Iran: Des militants appellent à manifester en masse samedi

Les manifestations en Iran continuent de s'intensifier malgré la répression meurtrière du régime, avec des demandes de renversement du régime répressif (Photo, AFP).
Les manifestations en Iran continuent de s'intensifier malgré la répression meurtrière du régime, avec des demandes de renversement du régime répressif (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 15 octobre 2022

Iran: Des militants appellent à manifester en masse samedi

  • L'indignation provoquée par le décès le 16 septembre de Mahsa Amini a déclenché la plus grande vague de manifestations et de violence en Iran depuis les protestations de 2019
  • Depuis, des jeunes femmes, étudiantes et écolières sont les fers de lance des manifestations au cours desquelles elles scandent des slogans antigouvernementaux, mettent le feu à leur foulard et affrontent les forces de sécurité

PARIS: Des militants iraniens ont appelé à manifester en masse samedi dans tout le pays alors que le mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini est entré dans sa cinquième semaine malgré une répression meurtrière.

L'indignation provoquée par le décès le 16 septembre de cette Kurde iranienne de 22 ans a entraîné la plus grande vague de manifestations en Iran depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l'essence dans ce pays riche en pétrole.

Mahsa Amini avait été arrêtée le 13 septembre par la police des mœurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Les autorités iraniennes affirment que la jeune femme est décédée des suites d'une maladie et non de "coups", d'après un rapport médical rejeté par son père. Son cousin a affirmé qu'elle était décédée après "un violent coup à la tête".

Depuis, des jeunes femmes, étudiantes et écolières sont les fers de lance des manifestations au cours desquelles elles scandent des slogans antigouvernementaux, mettent le feu à leur foulard et affrontent les forces de sécurité.

Au moins 108 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'association Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo. De son côté, Amnesty a déploré la mort d'au moins 23 enfants "tués par les forces de sécurité iraniennes", ajoutant qu'ils étaient âgés de 11 à 17 ans.

Deux membres des forces de sécurité ont été tués par balle dans la province méridionale de Fars dans le cadre des manifestations, portant à au moins 20 le nombre de membres des forces de l'ordre tués depuis le début de la contestation, ont rapporté vendredi des médias officiels.

Malgré le blocage par les autorités de l'accès à des applications populaires telles qu'Instagram et WhatsApp, des militants ont lancé un appel en ligne à manifester en masse samedi sous le slogan "Le début de la fin!" du régime.

Ils ont encouragé les jeunes et la population iranienne à manifester dans des endroits où les forces de sécurité ne sont pas présentes et à scander "Mort au dictateur", en référence au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Parallèlement, des rassemblements "anti-émeutes" sont prévus samedi soir dans "toutes les mosquées du pays (...) pour contrer les complots des ennemis de l'Iran", selon un communiqué du Conseil islamique de coordination du développement, chargé d'organiser des manifestations officielles.

«Ingérence»

Le mouvement de contestation a entraîné des rassemblements de solidarité à l'étranger ainsi que des sanctions occidentales visant des responsables et institutions iraniens accusés d'implication dans la répression.

Vendredi, Téhéran a condamné les propos du président français, Emmanuel Macron, qui avait fait part mercredi de son "admiration" pour les "femmes" et les "jeunes" qui manifestent. Et "de manière très claire, la France condamne la répression menée aujourd'hui par le régime iranien", avait-il encore dit.

Les propos de M. Macron sont une "ingérence" et ils ont servi à encourager "des personnes violentes et des contrevenants", a réagi vendredi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

À Washington, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a rencontré vendredi des militants originaires d'Iran et a salué le "courage" des manifestants "à l'heure où femmes et jeunes continuent de défendre les droits fondamentaux que le régime iranien continue de leur refuser"

Selon des analystes, la nature multiforme des manifestations anti-gouvernementales, notamment de jeunes qui se réunissent par petits groupes dans certains quartiers pour éviter d'être repérés, compliquent la tâche des forces de l'ordre pour tenter de les arrêter.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi à sa une, le journal réformateur Etemad a demandé au plus haut responsable de la sécurité iranienne de mettre fin aux arrestations effectuées sous "des prétextes parfois fallacieux".

Fait rare, la police de Téhéran a annoncé vendredi qu'elle allait enquêter sur des accusations de harcèlement visant un de ses agents. Ce dernier a été filmé alors qu'il semblait se livrer à des attouchements sur une manifestante tout juste interpellée, selon une vidéo publiée par des chaînes à l'étranger.

Ces derniers jours des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu en particulier à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan d'où était originaire Mahsa Amini.


ONU : le nouveau chef de la diplomatie française évoquera "l'indispensable désescalade"

Le nouveau ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrive à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024, pour une réunion avec les membres du nouveau cabinet et le Premier ministre. (Photo AFP)
Le nouveau ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrive à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 septembre 2024, pour une réunion avec les membres du nouveau cabinet et le Premier ministre. (Photo AFP)
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  • Cette déclaration intervient alors que les affrontements entre le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, et Israël ont redoublé ces derniers jours.
  • L'armée israélienne a annoncé avoir frappé au Liban, rien que dans la journée de lundi, "environ 800 cibles" du Hezbollah.

NEW-YORK : Le nouveau chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot "se coordonnera" à New York avec ses principaux homologues "pour avancer résolument vers l'indispensable désescalade" au Liban, a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères.

Le ministre, qui a pris ses fonctions ce lundi même en remplacement de Stéphane Séjourné après la formation d'un nouveau gouvernement français, est attendu à New York dans l'après-midi pour la "semaine de haut niveau" de l'Assemblée générale des Nations unies.

