RIYAD: Le réalisme, le cubisme et l’abstraction font partie des nombreuses étiquettes attribuées aux peintres pour décrire leur forme d’expression artistique.
Mais à Médine, l’exposition d’art Talaqi se donne pour objectif de combler le fossé entre les mouvements artistiques tout en mettant en valeur les talents saoudiens locaux.
La deuxième édition de l’événement, récemment inaugurée au Madinah Art Center, présente les œuvres de seize artistes saoudiens, dont huit exposent pour la première fois devant un public.
Chaque édition de l’exposition présente un nouveau concept avec une série inédite d’artistes.
La cofondatrice de Talaqi et du projet artistique Thalothya, Manar Ghazzawi, déclare à Arab News: «Nous sommes ravis d’annoncer, à la suite du succès des deux premières éditions, qu’à partir de la troisième, chaque exposition présentera un concept unique exprimé de manière particulière par chaque artiste participant.»
Manar Ghazzawi faisait partie des artistes qui ont exposé leur travail lors de cette deuxième édition de Talaqi. Elle décrit son œuvre comme le récit d’un état d’isolement à long terme ancré en elle, dans le passé et le présent, sous la forme de deux personnes distinctes – se réconfortant l’une l’autre.
Elle explique: «C’est une incarnation de mon être, du fait que j’appartiens à ce genre de personnes qui ont tendance à s'isoler. Par ailleurs, tous les détails de la peinture ont des connotations psychologiques.»
Pour éviter que les œuvres d’art ne perdent leur sens, l’exposition d’art Talaqi s’est associée à Thalothya, qui accueille des discussions autour des nouvelles tendances dans le discours de l’art moderne et contemporain.
Le cofondateur Meshal al-Hujaili déclare: «Thalothya est une communauté artistique basée à Médine qui promeut une culture du dialogue interprétatif transcendant nos propres notions et limites préconçues.»
M. Al-Hujaili affirme que Thalothya est le résultat d’un voyage de sept ans auquel Manar Ghazzawi et lui ont pris part.
«Nous avons participé à des expositions. Nous sommes allés rencontrer des artistes expérimentés et nous les avons accueillis pour leur demander leur avis et une critique constructive sur ce que nous produisions», ajoute M. Ghazzawi.
«Tout au long de notre phase d’expérimentation, nous avons appris à distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais afin de renforcer l’engagement des artistes de la communauté au sein de la ville elle-même», poursuit M. Al-Hujaili.
Les cofondateurs ont constaté l’absence de communautés artistiques locales axées sur le dialogue à Médine.
M. Al-Hujaili soutient: «La plupart des communautés artistiques que nous avons identifiées consistent en des artistes qui peignent ou créent des œuvres d’art dans un même lieu, mais chacun focalisé sur son travail.»
«Nous avons donc créé Thalothya pour normaliser les rencontres intellectuelles propices au dialogue dans le Royaume et les inclure dans la culture artistique saoudienne.»
«J’aimerais voir Thalothya dans tout le Royaume comme un modèle de communauté au sein de chaque ville.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com