HONGKONG : Les Etats-Unis ont mis en garde Hong Kong samedi, estimant que ce territoire chinois risquait de ternir sa réputation en refusant d'appliquer des sanctions occidentales contre un yacht lié à un des oligarques russes les plus riches.
Ce bateau de 142 mètres, baptisé "The North", a été repéré jeudi par des habitants non loin de l'entrée du port de Hong Kong. Il serait lié à Alexeï Mordachov, l'un des oligarques proches du président russe Vladimir Poutine visés par les sanctions prises par les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
En application de ces sanctions, plusieurs autorités, notamment espagnoles, italiennes, françaises et fidjiennes, ont saisi des yachts liés à des oligarques russes afin de faire pression sur M. Poutine et son entourage.
Vendredi, le ministère de la Marine de Hong Kong a indiqué à l'AFP qu'il applique bien les sanctions prises par les Nations unies, mais qu'"il n'applique pas et n'a pas l'autorité légale pour prendre des mesures sur les sanctions unilatérales imposées par d'autres juridictions".
"La possibilité que des individus se servent de Hong Kong comme d'un refuge pour se soustraire à des sanctions prises par plusieurs juridictions remet encore un peu plus en question la transparence de l'environnement économique" de ce territoire, a réagi samedi un porte-parole du Département d'Etat américain auprès de l'AFP.
"La réputation de Hong Kong comme centre financier dépend de son respect du droit international et des normes internationales", a-t-il ajouté.
Propriétaire du groupe sidérurgique russe Severstal, M. Mordachov est une des plus grandes fortunes de Russie.
Selon des sites spécialisés, le yacht "The North", qui est évalué à 500 millions de dollars et dispose de deux héliports, d'un cinéma et de cabines de luxe, a quitté Vladivostok la semaine dernière.
Un porte-parole de M. Mordachov a déclaré jeudi à Bloomberg News que le milliardaire se trouvait à Moscou et refusait de faire des commentaire à ce sujet.
Le Chine n'a jamais condamné l'invasion russe et rejette la faute du conflit sur les Etats-Unis et l'Otan.