Limitée en électricité, la bande de Gaza mène sa révolution solaire

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Publié le Lundi 03 octobre 2022

Limitée en électricité, la bande de Gaza mène sa révolution solaire

  • Les autorités de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ne parviennent pas à fournir plus de 12 heures d'électricité par jour
  • Si certains Gazaouis ont recours à des blocs électrogènes gourmands en fioul, d'autres se tournent vers l'énergie solaire comme Yasser, pour s’offrir une indépendance énergétique

GAZA: Dans la bande de Gaza privée d'électricité 12 heures par jour, Yasser al-Hajj, un pisciculteur et propriétaire d'un restaurant, a décidé de miser sur les panneaux solaires pour réduire ses factures de fioul.

"L'électricité est l'épine dorsale du projet", explique à l'AFP ce Palestinien qui a équipé sa pisciculture de panneaux photovoltaïques il y a six ans.

"Nous comptons sur l'énergie solaire pour fournir de l'oxygène aux poissons et pour puiser l'eau de la mer", lance-t-il, debout devant une dizaine de panneaux poussiéreux recouvrant des bassins où nagent des poissons.

Selon Yasser al-Hajj, l'introduction des énergies renouvelables lui a permis de réduire sa facture d’électricité de deux tiers.

"On payait 150.000 shekels (44.000 euros) par mois, ce qui est énorme", contre environ 50.000 shekels (14.693 euros) aujourd'hui, note l'entrepreneur.

Les autorités de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ne parviennent pas à fournir plus de 12 heures d'électricité par jour dans cette enclave palestinienne soumise à un blocus israélien depuis 2007 et desservie par une seule centrale électrique endommagée par les multiples conflits.

Si certains Gazaouis ont recours à des blocs électrogènes gourmands en fioul, d'autres se tournent vers l'énergie solaire comme Yasser, pour s’offrir une indépendance énergétique, dans une région où le soleil brille plus de 300 jours par an.

Du diesel au soleil

Ces dernières années, les panneaux solaires ont fleuri sur les toits de Gaza, où 20% des foyers comptent désormais sur le solaire, selon la revue Energy, Sustainability and Society.

Propriétaire d'une boulangerie, Bishara Shehadeh a installé cet été une centaine de panneaux solaires sur le toit de son commerce. Une opération rentable.

"Comme nous avons un surplus d'électricité durant la journée, nous le vendons à la compagnie d'électricité en échange de courant pendant la nuit", explique le boulanger.

"Nous utilisons actuellement des fours à diesel, mais nous voulons importer des fours électriques d'Israël et les alimenter au solaire", dit-il.

La transition énergétique de la boulangerie, comme celle pour la pisciculture, est possible grâce aux financements de donateurs étrangers.

Des Gazaouis mettent aussi la main à la poche mais, dans un territoire où selon l'ONU près de 80 % des habitants dépendent de l'aide humanitaire, tout le monde n'a pas les moyens de passer au vert.

Bishara Shehadeh a notamment souscrit un prêt sur quatre ans pour financer son projet.

"Au cours des deux dernières années, les entrepreneurs se sont tournés vers l'énergie solaire car elle permet d'économiser (de l'argent) et constitue un investissement rentable", assure l'ingénieur Shehab Hussein, de la société locale MegaPower, spécialisée en kits solaires.

Selon lui, des panneaux solaires peuvent être installés à partir de 1.000 euros.

La plupart des tuiles solaires utilisées à Gaza proviennent de Chine. Avec un minimum d'entretien, elles peuvent servir plusieurs années mais leurs batteries doivent être changées tous les deux ou trois ans.

Raya al-Dadah, à la tête du laboratoire de technologie en énergie durable à l'Université de Birmingham au Royaume-Uni, affirme que les panneaux solaires utilisés par sa famille à Gaza datent de plus de 15 ans, donc plus tout jeunes, mais, lance-t-elle, "l'eau de la douche est toujours très chaude".

Solaire high-tech

Si l'installation de panneaux standards pour chauffer l'eau est relativement simple, Mme Dadah a rencontré des difficultés pour importer des technologies plus élaborées, à cause notamment des restrictions imposées par l'Egypte et Israël qui contrôlent les points d'entrée à Gaza.

Parmi les nouveautés, des panneaux rotatifs qui épousent la trajectoire du soleil pour optimiser l'approvisionnement en énergie. Une technologie de pointe, plus onéreuse, développée de l'autre côté de la frontière, par la société israélienne SolarGik, grâce à un dispositif de suivi des conditions météorologiques.

"Ce système nous permet de produire 15 à 20% d'électricité de plus que les panneaux standards", explique à l'AFP Gil Kroyzer, le PDG du groupe, soulignant que ces panneaux devraient pouvoir un jour "prédire la météo" grâce à l'intelligence artificielle. "La révolution est en marche (...) mais nous avons besoin de meilleurs moyens de stockage de l'énergie solaire avant de pouvoir remplacer les énergies fossiles".

En attendant, Raya al-Dadah estime que les panneaux classiques procurent une "source d'énergie vraiment très prometteuse et disponible partout".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.