BEYROUTH: Un ancien policier qui brandissait une arme et un ambassadeur à la retraite faisaient partie des épargnants qui ont pris d’assaut des banques au Liban. Ces dernières ont partiellement réouvert après une semaine de fermeture.
Georges Habib Siam, 76 ans, consul général honoraire d’Irlande et ancien directeur du protocole au ministère libanais des Affaires étrangères, est entré dans la succursale d’IBL à Hazmieh, au Mont-Liban, et il a refusé de partir avant qu’on ne lui remette ses économies.
Ali Dib al-Sahli, membre à la retraite des Forces de sécurité intérieure, est entré dans la succursale de la banque BLC à Chtaura, dans la Bekaa, et a exigé que 4 300 dollars (1 dollar = 1 euro) soient transférés à son fils en Ukraine. Ce dernier a été expulsé de son appartement et de l’université parce qu’il manquait d’argent.
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre d’autres épargnants qui acclament M. Al-Sahli avant que des employés de la banque ne s’emparent de son arme. Il a ensuite été arrêté puis remis aux forces de sécurité. Une autre vidéo le montre en train de crier qu’il vendrait son rein pour de l’argent.
Ali Hassan Hodroj, un autre épargnant, a exigé que le personnel de la succursale de la Byblos Bank à Tyr, dans le sud du Liban, lui remette 44 000 dollars, le montant de ses économies. Il a pu récupérer une partie de son argent qu’il a remise à un autre manifestant à l’extérieur avant de se rendre à la police.
Entre-temps, des dizaines d’employés de la Kadisha Electricity Co. ont pris d’assaut la succursale de la FNB à Tripoli, exigeant l’intégralité de leurs salaires et de leurs indemnités après que la banque en a prélevé 3%.
Les dernières tentatives des Libanais pour récupérer leur argent sont survenues deux semaines après les prises d’assaut de sept succursales, ce qui a conduit les banques à fermer pendant une semaine en signe de protestation.
Le système financier libanais est en plein bouleversement depuis 2020 et la livre libanaise a perdu l’essentiel de sa valeur. Les banques du pays ont limité les retraits des déposants de leurs comptes en dollars et tout argent retiré en monnaie locale est soumis à des taux de change qui le rendent presque sans valeur. Les autorités n’ont toujours pas adopté de plan de relance.
Hassan Moghnieh, le chef de l’Association des déposants au Liban, déclare à Arab News: «La situation va empirer tant qu’il n'y aura pas de solution radicale au problème d’accès bloqué aux épargnes.»
«Faire abstraction de la situation conduira à davantage de chaos malgré toutes les mesures prises, puisque tout le monde a des dépôts d’argent dans les banques.»
Assad Khoury, le président de l’Union des employés de banque au Liban, confie pour sa part: «La situation ne sera pas résolue en prenant d’assaut les banques. Une solution globale est nécessaire. La responsabilité incombe en premier lieu au pouvoir politique, qui tente toujours de nier ses responsabilités.»
L’Association des banques du Liban affirme qu’elle n’a aucun contrôle sur les politiques financières ou monétaires et que ses membres ne sont pas les décideurs.
Dans un communiqué, elle soutient: «L’État a retiré 62,6 milliards de dollars de la Banque centrale. Ces sommes ont été dépensées pour maintenir les subventions, stabiliser le taux de change, les intérêts élevés, l’électricité, les besoins d’importation de l’État, etc.»
«Au début de la crise, la Banque centrale disposait de réserves d’environ 33 milliards de dollars. Aujourd’hui, les réserves sont tombées à quelque 10 milliards de dollars.»
«Lorsque les banques ont tenté de s’exprimer pour tenter de changer la situation, le chef de l’association a été poursuivi en justice.»
«Si la situation continue, le Fonds monétaire international cessera de négocier avec le Liban, les réserves de la Banque centrale s’épuiseront et l’État ne pourra garantir aucun achat à l’étranger.»
«Le Liban serait ainsi incapable d’assurer les besoins basiques, comme l’électricité, l’eau, les médicaments, les télécommunications... Par ailleurs, l’espoir de récupérer les dépôts d’argent s’évanouirait et la monnaie locale se déprécierait encore plus», ajoute le communiqué.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
Les épargnants prennent d’assaut les banques libanaises pour récupérer leur argent
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Les épargnants prennent d’assaut les banques libanaises pour récupérer leur argent
- Georges Habib Siam, 76 ans, consul général honoraire d’Irlande, est entré dans la succursale d’IBL à Hazmieh, au Mont-Liban, et a refusé de partir avant qu’on ne lui remette ses économies
- L’Association des banques du Liban affirme qu’elle n’a aucun contrôle sur les politiques financières ou monétaires et que ses membres ne sont pas les décideurs
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