Election de Biden: les réactions dans le monde

Joe Biden, président des Etats-Unis. (AFP)
Joe Biden, président des Etats-Unis. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 novembre 2020

Election de Biden: les réactions dans le monde

  • La chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel ont félicité Joe Biden
  • Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a félicité Joe Biden pour son élection, saluant « un solide partisan de l'Alliance » et se disant « impatient de travailler » avec lui

PARIS : De nombreux dirigeants et plusieurs célébrités à travers le monde ont félicité samedi Joe Biden, élu président des Etats-Unis. Voici les principales réactions qui ont succédé à cette élection historique.

Union européenne

La chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen Charles Michel ont félicité Joe Biden, insistant sur la volonté de l'UE de rebâtir avec les Etats-Unis un « partenariat solide » après une relation conflictuelle sous le mandat de Donald Trump.

« L'UE est prête à s'engager pour un partenariat transatlantique solide. Covid-19, multilatéralisme, climat et commerce international sont des défis à affronter ensemble », a tweeté Charles Michel, le président du Conseil européen.

Otan

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a félicité Joe Biden pour son élection, saluant « un solide partisan de l'Alliance » et se disant « impatient de travailler » avec lui, estimant qu' « une Otan robuste est une bonne chose pour l'Amérique du Nord comme pour l'Europe ».

 France

Le président français Emmanuel Macron a félicité Joe Biden et l'a appelé à agir « ensemble » pour « relever les défis d'aujourd'hui ». « Nous avons beaucoup à faire pour relever les défis d'aujourd’hui. « Agissons ensemble! », a-t-il réagi dans un tweet.

Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a félicité Joe Biden « pour son élection » à la présidence des Etats-Unis et Kamala Harris, élue vice-présidente, pour son « succès historique ». « J'ai hâte de coopérer étroitement sur nos priorités communes, du changement climatique au commerce et à la défense », a-t-il dit.

 Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel, qui a entretenu des relations délicates avec Donald Trump, a « félicité » Joe Biden, et insisté sur la relation transatlantique « irremplaçable ». « Notre amitié transatlantique est irremplaçable si nous voulons surmonter les grands défis de notre temps », a-t-elle aussi affirmé, citée dans un tweet du porte-parole du gouvernement. 

Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a également salué son élection, affirmant vouloir « un nouveau départ » dans la relation transatlantique. 

Canada

« Je suis impatient de travailler avec le président élu Biden, la vice-présidente Harris, leur administration et le Congrès des Etats-Unis pour que nous puissions relever ensemble les plus grands défis mondiaux », a écrit dans un communiqué le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Italie

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a félicité « le peuple américain et ses institutions pour leur preuve exceptionnelle de vitalité démocratique », assurant vouloir travailler avec le président élu Joe Biden pour « renforcer la relation transatlantique ».

Irlande

Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a « félicité le nouveau président élu » Joe Biden, « véritable ami » de l'Irlande. « Joe Biden a été un véritable ami de ce pays pendant toute sa vie, et j'attends avec impatience de travailler avec lui dans les années à venir », a-t-il souligné.

 

Emirats Arabes Unis

« Félicitations à @JoeBiden et @KamalaHarris pour leur victoire à l'élection américaine. Nos veux les plus sincères de réussite économique et de prospérité pour le peuple américain. Les UAE et les USA sont amis et alliés, nous avons un solide partenariat stratégique que nous espérons consolider ensemble », a tweeté le prince héritiér d'Abou Dhabi et homme fort des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

Etats-Unis

L'ancien président américain Barack Obama a salué la victoire « historique » de Joe Biden, qui fut son vice-président, soulignant que « lorsqu'il entrera à la Maison Blanche en janvier, il sera confronté à une série de défis extraordinaires qu'aucun nouveau président n'a jamais connus: une pandémie qui fait rage, une économie et un système judiciaire inégalitaires, une démocratie en danger et un climat en péril ».

 

Lady Gaga

« Joe Biden, Kamala Harris et le peuple américain, vous venez de donner au monde l'un des plus grands gestes de gentillesse et de courage que l'humanité ait vu. Rien que de l'amour pour notre nouveau commandant en chef et la première vice-présidente élue à la Maison Blanche. »

LeBron James

« Ma famille de Philly! Amis ou ennemis et les autres. MERCI MERCI MERCI! On va fêter ça! Mais soyons responsables », a tweeté le célèbre basketteur, à propos de la ville de Philadelphie située dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, dont l'annonce des résultats à scellé la victoire de Joe Biden. 

Nancy Pelosi

« Aujourd'hui marque l'aube d'un nouveau jour d'espoir pour l'Amérique. Un record de 75 millions d'Américains ont voté pour élire Joe Biden comme président des Etats-Unis – une victoire historique qui a donné aux démocrates un mandat pour agir », a écrit la présidente démocrate de la Chambre des représentants.

Jimmy Carter

« Nous sommes fiers de cette campagne bien menée et nous attendons avec impatience de voir les changements positifs qu'ils (Joe Biden et Kamala Harris) apporteront à notre nation », a déclaré l'ancien président américain. 

Andrew Cuomo

« Félicitations à la vice-présidente-élue Kamala Harris. Après 230 ans - vous avez brisé deux plafonds. Un succès vraiment historique », a déclaré le gouverneur de l'Etat de New York.

Mitt Romney

« Ann (son épouse, ndlr) et moi présentons nos félicitations au président élu Joe Biden et à la vice-présidente élue Kamala Harris. Nous savons que tous deux sont des personnes de bonne volonté et de caractère admirable. Nous prions pour que Dieu les bénisse dans les jours et années à venir », a écrit le sénateur républicain et ex-candidat à la présidentielle américaine.

Alyssa Milano

« Merci aux personnes noires, aux Indigènes et aux personnes de couleur. Merci pour nous avoir sauvé. De nouveau », a tweeté l'actrice.

Cher

« Oh Mon Dieu, il l'a fait, elle l'a fait, ils l'ont fait (...) C'est un rêve devenu réalité (...) l'Amérique fait de nouveau partie du monde », a dit dans une série de tweets écrits en lettres capitales la chanteuse qui a participé à la campagne démocrate.

Alicia Keys

« Nous ne laisserons pas la haine gagner! Quand on se rassemble on gagne! (...) Le vrai travail commence maintenant! », a affirmé sur Twitter la chanteuse.

Mark Ruffalo

« Du bon travail tout le monde ! Nous avons travaillé dur pour ça. On a perdu tant de gens bien et on doit faire la fête pour eux et avancer désormais sur la bonne voie », a tweeté l'acteur originaire de Kenosha, dans le Wisconsin, où un jeune Afro-américain a été gravement blessé par la police fin août.

Sacha Baron Cohen

« Les candidats ont fait campagne. Le peuple a parlé. Le vote est clair. Le président Biden sera investi le 20 janvier. La démocratie fonctionne », a écrit sur Twitter l'acteur britannique, créateur du personnage fictif de Borat, qui a piégé dans son nouveau film l'avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani.

 


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »