Frankly Speaking : « De jour en jour, la colère du peuple afghan grandit »

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Publié le Dimanche 19 février 2023

Frankly Speaking : « De jour en jour, la colère du peuple afghan grandit »

  • Alors que la colère de la population s’accroît en Afghanistan, des manifestations similaires à celles qui se sont déroulées en Iran pourraient avoir lieu
  • Les Talibans ont manipulé le monde et n’ont jamais vraiment eu l’intention de changer leurs méthodes extrémistes

RIYAD : Plus d’un an après le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan à la suite du retrait soudain de l’armée américaine, la colère populaire à l’égard du régime et de ses politiques oppressives ne cesse de croître, selon l’ancien conseiller à la sécurité nationale du gouvernement déchu.

« Je pense que de jour en jour, la colère du peuple afghan s’accroît face à l’oppression des Talibans », déclare le Dr Hamdullah Mohib, conseiller à la sécurité nationale de l’Afghanistan de 2018 à 2021, lors d’une interview avec Katie Jensen, présentatrice de Frankly Speaking, le talk-show d’Arab News dans lequel interviennent des décideurs politiques et des chefs d’entreprise de premier plan.

Les propos de Mohib interviennent dans le contexte des manifestations de masse qui ont lieu dans l’Iran voisin. Ces manifestations ont été provoquées par l’assassinat de Mahsa Amini, une Kurde âgée de 22 ans, par la police des mœurs de la République islamique, et sont devenues le paratonnerre de la colère publique contre l’oppression des femmes et des minorités ethniques.

« À mon avis, le danger est encore plus grand ici qu’en Iran, parce que le peuple afghan a changé, a été témoin de nombreux changements de régime et sait que cela peut arriver », souligne Mohib, qui a déjà été vice-chef d’État-major du président afghan Ashraf Ghani, et ambassadeur d’Afghanistan aux États-Unis de 2014 à 2018. 

Bien que Mohib ne s’attende pas à ce que les manifestations en Iran aient un impact direct sur les événements en Afghanistan, il pense que ce n’est qu’une question de temps avant que des scènes de défiance similaires ne se produisent dans les rues de Kaboul et d’autres villes.

« Il y aura certainement une sorte d’influence, mais je ne sais pas si la colère se manifestera maintenant par une mobilisation de masse en Afghanistan. Cependant, si cette situation perdure, si l’oppression du peuple afghan se poursuit, je suis certain qu’il y aura une mobilisation de masse dans le pays. Il s’agit juste de savoir quand elle se produira. »

En août 2021, les États-Unis se sont retirés précipitamment d’Afghanistan après avoir conclu un accord de paix bancal avec les Talibans. Depuis lors, le pays est plongé dans la crise économique, la pauvreté et l’isolement international.

Au cours des négociations de Doha, les Talibans ont cherché à convaincre le monde qu’ils avaient changé depuis leur précédent passage au pouvoir, de 1996 à 2001, période durant laquelle une interprétation extrême de l’islam a privé les femmes et les filles de l’accès à l’éducation et à la vie publique et a entraîné une suppression généralisée de la liberté d’expression.

Toutefois, dès leur retour au pouvoir, ils ont réimposé un grand nombre de ces restrictions, faisant reculer deux décennies de progrès en matière de droits des femmes et de développement institutionnel de la nation.

« Je pense que les Talibans ont bien mené les négociations », indique Mohib. « Ils ont manipulé toutes les parties, y compris les Qataris, les Pakistanais et les Américains au cours des négociations. Ensuite, un effort global a été déployé pour tenter de créer un espace pour les Talibans, qui avaient été des parias pendant si longtemps. Ils ont donc profité de cet espace et je pense que de nombreux pays se sont laissé berner. » 

« Puis, une fois au pouvoir, les Talibans n’ont jamais eu l’intention de tenir ces promesses. Nous constatons qu’ils n’ont pas été en mesure de les tenir, ou qu’ils ont volontairement refusé de les tenir ou de ne pas les tenir. Nous estimons qu’ils n’ont jamais eu l’intention de tenir aucune des promesses qu’ils avaient faites à la communauté internationale et aux Afghans. »

Pour Mohib, les États-Unis, le Qatar et le Pakistan sont tous en partie responsables de l’effondrement de la république et du retour des Talibans au pouvoir.

