ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan est candidat pour sept des huit élections législatives partielles de dimanche, un scrutin qu'il considère comme un "référendum" sur sa popularité.
Renversé par une motion de censure à l'Assemblée nationale en avril, M. Khan a les yeux tournés vers les prochaines élections législatives, qui doivent se tenir d'ici octobre 2023.
Il est possible pour un candidat de se présenter à plusieurs sièges au Pakistan. S'il est élu dans différentes circonscriptions, il choisit celle qu'il représentera en tant que député et un nouveau scrutin est ensuite organisé dans les autres.
Il est toutefois rare pour un candidat de se présenter à autant de sièges, et cette stratégie n'a clairement d'autre but pour M. Khan que de jauger sa popularité.
"Ce n'est pas une simple élection, c'est un référendum", a-t-il déclaré lors d'un meeting électoral vendredi à Karachi, la grande mégalopole du sud du Pakistan.
Depuis avril, M. Khan a organisé de vastes rassemblements dans le pays - attirant des dizaines de milliers de supporteurs - pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir. Il a promis d'annoncer bientôt la date d'une nouvelle "longue marche" sur la capitale Islamabad.
M. Khan, qui ne cesse de ressasser sa thèse selon laquelle sa chute aurait été le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis, critique sans répit le gouvernement de son successeur, Shehbaz Sharif, et exige des élections anticipées.
"S'il gagne la majorité des sièges, cela témoignera à nouveau du succès du récit qu'il a bâti depuis qu'il a perdu le pouvoir, et évidemment cela accentuera encore la pression sur le gouvernement", a estimé pour l'AFP l'analyste Imtiaz Gul.
En juillet, son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), avait obtenu la majorité à l'Assemblée du Pendjab, la province la plus peuplée du pays, en remportant largement plusieurs élections partielles provinciales.
L'ancien champion de cricket a été confronté à plusieurs procédures judiciaires ces derniers mois, dont il s'est pour l'instant sorti sans trop de dommages.
Le pays a l'habitude de voir les dirigeants politiques utiliser la police et la justice pour museler l'opposition.
Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.
Mais sous son mandat, la situation économique s'est dégradée et il a perdu le soutien de l'armée accusée d'avoir contribué à le faire élire.