La montée du racisme et de l’islamophobie ternissent l’image du Canada

Des Canadiens se dirigent vers la mosquée de London en Ontario, le 11 juin 2021, pour exiger de mettre fin à la vague de haine, après que quatre membres d’une famille musulmane ont été tués par un homme au volant d’une camionnette. (AFP)
Des Canadiens se dirigent vers la mosquée de London en Ontario, le 11 juin 2021, pour exiger de mettre fin à la vague de haine, après que quatre membres d’une famille musulmane ont été tués par un homme au volant d’une camionnette. (AFP)
Les gens défilent au centre-ville de Montréal au Québec, lors d’une manifestation contre le racisme anti-asiatique le 21 mars 2021. (AFP)
Les gens défilent au centre-ville de Montréal au Québec, lors d’une manifestation contre le racisme anti-asiatique le 21 mars 2021. (AFP)
Les opposants à la législation gouvernementale ciblant l’islamophobie agitent des drapeaux canadiens lors d’un rassemblement à Toronto. (Reuters)
Les opposants à la législation gouvernementale ciblant l’islamophobie agitent des drapeaux canadiens lors d’un rassemblement à Toronto. (Reuters)
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

La montée du racisme et de l’islamophobie ternissent l’image du Canada

  • L’image exemplaire du Canada est ternie par un point noir qui s’infiltre lentement au sein de l’opinion publique, au moment où les actes discriminatoires, islamophobes, antisémites et racistes sont à la hausse
  • Bien que les musulmans canadiens aient salué les accusations dénonçant les auteurs de l’attaque contre le réfugié syrien de 15 ans, ils affirment que beaucoup reste encore à faire afin que la réalité du Canada soit conforme à son image irréprochable

DUBAÏ/RIYAD: On dit souvent que «le racisme au Canada est inexistant» pour mettre en valeur la nature tolérante et agréable du Canada. Cependant, une série de crimes motivés par la haine, de meurtres de masse et de racisme contre les ethnies porte atteinte à l’image parfaite de la nation.

Le site Web officiel du gouvernement du Canada indique que la diversité et l’inclusion sont les pierres angulaires de l’identité canadienne – une source de force sociale et économique. L’image des Canadiens aux yeux du monde est avant tout positive, chaleureuse, généreuse, polie. Ils disent toujours « S’il vous plaît », « merci » et « désolé.e ». Le Legatum Institute, basé à Londres, a également classé le pays comme le plus tolérant au monde en 2015.

Cependant, l’image exemplaire du Canada est ternie par un point noir qui s’infiltre lentement au sein de l’opinion publique, au moment où les actes discriminatoires, islamophobes, antisémites et racistes sont à la hausse.

Des milliers de personnes manifestent contre la haine après une attaque mortelle contre une famille musulmane en 2021. (AFP)
Des milliers de personnes manifestent contre la haine après une attaque mortelle contre une famille musulmane en 2021. (AFP)

La semaine dernière, six jeunes Canadiens ont été accusés de multiples crimes motivés par la haine après avoir agressé un jeune réfugié syrien. L’agression, enregistrée sur vidéo et largement partagée sur les réseaux sociaux, s’est produite le 8 septembre près de l’établissement d’enseignement secondaire Gloucester à Ottawa. Dans la vidéo, on voit l’orphelin syrien de 15 ans entouré d’autres jeunes garçons. L’un d’eux lui arrache son collier, puis il est poussé au sol et frappé à coups de poing et de pied.

Les six personnes font face à des accusations, notamment de vol, de complot en vue de commettre un acte criminel et d’intimidation.

En apparence, le Canada a une politique d’accueil favorable aux réfugiés. Environ un cinquième de la population du pays est née à l’étranger et le Canada a accueilli plus d’un million de réfugiés depuis 1980, selon le HCR.

En 2017, le Canada, ami des immigrants, a transformé son stade olympique de Montréal en abri pour des centaines de réfugiés qui ont traversé la frontière canado-américaine pour demander l’asile. (Images Getty /AFP)
En 2017, le Canada, ami des immigrants, a transformé son stade olympique de Montréal en abri pour des centaines de réfugiés qui ont traversé la frontière canado-américaine pour demander l’asile. (Images Getty /AFP)

Cependant, tous les Canadiens ne sont pas aussi accueillants envers les réfugiés, en particulier lorsqu’il s’agit de ceux du Moyen-Orient. Un sondage réalisé en mai 2022 par l’institut Angus Reid révèle que seulement 35% des Canadiens sont disposés à accueillir un plus grand nombre de réfugiés en provenance d’Afghanistan et seulement 31% sont favorables à l’arrivée des Syriens dans le pays.

