Une personnalité politique iranienne de premier plan rompt avec le régime dans une critique publique

Des milliers de personnes ont montré leur soutien aux manifestants iraniens résistant à leurs dirigeants à la suite de la mort d'une jeune femme placée en garde à vue, lors d'une manifestation à La Haye, aux Pays-Bas, le samedi 8 octobre 2022 (Photo, AP).
Des milliers de personnes ont montré leur soutien aux manifestants iraniens résistant à leurs dirigeants à la suite de la mort d'une jeune femme placée en garde à vue, lors d'une manifestation à La Haye, aux Pays-Bas, le samedi 8 octobre 2022 (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 13 octobre 2022

Une personnalité politique iranienne de premier plan rompt avec le régime dans une critique publique

  • Ali Larijani met en garde sur le fait qu'une «réaction sévère n'est pas le remède» aux manifestations généralisées
  • La société iranienne «a besoin de plus de tolérance», déclare l'ancien président du Parlement

LONDRES: L'élite politique iranienne semble divisée sur la réaction aux manifestations généralisées dans le pays, une personnalité de premier plan se prononçant pour la première fois pour remettre en question les réglementations imposées par l’Iran concernant le hijab.

L'ancien président du Parlement Ali Larijani est la première personnalité à s'écarter publiquement des affirmations du régime selon lesquelles les manifestations qui ont lieu dans tout le pays – et qui ont commencé après la mort de Mahsa Amini, âgée de 22 ans – sont le résultat des actions des services de renseignement américains et israéliens.

Un site d'information iranien a longuement interviewé Larijani. Celui-ci a mis en garde sur le fait qu'une politique «extrémiste» du gouvernement a engendré une contre-réaction extrémiste de la part du peuple iranien.

Larijani a déclaré: «Le hijab a une solution culturelle et n'a pas besoin de décrets et de référendums. J'apprécie les services de la police et du Basij (milice paramilitaire du Corps des gardiens de la révolution islamique), mais cette charge d'inciter au port du hijab ne devrait pas leur être confiée.

«Il n’y a pas de doute que lorsqu'un phénomène culturel se généralise, une réaction sévère n'est pas le remède. Les gens et les jeunes qui descendent dans la rue sont nos propres enfants.»

«Dans une famille, si un enfant commet une infraction, on essaie de le guider vers le droit chemin. La société a besoin de plus de tolérance.»

«C'est comme si une personne avait une migraine, et qu’on lui prescrivait une ordonnance comme une personne souffrant d'une maladie cardiaque ayant toutes ses artères fermées. Dans la question du hijab, nous étions dans cette situation.»

L'ancien président de la Chambre a indiqué qu'avant la révolution iranienne de 1979, bien que le port du hijab n'ait pas été encouragé par l'État, de nombreuses femmes iraniennes portaient ce vêtement religieux par choix personnel.

«Le gouvernement islamique signifie que les gens gèrent leurs propres affaires. C'est la même chose en termes de justice sociale. Si ces affaires sont gérées par le peuple, ses talents s'épanouiront.»

«Le problème est que si dans une société, les jeunes n'appliquent pas correctement l'une des règles de la charia d'un point de vue intellectuel et social, ce n'est pas faux à 100%.»

Bien que Larijani ait opéré en tant que haut responsable de la politique iranienne pendant plusieurs décennies, il a été empêché de se présenter à la présidence l'année dernière parce que le Guide suprême, Ali Khamenei, avait favorisé Ebrahim Raïssi, qui l’avait ultérieurement remportée.

D'autres critiques publiques du régime ont également été constatées. Un article d'opinion dans le quotidien Jomhuri-ye Eslami a affirmé: «Ce qui se passe actuellement au niveau de la gouvernance dans notre pays ne repose ni sur la séparation des pouvoirs ni sur une diversité de perspectives dans la gestion.

«Nous avons été témoins des conséquences d'une approche non intégrative (de la gouvernance) dans notre pays au cours des quatorze derniers mois.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.