Le Maroc et l’Arabie saoudite veulent renforcer leurs relations économiques

Des touristes visitent la Grande Mosquée Hassan II à Casablanca au Maroc le 12 mars 2020. AFP/FADEL SENNA
Des touristes visitent la Grande Mosquée Hassan II à Casablanca au Maroc le 12 mars 2020. AFP/FADEL SENNA
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Le Maroc et l’Arabie saoudite veulent renforcer leurs relations économiques

  • Près d’une centaine d’hommes d’affaires saoudiens ont fait le déplacement pour s’enquérir des opportunités d’affaires qu’offre le marché marocain
  • «La visite de la délégation saoudienne est importante par son nombre et par la qualité des invités», a affirmé le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce

CASABLANCA: D’1,7 à 5 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro) d’ici à cinq ans. C’est, en termes d’échanges commerciaux, l’objectif ambitieux que Marocains et Saoudiens se sont fixé en marge du Forum économique Maroc-Arabie saoudite organisé le 4 octobre à Casablanca, capitale économique du Royaume chérifien. Près d’une centaine d’hommes d’affaires saoudiens ont fait le déplacement pour s’enquérir des opportunités d’affaires qu’offre le marché marocain et pour discuter des outils susceptibles de renforcer les relations économiques entre les deux pays.

«Cette visite a été très riche et intéressante sur le plan économique. Nous avons réussi à rencontrer six ministres marocains ainsi que le chef du gouvernement. Aujourd’hui, le Maroc et l’Arabie saoudite sont appelés à développer leurs relations. Le Maroc est un pays ami et allié. Il dispose d’énormes opportunités d’investissement. Le Royaume chérifien jouit d’une position régionale géostratégique: il se situe à quinze kilomètres du continent européen. En outre, il est riche par son capital humain et ses ressources naturelles. Il a les capacités de capter des investissements grâce à son climat des affaires et son développement économique», a déclaré à Arab News en français le ministre saoudien du Commerce, Majid ben Abdallah Al-Qasabi, en marge du forum.

Les conventions signées

Deux conventions de partenariat ont été signées entre les ministères du Commerce marocain et saoudien le lundi 3 octobre dernier.
La première porte sur un programme de coopération technique entre l'Institut marocain de normalisation et l'Organisation saoudienne de normalisation, de métrologie et de qualité. Ce programme vise à développer les échanges d’expertise et d’information dans de le domaine de la normalisation ainsi que le renforcement de la coordination entre les organismes gouvernementaux dans ce secteur.
La seconde convention porte sur le développement de la coopération dans le domaine de la reconnaissance mutuelle des certificats halal et des produits locaux entre le royaume du Maroc, représenté par l'Institut marocain de normalisation, et le royaume d'Arabie saoudite, représenté par la Saudi Food and Drug Authority (SFDA). La convention a également pour objectif de développer des échanges d'expériences et de connaissances dans le domaine de la formation, de la recherche et de l'analyse en laboratoire de produits halal.

«Aujourd’hui, nous allons ouvrir à Casablanca le bureau économique saoudien, qui proposera un accompagnement et prodiguera tous les conseils nécessaires aux hommes d’affaires saoudiens qui souhaitent s’implanter au Maroc et aux Marocains intéressés par le marché saoudien. Il existe énormément d’opportunités d’investissement. Nous allons établir une feuille de route et je reste très optimiste», nous a-t-il confié.

De son côté, Ryad Mezzour, le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, a précisé à Arab News en français: «La visite de la délégation saoudienne est importante par son nombre et par la qualité des invités. Cela confirme l’intérêt grandissant que nourrissent les deux pays pour le renforcement de leurs relations économiques. Nous avons fixé des objectifs précis et nous allons tout mettre en œuvre pour les réaliser.»

Les relations économiques en chiffres

Le royaume d'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial arabe du Maroc: 1,76 milliard de dollars en 2021 et 772,2 millions de dollars au cours du premier trimestre 2022.

Il est aussi le premier fournisseur arabe du Maroc: 1,68 milliard de dollars en 2021 et 756 millions de dollars au cours du premier trimestre 2022 (65% des importations totales sont le pétrole et ses dérivés).


Riyad est le sixième client arabe du Maroc: 69,8 millions de dollars en 2021 et 16,2 millions de dollars au cours du premier trimestre 2022.

 

Rappelons que deux cent cinquante entreprises saoudiennes sont installées au Maroc, contre une vingtaine d’entreprises marocaines seulement en Arabie saoudite. Sur 1,7 milliard de dollars d’échanges commerciaux, le Maroc ne détient qu’une part timide de 5% en termes d’exportation.

«En effet, les chiffres ne sont pas reluisants et ils sont très en deçà du potentiel et des opportunités offertes par les deux marchés. Nous avons donc beaucoup de chemin à faire. Les moyens sont là. Nous avons l’ambition de porter la valeur des échanges à 5 milliards de dollars dans les cinq années à venir. Cet objectif est tout à fait réalisable et nous allons travailler avec la partie saoudienne sur les outils qui vont nous permettre de renforcer les relations économiques et commerciales», nous a affirmé pour sa part Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Parmi les outils qui permettront de stimuler ces relations économiques figure notamment le projet de ligne maritime directe qui reliera Tanger à Djeddah. Ce projet date de plusieurs décennies et les deux parties comptent accélérer sa mise en œuvre.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".