ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a remporté six des huit élections partielles auxquelles il se présentait personnellement ce weekend, selon des résultats provisoires communiqués lundi, dans un scrutin qu'il avait présenté comme un "référendum" sur sa popularité.
Ce résultat a été considéré par la presse pakistanaise comme une victoire personnelle pour l'ancien champion de cricket, renversé par une motion de censure à l'Assemblée nationale en avril et qui espère reprendre le pouvoir aux prochaines législatives, attendues d'ici octobre 2023.
Mais son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), a aussi perdu deux sièges à cette occasion.
Les sièges mis en jeu dimanche appartenaient en effet jusque-là au PTI, dont tous les députés avaient démissionné à la demande de M. Khan après son éviction.
Les élections partielles pour les autres anciens sièges PTI n'ont pas encore eu lieu. Le parti de M. Khan a déjà annoncé que celui-ci ne siègerait pas après ce succès électoral, ce qui entraînera encore d'autres scrutins.
Il est possible pour un candidat de se présenter à plusieurs sièges au Pakistan. S'il est élu dans différentes circonscriptions, il choisit celle qu'il représentera en tant que député et un nouveau scrutin est ensuite organisé dans les autres.
Il est toutefois rare pour un candidat de se présenter à autant de sièges. Cette stratégie n'avait clairement d'autre but pour M. Khan que de jauger sa popularité.
"Gagner six sièges sur huit face à une opposition plurielle n'est pas une petite chose", a estimé pour l'AFP l'analyste Imtiaz Gul.
"Cela met en lumière une réalité amère pour l'ensemble de l'alliance au pouvoir (...) Le discours d'Imran Khan galvanise encore de nombreuses personnes dans le pays", a-t-il ajouté.
Depuis avril, M. Khan a organisé de vastes rassemblements pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir, et a promis d'annoncer bientôt la date d'une nouvelle "longue marche" sur Islamabad.
Il ne cesse de ressasser sa thèse selon laquelle sa chute aurait été le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis, critique sans répit le gouvernement de son successeur, Shehbaz Sharif, et exige des élections anticipées.
Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.
Mais sous son mandat, la situation économique s'est dégradée et il a perdu le soutien de l'armée, qui avait été accusée d'avoir contribué à le faire élire.