Royaume Uni: un scrutin éclair pour un nouveau dirigeant

La Première ministre britannique Liz Truss prononce un discours devant le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, pour annoncer sa démission. (AFP).
La Première ministre britannique Liz Truss prononce un discours devant le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, pour annoncer sa démission. (AFP).
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Royaume Uni: un scrutin éclair pour un nouveau dirigeant

  • Si trois candidats sont en lice, un vote réservé aux seuls députés du parti conservateur sera organisé pour éliminer l'un d'eux
  • Dans l'hypothèse où deux candidats se maintiendraient après la consultation des députés, il reviendrait aux 170 000 membres du parti conservateur de les départager et de choisir le nouveau chef du gouvernement

LONDRES: La démission de la Première ministre britannique Liz Truss enclenche un nouveau scrutin interne au Parti conservateur pour que son successeur soit désigné au plus tard d'ici vendredi prochain, un délai extrêmement court qui impose une procédure accélérée.

Le parti étant majoritaire à la Chambre des Communes, son chef prend automatiquement la tête du gouvernement.

Objectif 100 parrainages d'ici lundi

Pour tenir ces délais, le parti conservateur a fixé un seuil relevé afin de pouvoir se présenter: 100 soutiens de députés conservateurs avant lundi 14H00 (13H00 GMT).

"Un seuil qui peut être atteint par tout candidat sérieux" susceptible de pouvoir "l'emporter", a expliqué jeudi Graham Brady, chef du puissant "Comité 1922" chargé de l'organisation interne du parti.

Le parti comptant 357 députés, il ne pourra quoi qu'il arrive pas y avoir plus de trois candidats autorisés à concourir.

Un possible vote des députés conservateurs lundi

Si trois candidats sont en lice, un vote réservé aux seuls députés du parti conservateur sera organisé pour éliminer l'un d'eux.

Il se tiendrait lundi entre 15H30 et 17H30 locales et le résultat serait annoncé à 18H00 (17H00 GMT).

Puis, au gré d'un changement des règles jusqu'ici en vigueur, un "vote indicatif" reflétant la préférence des députés entre les deux finalistes est prévu entre 18H30 et 20H30 et le résultat annoncé à 21H00 (20H00 GMT).

Cette étape laisse ainsi toute latitude à celui qui serait le moins bien placé pour se désister.

Après la démission de David Cameron suite à la victoire du camp du "Leave" lors du référendum sur le Brexit en 2016, Theresa May l'avait emporté après l'abandon de sa concurrente Andrea Leadsom, sans passer par une consultation de la base du parti conservateur.

Si nécessaire, un vote des adhérents

Dans l'hypothèse où deux candidats se maintiendraient après la consultation des députés, il reviendrait aux 170 000 membres du parti conservateur de les départager et de choisir le nouveau chef du gouvernement.

Un corps électoral réduit et plus âgé, masculin et blanc que la totalité des électeurs britanniques. Et qui n'a pas forcément les mêmes aspirations que les députés du parti.

Cet été, les 142 000 votants avaient choisi Liz Truss, alors que les députés du parti lui préféraient très nettement son adversaire, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak.

Le vote des adhérents s'effectuerait en ligne, jusqu'à 11H00 locales vendredi 28 octobre, avec l'annonce du résultat un peu plus tard dans la journée.

 

 

Les possibles remplaçants de Liz Truss

La démission jeudi de la Première ministre britannique Liz Truss va donner lieu à un scrutin interne au parti conservateur, qui doit aboutir d'ici à la fin de la semaine prochaine. Voici les possibles candidats à sa succession.

Rishi Sunak

Battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation du chef du parti conservateur cet été, l'ancien ministre des Finances était pourtant le candidat préféré des députés conservateurs.

Le richissime ex-banquier de 42 ans a pour lui le fait d'incarner la figure rassurante de l'orthodoxie budgétaire.

Pendant la campagne, il n'a eu de cesse de répéter que les baisses d'impôts non financées risquaient d'aggraver une inflation à un niveau record depuis des décennies et de saper la confiance des marchés.

Les faits lui ont donné raison, mais il a un handicap de taille: nombreux sont ceux parmi les fidèles de Boris Johnson qui voient en lui un traître dont la démission au début de l'été a précipité la chute de l'ancien locataire de Downing Street.

Jeremy Hunt

Ministre des Finances depuis vendredi dernier, le nouveau chancelier de l'Echiquier a semblé depuis être celui qui tenait les rênes du pouvoir, tant Liz Truss était affaiblie. C'est lui qui a annoncé lundi le spectaculaire revirement consistant à revenir sur la quasi-totalité des mesures fiscales du gouvernement Truss qui ont créé la panique sur les marchés.

Cet ancien ministre des Affaires étrangères de 55 ans, expérimenté mais jugé peu charismatique, a pourtant assuré récemment à la BBC qu'après deux échecs, en 2019 puis cet été, il ne souhaitait pas se lancer dans une course au pouvoir.

Penny Mordaunt

Elle aussi candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, la ministre chargée des relations avec le Parlement a été la coqueluche des militants conservateurs en début de campagne.

Charismatique, cette ancienne ministre de la Défense de 49 ans s'est illustrée face au Parlement lundi où elle a remplacé Liz Truss face à l'opposition, défendant avec aplomb le changement de cap économique, et expliquant que la Première ministre "ne se cache pas sous un bureau".

L'hypothèse d'un ticket Mordaunt-Sunak a même récemment émergé.

Boris Johnson

C'est un scénario qui circulait dans la presse conservatrice dès cet été: tel un phénix, l'ancien Premier ministre, "BoJo", ferait son grand retour, s'imposant comme un recours évident.