L’attaque contre le jeune Syrien est loin d’être un incident isolé et la dernière décennie a été témoin d’une augmentation de l’intolérance envers les musulmans au Canada. En septembre 2014, plusieurs étudiants musulmans de l’université Queen’s de l’Ontario ont été agressés par des hommes proférant des insultes raciales. En mai 2016, un étudiant d’origine iranienne de l’université Western en Ontario a été agressé par une personne qui l’a traité d’ « Arabe ».

En janvier 2017, un homme armé a attaqué le Centre culturel islamique de Québec, faisant six morts et dix-neuf blessés. Trois ans plus tard, un bénévole de l’International Muslim Organization a été poignardé à Toronto.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est joint aux personnes en deuil lors d’une cérémonie funéraire pour trois des victimes de la fusillade mortelle au Centre culturel islamique de Québec à Montréal, le 2 février 2017. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est joint aux personnes en deuil lors d’une cérémonie funéraire pour trois des victimes de la fusillade mortelle au Centre culturel islamique de Québec à Montréal, le 2 février 2017. (AFP)

De nombreuses femmes musulmanes portant le voile ont également été victimes d’agressions verbales et physiques. En décembre 2020, deux femmes musulmanes portant le voile ont été agressées verbalement et physiquement par un homme à Edmonton.

L’année dernière, toute une famille – Talat Afzaal, 77 ans, son fils, Salman, 46 ans, sa femme, Madiha, 44 ans, Yumna, 15 ans et Fayez, 9 ans – a été renversée par une camionnette à London, en Ontario. Tous les membres de la famille, sauf Fayez, sont morts et la police a déclaré plus tard que l’agresseur avait des motivations islamophobes.

Les personnes en deuil et les partisans se rassemblent pour les funérailles publiques des membres de la famille Afzaal au Centre islamique du sud-ouest de l’Ontario le 12 juin 2021 à London, au Canada. (Images Getty /AFP)
Les personnes en deuil et les partisans se rassemblent pour les funérailles publiques des membres de la famille Afzaal au Centre islamique du sud-ouest de l’Ontario le 12 juin 2021 à London, au Canada. (Images Getty /AFP)

En mars, les fidèles du centre islamique Dar al-Tawheed ont été choqués de voir un homme faire irruption dans la mosquée et pulvériser du gaz poivré sur les vingt fidèles, mais ils n’ont pas tardé à maîtriser l’agresseur armé d'une hachette.

L’agence gouvernementale Statistique Canada a mené une étude en août 2022, révélant que le nombre d’attaques islamophobes documentées est passé de 84 en 2020 à 144 en 2021.

Dans de nombreux cas, des femmes musulmanes portant le voile ont été agressées physiquement ou verbalement. (AFP)
Dans de nombreux cas, des femmes musulmanes portant le voile ont été agressées physiquement ou verbalement. (AFP)

Les attaques racistes et xénophobes au Canada peuvent être justifiées dans l’esprit de ceux qui ont tendance à commettre des crimes motivés par la haine en raison des politiques du gouvernement canadien. Depuis 2010, les gouvernements locaux et nationaux ont tenté de mettre en œuvre des lois interdisant le port du voile. En 2017, l’Assemblée nationale du Québec a adopté une loi interdisant les habits religieux qui couvrent le visage lors de la prestation ou de la réception de services de l’État, ce qui signifie essentiellement que les femmes qui portent le niqab ou la burqa ne peuvent plus travailler dans les bureaux du gouvernement ni même utiliser les transports en commun.

Des sondages menés en 2017 par Ipsos et l’institut Angus Reid révèlent que 76% des Québécois et 70% des Canadiens hors Québec soutiennent la loi ou une loi similaire.                                                                         

Bien que les musulmans soient le groupe le plus détesté au Canada (par 28% des Canadiens, selon le sondage Forum de 2016), ils ne sont pas les seules victimes de la vague de haine qui secoue le pays. Le nombre de crimes motivés par la haine est passé de 2 646 en 2020 à 3 360 en 2021, selon Statistique Canada et les attaques ciblant les juifs ont augmenté de 47% au cours de la même période.

