Haïti: le Conseil de sécurité de l'ONU partagé sur une force internationale

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, arrive lors d'une réunion du Comité monétaire et financier international aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale du Fonds monétaire international à Washington, DC, le 14 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, arrive lors d'une réunion du Comité monétaire et financier international aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale du Fonds monétaire international à Washington, DC, le 14 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 18 octobre 2022

Haïti: le Conseil de sécurité de l'ONU partagé sur une force internationale

  • Des Casques bleus sont notamment responsables d'avoir introduit le choléra dans le pays en 2010, entrainant une épidémie qui a fait plus de 10 000 morts jusqu'en 2019
  • Et le retour de la bactérie qui bénéficie des pénuries d'eau potable, faisant quelques dizaines de morts pour l'instant, réveille les craintes d'un nouveau désastre

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu lundi du possible envoi d'une force internationale à Haïti pour permettre à la population de sortir du "cauchemar" de la crise humanitaire et sécuritaire, sans prendre de décision sur cette option qui ne fait pas l'unanimité.

"La situation est absolument dramatique. Le port est bloqué par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant (...) Sans carburant, il n'y a pas d'eau. Et il y a le choléra", dont le traitement nécessite une bonne hydratation, a déclaré devant la presse le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"C'est une situation absolument cauchemardesque pour la population d'Haïti", a-t-il ajouté, répétant son appel à envoyer une force armée internationale pour libérer le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, bloqué par des gangs depuis mi-septembre.

Une force à vocation "humanitaire", répondant à l'appel à l'aide du gouvernement haïtien lui-même.

"J'ai la délicate mission de porter devant le Conseil de sécurité le cri de détresse de tout un peuple qui souffre et de dire à haute et intelligible voix que les Haïtiens et Haïtiennes ne vivent pas, ils survivent", a lancé le ministre haïtien des Affaires étrangères Jean Victor Généus.

Pour faire face aux violences et à la paralysie du pays, les Etats-Unis et le Mexique travaillent sur deux résolutions.

L'une "autoriserait une mission non onusienne internationale d'assistance pour la sécurité afin d'améliorer la situation sécuritaire et de permettre de délivrer l'aide humanitaire", a expliqué l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield lors du Conseil de sécurité, avancé de plusieurs jours.

"Cette résolution proposera une mission non onusienne limitée, cadrée avec attention, et menée par un pays partenaire avec une expérience importante et nécessaire pour qu'un tel effort soit efficace", a-t-elle ajouté, notant que les Etats-Unis allaient "réfléchir à la meilleure façon de directement soutenir, permettre, et fournir des ressources" à une telle mission.

Cette idée a été soutenue par de nombreux membres du Conseil, mais plusieurs ont émis des réserves, soulignant les manifestations ayant eu lieu dans le pays contre cette possible intervention étrangère et le passif des précédentes.

«Résistance» des Haïtiens

Des Casques bleus sont notamment responsables d'avoir introduit le choléra dans le pays en 2010, entrainant une épidémie qui a fait plus de 10 000 morts jusqu'en 2019. Et le retour de la bactérie qui bénéficie des pénuries d'eau potable, faisant quelques dizaines de morts pour l'instant, réveille les craintes d'un nouveau désastre.

"Alors que le gouvernement manque de légitimité et est incapable de gouverner, l'envoi d'une telle force d'action rapide aura-t-il le soutien des différentes parties en Haïti ou fera-t-il face à de la résistance voire provoquera-t-il des confrontations violentes avec la population?", a lancé le représentant chinois Geng Shuang, appelant à la "prudence".

La Chine a toutefois signalé son soutien de principe -- avec quelques "ajustements" demandés-- à une deuxième résolution en préparation qui prévoit la mise en place d'un régime de sanctions (interdiction de voyage, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes) contre les gangs et leurs leaders.

A ce stade, le seul mentionné par le texte obtenu par l'AFP est Jimmy Cherizier, surnommé "Barbecue", "l'un des chefs de gangs les plus influents" qui bloque le terminal de Varreux et dont les actions "ont directement contribué à la paralysie économique et à la crise humanitaire en Haïti".

Des sanctions en revanche rejetées par la Russie qui a dénoncé un processus fait "à la hâte". Le représentant russe Dmitry Polyanskiy a aussi appelé à "peser toutes les conséquences d'envoyer des contingents" étrangers, jugeant "inacceptables" les "interférences dans le processus politique haïtien" de la part d'"acteurs régionaux connus qui considèrent le continent américain comme leur arrière-cour".

Si le Conseil de sécurité votait -- à une date non encore précisée -- pour l'envoi d'une telle force, resterait à savoir quel pays la mènerait.

"Toutes les indications montrent que les Etats-Unis vont prendre la tête", estime Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group, évoquant un soutien possible du Canada et de pays latino-américains.

Pour l'instant, Américains et Canadiens ont livré des équipements de maintien de l'ordre à la police haïtienne.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.