PARIS : La maire PS de Paris Anne Hidalgo a de nouveau été mise en minorité au Conseil de Paris sur un dossier majeur d'urbanisme, celui de la rénovation de la porte de Montreuil, par une alliance entre ses alliés écologistes et l'opposition de droite et du centre.
Comme sur les projets contestés de la Tour Triangle, de la gare d'Austerlitz ou des tours Bruneseau, les groupes écologiste et de l'opposition ont uni leur voix pour demander de "remettre à plat le projet Nexity", du nom du promoteur immobilier choisi en 2019 pour aménager cette grande entrée inhospitalière de l'est de la capitale.
Les groupes LR et apparentés, Modem et indépendant (pro-Macron) ont permis l'adoption du voeu des écologistes qui n'a cependant "pas de portée juridique", a relativisé l'entourage de l'adjoint à l'urbanisme Emmanuel Grégoire.
Depuis septembre, les écologistes, pourtant présents dans l'exécutif d'Anne Hidalgo, ferraillent contre ce projet d'un coût d'environ 100 millions d'euros, dont 69 de la ville, qui doit aboutir en 2029.
Il comprend l'aménagement d'une esplanade végétale au-dessus du périphérique pour améliorer la liaison entre Paris et Montreuil.
"Renoncer aujourd'hui au projet tel qu'il a été engagé nous ferait perdre des années", a prévenu Emmanuel Grégoire, reprochant à ses alliés écologistes des "revirements comme ça, au dernier moment". "Quel regret que vous n'ayez pas exprimé cela bien avant", a-t-il aussi dit.
La position des écologistes est restée "constante", a réfuté l'élue EELV Antoinette Guhl qui s'oppose à une "muraille de bureaux entre Paris et Montreuil", avec "huit immeubles et 60 000 m2 de bureaux" créés.
Les écologistes réclament également la "préservation des arbres", alors que "le projet prévoyait plus de 200 abattages d'arbres", a rappelé Antoinette Guhl, et le maintien du marché aux puces "sur leur lieu actuel en conservant l'ambiance de plein air", et non leur installation dans une halle construite par Nexity.
Pour les communistes, cette initiative des écologistes est "une déclaration de guerre contre la porte de Montreuil, un des quartiers les plus populaires de Paris", a déploré la conseillère Raphaëlle Primet.
Ce projet "est attendu depuis 2001, soit 21 ans", et "il était le projet phare de notre liste aux municipales, tant au premier qu'au deuxième tour", quand les listes PS-PCF et EELV ont fusionné, a-t-elle rappelé. "C'était il y a à peine deux ans".
Mais depuis, les projets portés par l'ancien adjoint à l'urbanisme Jean-Louis Missika, notamment ceux du programme "Réinventer Paris", sont tous contestés, aussi bien au conseil municipal que par des recours d'associations.