Fort du triomphe électoral de la fin 2019, qui a accordé aux conservateurs une majorité inédite depuis Margaret Thatcher dans les années 1980, le héros du Brexit est néanmoins entravé par des boulets de taille.

Son départ forcé par une succession de scandales dont celui des fêtes à Downing Street en violation des restrictions anti-Covid n'est pas si lointain et lui donne une part de responsabilité dans la débâcle actuelle.

Et, au moment où il embrasse une activité rémunératrice de conférencier à travers le monde, reste à savoir si Johnson, 58 ans, serait prêt à reprendre les commandes du parti à deux ans d'élections législatives où les sondages promettent une victoire écrasante de l'opposition travailliste.

Ben Wallace

Figurant parmi les favoris dans la dernière campagne pour la tête du parti conservateur, le ministre de la Défense, qui avait choisi de ne pas se lancer pour se consacrer à la sécurité du Royaume-Uni, a vu son nom ressurgir ces derniers jours comme une possible figure d'unité pour le parti. Ben Wallace, 52 ans, a toutefois semblé écarter ce scénario, en assurant mardi dans le Times vouloir rester à la Défense.


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.


Australie: la communauté juive, bouleversée et en colère, enterre «le Rabbin de Bondi»

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme. (AFP)
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  • Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies
  • Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé

SYDNEY: Dans une synagogue bondée, emplie de cris et de larmes, la communauté juive de Sydney traumatisée a rendu hommage mercredi au rabbin Eli Schlanger, première victime de l'attentat antisémite de la plage de Bondi a être mise en terre.

Celui qui était connu sous le nom de "Rabbin de Bondi" a été abattu dimanche sur la plage du même nom, lors de l'attentat le plus meurtrier en Australie depuis des décennies.

Les proches et les membres de la communauté ont laissé échapper des sanglots quand le corbillard transportant le corps de M. Schlanger, 41 ans, est arrivé et que son cercueil, recouvert d'un velours noir orné de l'étoile de David, a été déposé.

David Deitz, homme d'affaires de 69 ans, qui connaissait M. Schlanger "depuis très, très longtemps", explique à l'AFP que le rabbin a eu "une influence positive sur beaucoup de gens".

"C'est un choc pour l'Australie de voir un tel événement se produire ici. Ce n'est pas dans la nature des Australiens", poursuit-il.

Une forte présence sécuritaire a été mobilisée lors des obsèques, avec des policiers alignés dans la rue fermée au public.

Dans un pays considéré depuis longtemps comme un refuge, et qui abrite environ 2.500 survivants de la Shoah, le massacre de dimanche a instillé le doute quant à la politique de Canberra contre l'antisémitisme.

En 2021, le nombre de juifs australiens était estimé à 117.000.

"Ils auraient pu nous écouter" 

Jillian Segal, la responsable de la lutte contre l'antisémitisme en Australie, a fustigé cette semaine des préjugés antijuifs "qui s’insinuent dans la société depuis de nombreuses années et contre lesquels nous ne nous sommes pas suffisamment élevés".

Mme Segal a été la première nommée à ce poste après une série d'attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, au début de la guerre d'Israël dans la bande de Gaza.

Au cours des 12 mois suivant l’attaque du Hamas en Israel du 7 octobre 2023 qui a déclenché cette guerre, les incidents de nature antisémite en Australie ont augmenté de 316%, dépassant les 2.000, dit-elle.

"Nous devrions pouvoir être qui nous sommes sans avoir peur", a déclaré Brett Ackerman, un analyste de données âgé de 37 ans.

La colère gagne certains membres de la communauté qui estiment que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

"Ils auraient pu nous écouter" se désole M. Ackerman. Pour lui, l'attaque n'était "pas une surprise".

A côté de lui, le rabbin Yossi Friedman acquiesce. "Le message était clair depuis un peu plus de deux ans", soutient-il. "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment."

"Nous pensions être en sécurité. Nos grands-parents et arrière-grands-parents étaient des survivants de la Shoah, et beaucoup d’entre eux sont venus ici pour échapper à la haine et au sang versé, aux pogroms, à la persécution (...) et c'est ce qu'on retrouve ici", observe-t-il.

"Problème de société"

Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé l'attaque de Bondi comme un acte terroriste antisémite de "pure méchanceté" perpétré par des hommes inspirés par l’idéologie jihadiste du groupe État islamique.

Mais il a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'avait pas réagi suffisamment à l'appel de Mme Segal.

Le Premier ministre a souligné que son gouvernement avait pénalisé les discours de haine et interdit le salut nazi et les symboles haineux, entre autres.

Depuis la fusillade, M. Albanese mène une initiative conjointe entre le gouvernement central et les Etats d'Australie en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. L'assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.

Mais pour l'écrivain Danny Gingef, 66 ans, "la réforme des armes à feu est une diversion totale par rapport au vrai problème, qui est la haine, il faut identifier la haine là où elle commence".

Au départ du cercueil, les spectateurs ont entonné des chants en hébreu. Submergés par l’émotion, certains se sont effondrés dans les bras de leurs proches, à peine capables de tenir debout.

"Je sens que ces dernières années, les Juifs ont été en état d’alerte maximale", dit M. Gingef. Il se sent triste et en colère, et fait référence aux "marches de la haine" où il a vu des manifestants porter des drapeaux du Hezbollah.

Pour lui, il n’y a pas "beaucoup plus que nous puissions faire" sans le soutien des autorités et d’autres groupes.

"L’antisémitisme n’est pas un problème que les Juifs doivent résoudre, c’est un problème de société".

lec-oho/mjw/lgo/alh/pt

 


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.