Le discours haineux s’est même propagé au-delà des minorités religieuses et des personnes nées à l’étranger. Bien que les États-Unis aient souvent été pointés du doigt pour leur traitement horrible des Amérindiens – appelés les Premières Nations au Canada – le bilan du Canada n’est guère meilleur. L’année dernière, une fosse commune contenant 215 enfants autochtones, dont certains n’avaient que trois ans, a été découverte sur le site du pensionnat indien de Kamloops, en Colombie-Britannique.

Le « génocide culturel », décrit par une Commission nationale de vérité et réconciliation, créée dans le cadre des excuses présentées par le gouvernement concernant les écoles, est un chapitre noir de l’histoire canadienne.

Les peuples autochtones du Canada ont beaucoup souffert dans ces écoles. Nombre d’entre eux ont été victimes d’abus mentaux, physiques et sexuels alors que les enseignants tentaient de les intégrer, les forçant à se convertir au christianisme et leur interdisant d’utiliser leurs noms et leur langue autochtones ou de porter des vêtements traditionnels. Plusieurs milliers de personnes sont également mortes faute de soins médicaux adéquats.

Bien que des décennies se soient écoulées depuis la fermeture des derniers pensionnats indiens et que le site Web du gouvernement du Canada déclare qu’il soutient « le droit des peuples autochtones à l’autodétermination, y compris le droit de poursuivre librement leur développement économique, politique, social et culturel », les membres des Premières Nations au Canada continuent d’être victimisés.

Lors de sa tournée au Canada en juillet dernier, le pape François a présenté ses excuses aux peuples autochtones du Canada pour les décennies d’abus dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique. (Images Getty /AFP)
Lors de sa tournée au Canada en juillet dernier, le pape François a présenté ses excuses aux peuples autochtones du Canada pour les décennies d’abus dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique. (Images Getty /AFP)

Au Canada – un État colonial –, le racisme systémique est profondément enraciné dans les politiques et les pratiques du pays. Cela signifie que les systèmes ont été conçus pour que  les colons blancs puissent en tirer profit, tout en désavantageant les populations indigènes qui y vivaient avant le colonialisme.

Selon Statistique Canada, plus du tiers des personnes victimes de violence sexuelle ou physique pendant qu’elles étaient prises en charge par le gouvernement étaient autochtones. Selon un rapport de Human Rights Watch publié en 2013, des centaines de femmes et de filles autochtones ont été assassinées ou portées disparues à travers le pays au cours des dernières décennies. Le rapport a également documenté au moins dix incidents au cours desquels la politique canadienne a violé les droits des femmes et des filles autochtones.

L’image du Canada en tant que nation tolérante est démentie par le fort courant sous-jacent de haine et d’intolérance, qui n’a fait qu’augmenter dans le pays. En 2017, le 42e Parlement canadien a adopté la motion 103, qui stipule que les députés de la Chambre des communes appellent le gouvernement du Canada à condamner l’islamophobie et à mener des études sur la façon de réduire le racisme et la discrimination.

Des manifestants canadiens anti-islamophobie défilent à Montréal le 28 mars 2015 contre des partisans du groupe anti-islam Pegida basé en Allemagne. (AFP)
Des manifestants canadiens anti-islamophobie défilent à Montréal le 28 mars 2015 contre des partisans du groupe anti-islam Pegida basé en Allemagne. (AFP)

Bien que le projet de loi ait été adopté, il a suscité de nombreuses protestations, des groupes anti-musulmans et d’extrême droite s’étant alliés pour s’y opposer. La députée qui a présenté le projet de loi, Iqra Khalid, aurait reçu des dizaines de milliers d’e-mails motivés par la haine après l’avoir proposé.

L’année dernière, le gouvernement canadien a organisé un sommet national sur l’islamophobie et fait part de son intention de déclarer le 29 janvier comme journée du souvenir de l’attaque contre la mosquée de Québec.

Bien que les musulmans canadiens aient salué les accusations dénonçant les auteurs de l’attaque contre le réfugié syrien de 15 ans, ils affirment que beaucoup reste encore à faire afin que la réalité du Canada soit conforme à son image irréprochable.

S’adressant à CBC Canada en septembre de l’année dernière, l’ancien PDG du Conseil national des musulmans canadiens, Mustafa Farooq, déclare: «Ce que les Canadiens doivent garder à l’esprit, c’est que ces politiques ne sont malheureusement qu’une goutte d’eau en termes de résolution réelle du problème.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.