PARIS: Le nouveau préfet de police de Paris Laurent Nunez maintient "à ce stade" l'avis défavorable de son prédécesseur Didier Lallement au projet de la mairie de réaménagement des abords de la Tour Eiffel, a-t-il expliqué mercredi au Conseil de Paris.
"Il y a effectivement des inquiétudes au regard des études qui ont été produites, un certain nombre d'incertitudes qui ont fait que mon prédécesseur a émis un avis défavorable, que j'ai évidemment confirmé à ce stade", a déclaré le nouveau préfet, qui a succédé fin juillet à Didier Lallement, lors de sa première intervention en conseil municipal.
Son prédécesseur entretenait des relations notoirement tendues avec la maire Anne Hidalgo, notamment sur les projets de cette dernière visant à réduire la place de la voiture dans la capitale, rappelant à chaque fois que la circulation relevait de sa compétence.
En mai, il avait fait savoir dans un courrier à Mme Hidalgo "son opposition à ce projet de restriction de la circulation dans le secteur de la Tour Eiffel", soulignant les "reports de circulation importants" et "des retenues" qui pourraient gêner l'intervention des secours.
Ce courrier comprenait "un certain nombre d'inquiétudes, d'incertitudes que je partage, d'autant que nous approchons de la période des Jeux olympiques et que la circulation pourra être aggravée", a déclaré le préfet, soulignant que le projet concernait "plusieurs sites sensibles" sur le plan sécuritaire.
Le projet de la mairie vise notamment à la réduction de la place de la voiture de part et d'autre du pont d'Iéna, appelé à devenir "le premier pont végétalisé de Paris", avec le réaménagement de la place du Trocadéro, où la circulation sera réorganisée en demi-lune.
Le préfet a repris le premier adjoint Emmanuel Grégoire à ce sujet: "vous disiez que nous avions validé (le projet), ce n'est pas tout à fait exact".
"Si, si, il y a quand même des permis qui ont été autorisés", a aussitôt réagi Mme Hidalgo, assise à côté du préfet pour la première fois.
Début octobre, la mairie a renoncé aux petits bâtiments prévus aux pieds de la Tour Eiffel pour les touristes et les employés, après la polémique suscitée par l'abattage d'arbres qu'impliquaient ces constructions.
Le projet reste dans l'ensemble "mis en œuvre à 95%", a affirmé M. Grégoire, annonçant le début de la remise en état de la pelouse très abîmée du nord du Champ-du-Mars "cette semaine même".