PARIS: «Le Maroc et l’Union européenne sont des partenaires de longue date et les perspectives sont prometteuses, notamment sur le volet de l’intégration industrielle durable.» C’est ce qu’a déclaré Patricia Pilar Llombart Cussac, ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, le 19 octobre dernier à Casablanca, en marge de la présentation du programme Trade and Competitiveness («Commerce et compétitivité», NDLR), dédié aux petites et moyennes entreprises (PME) marocaines exportatrices. Selon elle, les entreprises marocaines et européennes font face à plusieurs défis communs liés à la crise énergétique et aux pressions inflationnistes.
Des partenariats stratégiques entre les secteurs privés peuvent en réduire l’impact, d’autant plus que le Maroc fait aujourd’hui partie des pays les plus compétitifs en termes de production énergétique à base d’énergies renouvelables et peut constituer une bonne option pour les investisseurs européens.
«Grâce à la vision éclairée du roi Mohammed VI, le Maroc confirme de jour en jour sa position de terre d’opportunités économiques et d’investissement. Le Maroc peut présenter une alternative très intéressante pour tout ce qui concerne la compétitivité énergétique et la durabilité», souligne Ryad Mezzour, ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, dans une vidéo diffusée lors de l’événement. Outre l’attractivité de ses investissements, le Maroc travaille sur plusieurs chantiers majeurs liés au renforcement de la compétitivité de son tissu économique, à la souveraineté industrielle et à la promotion du Made in Morocco.
«Nous avons mis en place une task force; elle a identifié quelque 1 200 projets qui contribueront à la souveraineté industrielle du Royaume et créeront 270 000 emplois. À l’export, nous avons défini des projets qui nous permettraient de générer 120 milliards de dirhams supplémentaires (soit 11 milliards d’euros). Dans cette perspective, l’Union européenne (UE) apparaît comme le partenaire central du Maroc, notamment dans les domaines de l’investissement et de la coproduction», indique Ryad Mezzour.
Les PME marocaines font partie intégrante de cette vision et le renforcement de leur compétitivité demeure l’une des conditions clés pour leur internationalisation. C’est l’esprit de Trade and Competitiveness, le programme de l’UE pour les échanges commerciaux et la compétitivité lancé au profit des PME marocaines le 19 octobre à Casablanca. Mis en place par la Banque européenne d’investissement (BEI), il est cofinancé par l’UE.
Les objectifs du programme sont le renforcement de l’accès des PME exportatrices aux financements et l’amélioration de leur compétitivité, notamment dans quatre secteurs clés d’exportation: l’automobile, le textile, l’agro-industrie et l’agriculture.
Un accord de garantie a été signé le même jour par la BEI et la Banque centrale populaire (BCP), première banque marocaine partenaire du programme. La BEI compte mobiliser pour ce programme 160 millions d’euros – au profit, dans un premier temps, des PME marocaines. Il sera par la suite déployé en Tunisie, en Égypte et en Jordanie.
«Nous nous dirigeons vers des modèles économiques plus sobres en carbone et c’est notre rôle, en tant que banque de l’UE et banque du climat, d’accompagner nos partenaires sur le terrain. Au Maroc, les PME jouent un rôle clé. Avec ce nouveau programme, nous nous sommes engagés à faciliter leur accès à des financements avantageux et à des accompagnements de qualité afin de renforcer leur montée en compétences», souligne Ricardo Mourinho Félix, vice-président de la BEI.