AMMAN: Le royaume de Jordanie, au cœur du Moyen-Orient, est un petit pays dépourvu de ressources naturelles et largement dépendant des aides étrangères.
Acteur clé
Alliée des Etats-Unis, la Jordanie a signé un traité de paix avec Israël en 1994. Elle défend la solution dite à deux Etats, c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël.
Coincée entre Israël et la Jordanie, la Cisjordanie -- qui inclut Jérusalem Est -- était sous administration jordanienne jusqu'à ce qu'Israël s'empare du territoire lors de la guerre de juin 1967. Le royaume conserve depuis une tutelle sur les lieux saints musulmans à Jérusalem.
Un peu plus de la moitié de la population du royaume (quelque 10 millions d'habitants au total) est d'origine palestinienne.
Quelque 2,2 millions de réfugiés palestiniens y sont aujourd'hui enregistrés auprès des Nations unies.
Hachémites
Le pays est le dernier trône encore tenu par les Hachémites, une dynastie arabe qui avait profité du déclin de l'Empire ottoman pour constituer plusieurs royaumes.
Originaires du Hedjaz, les Hachémites sont descendants de Hachem, considéré comme l'ancêtre du prophète Mahomet.
Monarchie
Conquis par les Ottomans au XVIe siècle, le pays naît à la suite d'un soulèvement contre les Turcs avec l'appui de la Grande-Bretagne en 1916. L'émir Abdallah ben Hussein proclame la Transjordanie émirat en 1921.
En 1946, le pays accède à l'indépendance et devient le royaume hachémite. L'émir Abdallah est couronné roi. Il est assassiné en 1951. Hussein devient roi en 1952 après l'abdication de son père Talal.
Le Parlement jouit de pouvoirs limités : c'est le roi Abdallah II (en place depuis 1999) qui nomme le Premier ministre, comme les 65 membres du Sénat.
Coalition antijihadistes
Le royaume a joué un rôle clé dans la coalition menée par les Etats-Unis contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, des pays voisins.
Le pays a été frappé par plusieurs attentats revendiqués par l'EI.
Une économie chancelante
Ce petit pays de 92 300 km2, en grande partie désertique, n'a qu'un accès à la mer Rouge avec le port d'Aqaba (sud-ouest) et se trouve dépourvu de ressources naturelles.
La Jordanie, qui dépend de l'aide étrangère, notamment celle des Etats-Unis, a été le théâtre ces dernières années de manifestations contre les mesures d'austérité.
En mars 2020, le Fonds monétaire international a approuvé un plan d'aide d'environ 1,3 milliard de dollars, puis débloqué en mai environ 396 millions de dollars pour lutter contre l'impact du Covid-19.
Selon les statistiques officielles, le taux de chômage est passé à 23% au premier trimestre 2020. La dette publique dépasse 100% du PIB.
L'accueil massif de réfugiés, notamment de Syrie, pays en guerre depuis 2011, pèse aussi sur les finances.
Le pays accueille quelque 650 000 réfugiés syriens, enregistrés auprès du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Quelque 700 000 Syriens étaient présents avant le début du conflit en Syrie.
Sites phares
La Jordanie est réputée pour ses vestiges, parmi les plus importants du Proche-Orient, comme la cité antique de Petra (sud), taillée dans du granit rosé par les Nabatéens, ou le temple romain de Jerash (nord).
La vallée du désert de Wadi Rum, connue pour son sable ocre et située dans le sud du pays, figure aussi parmi ses attractions touristiques.
Et ces célèbres sites ont souvent servi de lieux de tournages de films hollywoodiens, notamment le grand classique Lawrence d'Arabie tourné dans le désert du Wadi Rum.
Mais la crise liée à la pandémie de Covid-19 a frappé de plein fouet le secteur du tourisme, qui représentait 14% du PIB et employait quelque 100 000 personnes, avec cinq millions de visiteurs par an.