LONDRES: Des ministres ont exhorté dimanche les conservateurs à s'unir derrière la Première ministre britannique Liz Truss, arrivée il y a un mois à Downing Street mais déjà fortement contestée au sein de son parti.
"Le choix pour mes collègues est simple: soutenez Liz ou vous aurez Keir Starmer", le leader de l'opposition travailliste, écrit la ministre de l'Intérieur Suella Braverman dans le Sun On Sunday.
"Ceux qui oeuvrent avec les travaillistes pour saper notre Première ministre mettent les chances des conservateurs de gagner les prochaines élections en réel danger", ajoute-t-elle.
Des sondages donnent une avance inédite à l'opposition travailliste à deux ans des prochaines élections générales.
Quatre ministres ont pris la parole dimanche pour appeler à l'unité derrière Liz Truss, quelques jours après la clôture de la conférence du parti conservateur, où les divisions sont apparues de manière nette.
Nadhim Zahawi a appelé à s'unir rapidement: "le retard est notre plus grand ennemi", a déclaré ce membre du cabinet sur Sky News. "Nous avons deux ans pour prouver au pays que nous pouvons tenir nos promesses".
Liz Truss a succédé début septembre à Boris Johnson, qui a dû quitter ses fonctions en juillet après avoir perdu la confiance de plusieurs de ses ministres.
Mais elle est déjà fortement contestée au sein de son parti. Sous la pression de sa majorité, le gouvernement a renoncé lundi à supprimer la tranche d'imposition la plus élevée, une volte-face qui a encore affaibli Mme Truss.
Il y a aussi des divisions au sujet des aides sociales, pour savoir si elles doivent être alignées sur les revenus ou sur l'inflation.
"La division ne servira que ceux qui choisiraient la mauvaise direction pour notre pays", a écrit dans le Sunday Telegraph Penny Mordaunt, une ancienne rivale de Liz Truss dans la course à l'investiture.
Le ministre de l'Environnement Ranil Jayawardena a lui choisi le Sunday Express pour appeler les conservateurs à "se placer derrière" la Première ministre.
L'ex-ministre Nadine Dorries, proche de Boris Johnson, avait reproché jeudi dans le Times à Liz Truss de revenir sur des engagements du précédent gouvernement.
"Nous n'avons pas besoin d'un perturbateur, mais d'une personne qui nous unit", a-t-elle dit dimanche sur la BBC.
"On ne peut pas avoir une élection pour un nouveau leadership, choisir un nouveau chef de parti et, immédiatement après, discuter de l'écarter", a-t-elle cependant ajouté.
Interrogée sur un éventuel retour de Boris Johnson, elle l'a jugé "hautement, extrêmement improbable".