« Il me semble que la responsabilité doit être partagée », dit-il. « Ceux d’entre nous qui jouent un rôle plus important assument évidemment une plus grande part de responsabilité. Le fait que les États-Unis négocient directement avec les Talibans et excluent le gouvernement afghan signifie que les Talibans n’étaient pas d’humeur à entreprendre une quelconque réconciliation à ce moment-là. Je considère donc qu’une grande partie de la responsabilité est imputable à ce facteur. »

En ce qui concerne le Pakistan, en particulier, Mohib affirme qu’Islamabad avait commis une grave erreur de jugement dans son soutien aux Talibans, ne reconnaissant pas la menace que représentaient les ramifications pakistanaises du groupe.

« Le gouvernement pakistanais a toujours nié la présence des Talibans dans son pays », précise-t-il. « Nous savions que le soutien aux Talibans était énorme. Ils avaient leurs familles, ils étaient hébergés au Pakistan, ils se mobilisaient depuis le Pakistan. Le Pakistan est donc en grande partie responsable, et je pense qu’il souffre à cause de son soutien aux Talibans. »

« Maintenant, tout ce contre quoi nous les avions mis en garde se produit. Le soutien des Talibans aux Talibans du Pakistan et à d’autres groupes se matérialise aujourd’hui comme nous l’avions prévu. »

Mohib estime que le Qatar a lui aussi commis une erreur de jugement lorsqu’il a autorisé les Talibans à ouvrir un bureau à Doha en 2013 et a accepté de servir de médiateur dans les négociations de paix. Selon l’ancien conseiller à la sécurité nationale de l’Afghanistan, le Qatar exploitait le rôle de médiateur pour servir ses propres objectifs diplomatiques.

« Le Qatar, qui a accueilli les négociations, a utilisé le processus de paix afghan comme un moyen de pression dans son propre conflit avec les pays du CCG », explique-t-il. 

« Les pays du monde entier voulaient jouer le rôle de médiateur. Nombreux sont ceux qui y aspiraient. Même les nations européennes le souhaitaient. Le Qatar, en assumant cette responsabilité, s’est vu attribuer un rôle surdimensionné dans la diplomatie internationale.»

« Les négociations avec les Talibans et la présence américaine en Afghanistan étaient les sujets clés pendant cette période durant laquelle il (le Qatar) était en proie à ses propres tensions avec les autres pays du CCG — les EAU, l’Arabie saoudite. Donc, pour le Qatar, être capable d’accueillir ces négociations signifiait qu’il disposait d’un certain moyen de pression à utiliser pour son propre bien avec les Américains dans ce contexte de tensions dans la région. »

En tant que conseiller à la sécurité nationale au moment de l’effondrement de la république, il ne fait aucun doute que Mohib et le gouvernement déchu lui-même sont également à blâmer.

«Nous sommes tous responsables», affirme Mohib. «J’ai commencé par dire que nous sommes tous à blâmer, moi y compris. J’ai évidemment passé beaucoup de temps à réfléchir, au cours de l’année écoulée, à ce qui aurait pu être fait et à ce qui aurait été différent.»

«Selon moi, le problème est que la plupart des dirigeants en Afghanistan, qu’ils fassent partie ou non du gouvernement, n’ont pas anticipé ce qui allait se passer. Je pense que tout le monde a essayé de faire de son mieux, mais les directions étaient tellement différentes. Il n’y a jamais eu de cohésion.»

« Nous étions tous à blâmer. Je reconnais ma part de responsabilité, et je pense que nous aurions pu faire un meilleur travail. Aurions-nous pu empêcher la prise de pouvoir par les Talibans ? Je suis toujours convaincu que nous n’aurions pas pu, car lorsque les négociations ont commencé, le négociateur en chef a décidé d’engager les Talibans directement dans le dos du gouvernement et d’inclure des annexes secrètes dans les négociations, dont le gouvernement et le peuple afghan n'ont jusqu’à présent pas connaissance. Une fois que cela a été fait, les Talibans ont eu plus de poids que le gouvernement afghan. »

Lorsque la république s’est effondrée en août 2021, le président Ashraf Ghani a été largement critiqué pour avoir fui aux EAU plutôt que de rester à Kaboul pour se battre, laissant 40 millions de ses compatriotes à la merci des Talibans.

Plus récemment, des comparaisons peu flatteuses ont été établies entre Ghani et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dont la décision de rester à Kiev face à l’invasion russe a fait de lui une icône populaire de la résistance — une décision qui a probablement changé le cours de la guerre.

Les choses auraient-elles pu se passer différemment pour l’Afghanistan si Ghani et d’autres hauts responsables avaient choisi de rester ?

