BIRMINGHAM: Le ministre britannique des Finances Kwasi Kwarteng exclut tout changement de cap sur le plan de baisses d'impôts massives dont l'annonce a entraîné des répercussions désastreuses, selon des extraits de son discours attendu lundi au congrès du parti conservateur.
Défendu par la Première ministre LIz Truss, qui a néanmoins reconnu que le gouvernement aurait dû "mieux préparer le terrain", le plan présenté le 23 septembre par Kwasi Kwarteng a entraîné chute de la livre et incompréhension des marchés financiers qui redoutent une explosion de la dette.
Visant à faire face à la crise du coût de la vie, ce "mini-budget" prévoit gel des factures d'énergie et baisses d'impôts massives pour les plus riches, avec pour but affiché de stimuler la croissance.
"Nous devons garder le cap", estime, selon des extraits de son discours diffusés dimanche soir, le ministre des Finances, affichant sa confiance que le projet du gouvernement est "le bon".
Invoquant factures d'énergie qui explosent, pression fiscale au plus haut "depuis 70 ans", Kwasi Kwarteng estime qu'une "nouvelle approche" était nécessaire, "basée sur la croissance". "Nous montrerons que ce plan est sain, crédible et augmentera la croissance", "c'est ma promesse à ce pays", doit-il déclarer à la tribune lors du congrès des conservateurs à Birmingham (centre de l'Angleterre).
Au pouvoir depuis à peine un mois, Liz Truss voit s'accumuler les sondages désastreux à deux ans des élections générales de 2014: une récente étude YouGov donne 33 points d'avance à l'opposition travailliste et selon une autre, un Britannique sur deux (51%) souhaite qu'elle démissionne.
La défiance suscitée par ce "mini-budget", est telle qu'elle laisse même augurer une possible rébellion au sein même du parti conservateur lorsque le texte sera soumis au vote au Parlement.
Poids lourd de la majorité, l'ancien ministre Michael Gove a jugé dimanche sur la BBC qu'"avoir pour principale mesure fiscale la réduction de l'impôt pour les plus riches, c'est mettre en avant de mauvaises valeurs".
Au moment de l'ouverture du congrès dimanche en milieu de journée, plusieurs centaines de personnes ont manifesté au cri de "Tories out", ou "dites-le haut et fort, les Tories ne sont pas les bienvenus ici".
A la tribune, l'influent syndicaliste du rail Mick Lynch a qualifié la situation actuelle au Royaume-Uni de "lutte des classes", appelant la "classe ouvrière à se mettre en action pour "changer le pays" et "changer la société".