Cette déclaration intervient alors que les affrontements entre le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, et Israël ont redoublé ces derniers jours, faisant craindre un conflit régional à grande échelle, alimenté par la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé au Liban, rien que dans la journée de lundi, "environ 800 cibles" du Hezbollah, qui lui-même tire des roquettes depuis près d'un an vers le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

Jean-Noël Barrot, qui "exprime sa très forte inquiétude face à l'escalade militaire au Liban et au nombre important de victimes civiles", "évoquera le sujet dès ce soir (lundi) à l'Assemblée générale des Nations unies, puis avec les ministres du G7 à l'initiative de la France", a également indiqué le Quai d'Orsay.

Avant le dîner du G7, le ministre devait participer lundi à une conférence organisée en partenariat avec la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay sur le thème de "la lutte contre l'antisémitisme et les discours de haine par l'éducation".


Washington renforce sa présence militaire au Moyen-Orient sur fond d'escalade

Les escaliers de Capitol Hill à Washington, le 22 octobre 2019 (Photo, AFP).
Les escaliers de Capitol Hill à Washington, le 22 octobre 2019 (Photo, AFP).
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  • Les Etats-Unis vont envoyer "un petit nombre" d'effectifs militaires supplémentaires au Moyen-Orient en réponse à la montée des tensions régionales.
  • Les Etats-Unis ont déployé des milliers de soldats dans la région ainsi que des navires militaires, des avions de combat et des systèmes de défense aérienne destinés à protéger Israël et les forces américaines sur place.

WASHINGTON : Les Etats-Unis vont envoyer "un petit nombre" d'effectifs militaires supplémentaires au Moyen-Orient en réponse à la montée des tensions régionales, en pleine escalade entre l'armée israélienne et le puissant Hezbollah libanais, a annoncé lundi le Pentagone.

L'annonce de Washington, premier soutien d'Israël, survient au moment où croît la peur d'un conflit généralisé, l'armée israélienne ayant mené lundi des frappes contre le Hezbollah au Liban, les plus meurtrières en près d'un an avec plus de 270 morts, dont 21 enfants.

"A la lumière des tensions accrues au Moyen-Orient et par mesure de précaution, nous envoyons un petit nombre de militaires américains supplémentaires afin de renforcer nos forces déjà présentes dans la région", a indiqué à des journalistes le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, refusant de donner davantage de détails pour des raisons de sécurité.

Les Etats-Unis ont déployé des milliers de soldats dans la région ainsi que des navires militaires, des avions de combat et des systèmes de défense aérienne destinés à protéger Israël et les forces américaines sur place.

"Il est clair que ces opérations de représailles entre Israël et (le Hezbollah) risquent de s'intensifier et de dégénérer en une guerre régionale de plus grande ampleur, d'où l'importance de résoudre la situation par la diplomatie", a par ailleurs plaidé M. Ryder.

Alors que le front de la guerre s'est déplacé ces derniers jours vers le Liban, le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a promis de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", territoire palestinien assiégé et ravagé par la guerre depuis près d'un an.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du mouvement chiite, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts et 2.931 blessés, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre à travers le Liban.


Jeddah se pare de mille feux à l'occasion de la fête nationale

À l'occasion de la fête nationale, les habitants et les visiteurs ont pu découvrir la culture saoudienne dans toute sa splendeur à Djeddah. (Photo AN)
À l'occasion de la fête nationale, les habitants et les visiteurs ont pu découvrir la culture saoudienne dans toute sa splendeur à Djeddah. (Photo AN)
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  • Les festivités ont débuté par un spectacle folklorique saoudien au Jeddah Yacht Club, avec des danses et des costumes traditionnels qui rendaient hommage aux traditions du pays.
  • L'événement comprenait une variété d'activités inspirées par l'héritage saoudien, telles qu'un coin henné, de la peinture sur visage et des cadeaux pour la fête nationale.

JEDDAH : Au cours du week-end de la fête nationale, les résidents et les visiteurs ont eu droit à une vibrante démonstration de la culture saoudienne à Jeddah et dans tout le Royaume, un spectacle du riche patrimoine de la nation à travers divers événements familiaux.

À Djeddah, les festivités ont débuté par un spectacle folklorique saoudien au Jeddah Yacht Club, avec des danses et des costumes traditionnels qui rendaient hommage aux traditions du pays.

Cette célébration de quatre jours a été conçue pour rassembler la communauté, en encourageant un esprit d'unité et de fierté.

L'un des temps forts de la promenade de Jeddah a été la prestation d'un groupe de musique des forces navales royales, qui a diverti la foule. L'événement comprenait une série d'activités attrayantes inspirées par l'héritage saoudien, telles qu'un coin henné, du maquillage et des cadeaux pour la fête nationale.

Hamza Mohammed, un artiste saoudien qui a travaillé sur une peinture en direct lors de l'événement, a déclaré à Arab News : « La célébration de cette occasion nationale spéciale est une affirmation de mon rôle en tant qu'artiste créatif, qui consiste à présenter la musique traditionnelle saoudienne d'une manière contemporaine.

Le café Art Dose a organisé des activités au Yacht Club et à la marina de Jeddah, notamment des dessins humoristiques, des maquillages, des performances artistiques et une fresque interactive.

Aliya Mahmoud, qui est venue avec sa famille, a déclaré : « Assister aux célébrations de la fête nationale me remplit de fierté : « Assister aux célébrations de la fête nationale me remplit de fierté. Les expositions animées de notre culture et de nos traditions mettent véritablement en valeur notre riche patrimoine et permettent à nos enfants d'apprendre l'histoire.

« Il est réconfortant de voir les familles et les amis s'unir pour célébrer ce que signifie être Saoudien. Des moments comme celui-ci, où notre communauté brille, sont quelque chose que je chéris profondément ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com