«Je félicite le président Zelensky pour ses actions», déclare Mohib. «L’Afghanistan a connu un moment comme celui-ci où nous devions nous défendre. Lorsque l’Union soviétique a envahi l’Afghanistan en 1979, nous avons combattu l’Union soviétique, ma famille y compris, pendant 10 ans et avons perdu un million d’Afghans. En tant que dirigeant, on prend des décisions en fonction de ce qui se passe et de ce qui est le mieux pour le peuple.»

«Il y a un moment pour rester, et puis il y a un moment pour partir. Cette décision n’est pas populaire parmi certains de nos alliés qui s’attendaient à un résultat différent à l’heure actuelle. Mais une fois les émotions apaisées, dans 10 ans ou 20 ans, quand les gens pourront revenir en arrière sans émotions, je pense qu’ils comprendront pourquoi une telle décision a été prise.»

De nombreux détracteurs du retrait américain ont déploré le gaspillage de vies et de richesses au profit de la transformation de l’Afghanistan, pour finalement voir les talibans défaire du jour au lendemain vingt ans de sacrifices.

Mohib pense-t-il que l’investissement américain en Afghanistan en valait la peine ?

« Les États-Unis ont énormément investi en Afghanistan, et je ne parle pas seulement de la présence militaire. La présence civile était importante en Afghanistan. Les Afghans considéraient la démocratie américaine comme un exemple qui pouvait être reproduit en Afghanistan », souligne-t-il.

« Je pense que nous devons discuter de deux questions. La première est : l’investissement en Afghanistan était-il un gaspillage total ? Il s’agit d’une discussion différente de ce qui se passe actuellement. Je reconnais que la situation en Afghanistan est désastreuse en ce moment. Nous sommes tous responsables de cette situation, et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour la changer. C’est un fait indéniable. »

« En ce qui concerne l’investissement dans l’éducation, l’investissement dans la société afghane, le fait que vous voyez tant de personnes à l’extérieur qui sont capables de faire entendre leurs voix et d’exprimer ce qu’elles veulent, est une réalisation de cet investissement. Les Afghans sont devenus plus ouverts sur le monde. Ils ont vu ce qui est possible, et ils savent qu’ils ont des droits. »

« Même si un régime oppressif tente de les faire taire, ils savent qu’ils ont une voix. Nous voyons des femmes courageuses qui continuent de manifester. Nous voyons des Afghans, même s’ils sont dans la diaspora, exprimer leurs préoccupations sur ce qui se passe en Afghanistan. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


TikTok annonce sa fermeture dimanche aux États-Unis, suite à la décision de la Cour suprême

Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
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  • TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre
  • La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

WASHINGTON : « TikTok sera contraint de fermer le 19 janvier, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi qui interdit la plateforme aux États-Unis à moins que son propriétaire chinois n'accepte de la vendre.

TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.

« Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d'Américains, TikTok offre un important mode d'expression, d'interaction et d'appartenance à une communauté », ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.

« Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes légitimes en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.

La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

La loi impose théoriquement aux fournisseurs d'accès à Internet et aux boutiques d'applications de bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d'entre elles, contactées par l'AFP, n'ont pas répondu.

Selon une déclaration de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, « l'application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi ».

- « Besoin de temps » -

Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l'application de la loi allait s'étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.

« Les déclarations publiées aujourd'hui par la Maison Blanche et le département de la Justice n'ont pas apporté la clarté et l'assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d'Américains », a indiqué TikTok, avant d'avertir que l'application serait certainement contrainte d'afficher un écran noir dimanche.

Donald Trump s'est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l'application soit préservée aux États-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.

Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais dit avoir « besoin de temps » pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».

Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d'une conversation téléphonique avec le président chinois, Xi Jinping, vendredi.

Signe de l'ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social préféré des jeunes, le PDG de TikTok, Shou Chew, a été invité à la cérémonie d'investiture en tant qu'invité d'honneur.

« Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis », a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.

« Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n'éteigne la lumière » aux États-Unis, a assuré jeudi sur la chaîne Fox News Mike Waltz, élu républicain à la Chambre des représentants et nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.

- « Victoire » -

Adoptée en avril 2024 par les élus américains, cette loi vise à empêcher les autorités chinoises d'accéder aux données des utilisateurs du réseau social aux États-Unis ou de tenter de manipuler l'opinion américaine.

ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, se sont positionnés, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.

« Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, la patronne de l'agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.

Quant aux annonceurs, « certains parient sur une extinction de la plateforme, tandis que d'autres sont plus optimistes et pensent qu'elle continuera après dimanche », a-t-elle ajouté.

La perspective d'une disparition potentielle de TikTok a suscité l'agitation sur Internet, les trois applications les plus téléchargées sur l'App Store d'Apple étant trois plateformes vidéo : la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, une autre filiale de ByteDance, et l'application américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.