WASHINGTON : De sa candidature en 2015 à l'annonce de sa défaite samedi, le premier mandat de Donald Trump aura été marqué par un essor économique effacé par la crise du coronavirus et une profonde division de la société américaine.
Retour sur les grandes dates de Donald Trump au pouvoir:
Une folle campagne
16 juin 2015: l'homme d'affaires et ex-animateur vedette de téléréalité annonce sa candidature à l'élection présidentielle depuis le hall de la Trump Tower à New York, entouré de son clan familial.
7 octobre 2016: la diffusion de l'enregistrement d'une conversation privée datant de 2005 fait scandale. Donald Trump y assure que sa notoriété lui permet d'"attraper" les femmes par le sexe.
8 novembre 2016: il est élu à 70 ans le 45e président des États-Unis en remportant sur le fil plusieurs Etats clés.
20 janvier 2017: son investiture est marquée par des manifestations monstres, parfois émaillées de violences.
Premières décisions
22 janvier: annonce du début de la renégociation avec le Canada et le Mexique de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena).
25 janvier 2017: lancement du projet de construction d'un mur anti-immigration à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
27 janvier: décret interdisant l'entrée aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane: Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Le texte remanié après une bataille judiciaire est validé par la Cour suprême à l'été 2018.
31 janvier: nomination du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême, le premier de trois nouveaux juges qui ancreront le temple américain du Droit dans le conservatisme.
1er juin: annonce de la sortie des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
Economie
20 décembre 2017: adoption au Congrès de la plus grande baisse d'impôts depuis 31 ans.
31 mai 2018: taxes sur l'acier et l'aluminium importé du Mexique, du Canada et de l'Union européenne.
15 juin 2018: Donald Trump déclare une guerre commerciale avec la Chine en imposant des droits de douanes de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations.
Septembre 2019: le taux de chômage atteint un plus bas depuis 50 ans, à 3,5%.
Diplomatie
6 décembre 2017: reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël malgré la réprobation internationale.
8 mai 2018: annonce du retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire international avec l'Iran et du rétablissement des sanctions américaines.
30 juin 2019: Donald Trump devient le premier président des Etats-Unis à fouler le sol de la Corée du Nord, lors d'une rencontre avec Kim Jong Un, un peu plus d'un an après leur premier sommet de Singapour pour négocier la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
27 octobre 2019: annonce de la mort du chef du groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une opération militaire américaine en Syrie.
3 janvier 2020: le puissant général iranien Qassem Soleimani est tué dans une frappe américaine à Bagdad.
Les défaites
28 juillet 2017: échec au Sénat de l'abrogation d'Obamacare, la réforme de santé démocrate.
6 novembre 2018: lors des élections de mi-mandat, l'opposition démocrate reprend le contrôle de la Chambre des représentants. Le Sénat reste républicain.
20 juin 2018: face au tollé, il met fin à la politique de « tolérance zéro » contre l'immigration illégale et la pratique de séparation des enfants ayant traversé la frontière avec leurs parents.
La division
12 août 2017: lors d'un rassemblement de l'extrême droite à Charlottesville (Virginie), un sympathisant néo-nazi lance sa voiture sur un groupe de contre-manifestants antiracistes, faisant un mort. Le président s'attire une avalanche de critiques en disant qu'il y avait « des gens bien des deux côtés ».
14 février 2018: un jeune homme de 19 ans, attaque son ancien lycée à Parkland, en Floride (17 morts). Le drame déclenche une mobilisation sans précédent de la jeunesse pour limiter l'accès aux armes à feu. Mais Donald Trump soutient sans réserve le droit des Américains à détenir une arme.
25 mai 2020: George Floyd, un homme noir de 46 ans, meurt à Minneapolis, asphyxié sous le genou d'un policier blanc. Un mouvement de colère jamais vu depuis les années 1960, contre le racisme et les brutalités policières, se propage à travers les Etats-Unis et dans le monde. Donald Trump dénonce des émeutiers qui veulent « détruire » l'Amérique.
Enquête russe
17 mai 2017: Robert Mueller, ancien patron du FBI est nommé procureur spécial dans l'enquête sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. L'affaire devient le premier « boulet » du président, qui dénonce une « chasse aux sorcières ».
18 avril 2019: publication du rapport Mueller qui ne met pas en évidence une collusion, sans toutefois exonérer M. Trump. Ses proches ont eu de nombreux contacts avec des intermédiaires russes et Moscou est intervenu dans la campagne pour favoriser le candidat républicain.
Enquête ukrainienne et destitution
18 décembre 2019: Le milliardaire républicain, qui dénonce une nouvelle "chasse aux sorcières", est mis en accusation par la Chambre des représentants pour abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès. On lui reproche d'avoir fait pression sur l'Ukraine en juillet pour que Kiev lance un enquête pour corruption contre Joe Biden, son potentiel adversaire en 2020.
16 janvier 2020: ouverture au Sénat de son procès en destitution (« impeachment »).
5 février: Donald Trump est acquitté lors d'un vote qui suit les lignes partisanes.
Le coronavirus en campagne
31 janvier 2020: les Etats-Unis annoncent l'interdiction d'entrée sur le territoire des non-Américains s'étant rendus récemment en Chine, pour stopper la propagation du nouveau coronavirus. La mesure s'étend aux Européens le 14 mars au moment où le pays se confine.
25 mars: le Sénat approuve un plan d'aide « historique » de 2.000 milliards de dollars pour une économie qui plonge dans sa plus grave crise depuis 1929.
20 juin: Donald Trump, qui défie la maladie en rechignant à porter un masque, relance sa campagne avec un grand meeting à Tulsa (Oklahoma).
2 octobre: testé positif au Covid-19, il est admis dans un hôpital militaire pour trois nuits, avant de rentrer à la Maison Blanche où il reste quelques jours avant de reprendre ses meetings de campagne.