CASABLANCA: C’est un projet vieux de quarante ans. En 1979 déjà, le roi Hassan II et Juan Carlos 1er d’Espagne avaient décidé de relier l’Europe à l’Afrique via le détroit de Gibraltar. L’idée avait ensuite refait surface en 2007: un train qui relierait Gibraltar au Maroc, un itinéraire de 42 kilomètres pour unir les deux continents en un peu plus d’une demi-heure sauf que la crise économique de 2008 en décidera autrement.
L’Espagne veut de nouveau réfléchir à la construction d’un tunnel ferroviaire. Le journal espagnol El Diaro annonce en effet, que le gouvernement a prévu dans son budget pour 2023 une enveloppe de 750 000 euros pour une étude de faisabilité confiée à une entreprise publique pour réaliser un tel projet.
Pour l'entreprise d’État espagnole en charge du projet, Segecsa, il existe «des perspectives très favorables qui s’ouvrent compte tenu de l’évolution des capacités techniques de ce type de systèmes de forage et d’excavation, et des expériences les plus récentes de construction de tunnels profonds dans le sous-sol marin».
Le patron de Segecsa, s’est dans ce sens rendu en Allemagne pour rencontrer des représentants de la société Herrenknecht, leader mondial sur le marché des tunneliers, afin d'analyser la technologie qui pourrait répondre le mieux à l’excavation de la galerie d’exploration pour commencer les travaux.
Dans le style du tunnel sous la Manche qui relie la France et le Royaume-Uni, le projet consisterait à construire un tunnel à travers le lit sous-marin dans la zone de jonction entre l'océan Atlantique et la mer d'Alboran (Méditerranée).
Le premier projet datant de 2007 prévoyait de transporter 9,6 millions passagers à l’horizon 2030 et 7,4 millions de tonnes de marchandises.
Ce projet semble reprendre un souffle avec la reprise des relations entre le Maroc et l’Espagne. En effet, le 18 mars dernier, Pedro Sanchez a annoncé le soutien de l’Espagne à la solution marocaine d'autonomie au Sahara, après que les relations diplomatiques entre les deux pays sont passées dans de nombreuses zones de turbulence. L'apothéose de ces troubles diplomatiques avait été le passage de 8 000 migrants clandestins du Maroc, dans l’enclave de Ceuta en mai 2021.
Mardi, le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a indiqué que le sommet Maroc-Espagne était prévu pour le début de l’année prochaine. L’occasion parfaite pour faire une annonce officielle?