Pakistan: l'ex-Premier ministre Imran Khan interdit d'élection pendant cinq ans

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan après sa comparution devant la Haute Cour à Islamabad, le 3 octobre 2022. (Photo, AFP)
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan après sa comparution devant la Haute Cour à Islamabad, le 3 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Pakistan: l'ex-Premier ministre Imran Khan interdit d'élection pendant cinq ans

  • La Commission électorale a conclu que l'ancien chef du gouvernement « était impliqué dans des pratiques de corruption»
  • La presse pakistanaise enchaîne depuis plusieurs mois les Unes à sensation, reprochant à l'ancien champion de cricket et son épouse d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs centaines de milliers de dollars de cadeaux

ISLAMABAD: L'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan a été interdit vendredi de se présenter à toute élection pendant cinq ans par la Commission électorale, pour ne pas avoir déclaré tous les cadeaux diplomatiques reçus durant son mandat.

La Commission a conclu que l'ancien chef du gouvernement "était impliqué dans des pratiques de corruption", a déclaré à l'AFP l'un des avocats de M. Khan, Gohar Khan, annonçant son intention de saisir immédiatement la justice pour faire annuler cette décision.

Si celle-ci est confirmée par les tribunaux, M. Khan, qui avait été renversé en avril par une motion de censure à l'Assemblée nationale, pourrait ne pas pouvoir concourir aux prochaines élections législatives qui doivent avoir lieu d'ici octobre 2023.

Des dizaines de ses partisans s'en sont pris à des véhicules en quittant les locaux de la Commission après la décision, et la police a arrêté un garde du corps de M. Khan pour avoir tiré une balle vers le sol.

"Nous rejetons cette décision honteuse. Le PTI et la nation entière rejettent cette décision", a réagi Fawad Chaudhry, ancien ministre de l'Information et haut responsable du parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), incitant tous ses partisans à descendre sans attendre dans les rues pour manifester leur désapprobation.

Un appel tout de suite entendu: des militants du PTI ont bloqué des routes à Lahore, et à Faisalabad, dans l'est du pays, ils ont mis le feu à des pneus pour arrêter la circulation.

La police d'Islamabad a indiqué sur Twitter être en état d'alerte "élevée" dans la capitale.

Soutien populaire

La presse pakistanaise enchaîne depuis plusieurs mois les Unes à sensation, reprochant à l'ancien champion de cricket et son épouse d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs centaines de milliers de dollars de cadeaux, sous forme de montres de luxe, bijoux, sacs à mains de créateurs ou parfums, pendant leurs déplacements à l'étranger.

M. Khan est accusé de ne pas avoir déclaré l'ensemble des biens reçus sous son mandat et d'avoir gagné de l'argent en revendant certains.

Au Pakistan, les responsables gouvernementaux doivent déclarer tous les cadeaux reçus, mais sont autorisés à conserver les moins onéreux.

Ils peuvent aussi acquérir certains des présents les plus chers pour environ 50% de leur valeur. Cette proportion n'était que de 20% avant d'être augmentée par M. Khan.

La plainte sur laquelle la Commission électorale s'est prononcée vendredi avait été déposée quand M. Khan était encore au pouvoir, par l'opposition d'alors.

A l'époque, M. Khan avait expliqué n'avoir pas déclaré certains biens pour des raisons de sécurité nationale, mais dans une réponse écrite avait aussi admis avoir acheté pour près de 22 millions de roupies (101 000 euros) de cadeaux et les avoir ensuite revendus pour plus du double de ce montant.

Malgré son éviction, M. Khan conserve un large soutien dans la population. Depuis avril, il a organisé de vastes rassemblements dans tout le pays - attirant des dizaines de milliers de supporteurs - pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir. Il avait aussi promis d'annoncer bientôt la date d'une nouvelle "longue marche" sur Islamabad.

L'ancien champion de cricket, qui ne cesse de ressasser sa thèse selon laquelle sa chute aurait été le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis, critique sans répit le gouvernement de son successeur, Shehbaz Sharif, et exige des élections anticipées.

Tension politique

Il a été confronté à plusieurs procédures judiciaires ces derniers mois, dont il s'était jusque-là sorti sans trop de dommages, l'actuel gouvernement cherchant à tout prix à l'écarter des prochaines élections.

Le pays a l'habitude de voir les dirigeants politiques utiliser la police et la justice pour museler l'opposition.

Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.

Mais sous son mandat, la situation économique s'est dégradée et il a perdu le soutien de l'armée qui avait été accusée d'avoir contribué à le faire élire.

L'annonce de la Commission électorale a été accueillie avec une grande satisfaction par le pouvoir en place.

"Celui qui répandait des mensonges sur la corruption supposée de ses adversaires politiques a été pris la main dans le sac", a twitté le ministre des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari.

Pour l'analyste Hassan Askari Rizvi, cette décision aura surtout pour conséquence d'accroître la "tension politique" dans le pays.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.