entendre dans la foule.
"Ce gouvernement est là depuis un an mais il n'a toujours pas mis en place de mesures pratiques pour freiner la hausse des prix", a déclaré à l'AFP un syndicaliste.
Le malaise social s'accroît au Maroc sur fond de poussée inflationniste nourrie par la flambée des prix des matières premières au niveau mondial et une croissance atone.
L'indice des prix à la consommation a progressé de 8,3% en septembre sur un an dans le pays, en raison d'une flambée des prix alimentaires (+14,7%) qui pénalise fortement les classes populaires.
La grogne vise en particulier M. Akhannouch, le chef du gouvernement, qui a fait fortune dans la distribution de carburant et qui est accusé par ses détracteurs de profiter de l'explosion des prix à la pompe.
Dans une note récente sur les inégalités sociales, le Haut-commissariat au Plan (HCP) a indiqué que le Maroc était revenu "au niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014", à cause de l'épidémie du Covid-19 et de l'inflation.