AMMAN: Les ministres jordaniens des Finances, de l'Intérieur et de la Planification internationale font partie de ceux qui ont démissionné. Le ministre de la Santé, Saad Jaber, et le ministre pour les Affaires médiatiques, Amjad Adaileh, ont également démissionné, beaucoup considérant cette décision comme un aveu d’échec.
Amer Bani Amer est le directeur de l'ONG Rased-Hayyat Center qui surveille le gouvernement et le Parlement. Il explique que la nouvelle administration doit prendre des engagements spécifiques, urgents et mesurables et déterminer qui suivra leur mise en œuvre.
«Le nouveau gouvernement doit poursuivre ce que le gouvernement précédent n’a pas achevé et s'en inspirer en fonction des priorités nationales», ajoute-t-il pour Arab News.
«Il est nécessaire de renforcer la relation de confiance avec la population, et ne pas faire de trop grandes promesses pour ne pas décevoir le peuple si elles ne sont pas tenues», enchaîne-t-il.
Selon Amro Nawisa, directeur de programme pour l’ONG, l'âge moyen des nouveaux ministres était de 59 ans. Il ajoute que le nouveau gouvernement comprend huit ministres du gouvernement sortant du Premier ministre Omar Razzaz.
«Trois femmes ont été nommées ministres ce qui représente 9 % de l'ensemble du Cabinet», déclare-t-il à Arab News.
«Quatre ministres sont actuellement membres du Sénat et 47 % des nouveaux ministres sont titulaires d'un doctorat.»
Pour Salma Nims, secrétaire générale de la Commission nationale jordanienne pour les femmes, le nouveau gouvernement n’est pas à la hauteur des attentes.
«Ce n’est pas seulement parce que le nombre de femmes nommées est faible, c’est aussi parce que certains des ministres nommés au gouvernement sont connus pour leurs attaques contre des femmes», explique-t-elle à Arab News.
Amer Bani Amer révèle: «Nous n'appelons pas à la nomination de femmes et d'hommes qui se battent pour les droits des femmes.»
L'ancien député Mohammed Kharabsheh est le nouveau ministre sans portefeuille, mais, étant en quarantaine, il n’a pas pu prêter serment.
Il déclare à Radio Al-Balad que le gouvernement ferait de son mieux pour représenter la nation. «J'espère que nous serons en contact avec la population de tous les gouvernorats et nous leur adressons ce message: le gouvernement représente tout le peuple. Nous devons encourager les investissements pour renforcer notre monnaie et créer de nouveaux emplois», ajoute-t-il.
Il exprime sa confiance envers le peuple jordanien, le qualifiant de loyal. Il est convaincu, dit-il, que si les Jordaniens sont assurés que le gouvernement travaille pour eux, ils feront tout le nécessaire.
Pour Hanna Sawalha, propriétaire de Nebo Tours, le nouveau gouvernement doit donner la priorité aux politiques qui pourraient contribuer aux efforts de redressement et relancer le secteur des entreprises une fois que l'impact de la pandémie sera atténué.
«Nous avons besoin d'une aide immédiate pour les hôtels, les agences, et pour les guides qui ont payé un prix élevé», explique-t-il à Arab News.
«Un plan de relance aidera à empêcher cette industrie, qui a été l'un des principaux partisans acteurs de l'économie jordanienne, de s'effondrer complètement.»
M. Sawalha félicite le nouveau ministre du Tourisme et ajoute: «Dans son ancien poste de ministre du Tourisme, il s'assurait que le Jordan Pass était approuvé par le gouvernement. Nous espérons qu'il accordera à l'industrie l'attention dont elle a besoin en cette période difficile. »
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com