Serait-ce la fin de l’engagement du Japon à la neutralité?

Le diplomate japonais Tatsunori Motoki a été renvoyé de Russie pour espionnage. (AFP)
Le diplomate japonais Tatsunori Motoki a été renvoyé de Russie pour espionnage. (AFP)
Un exercice de «tir réel» chinois dans les eaux contestées de la mer de Chine orientale a provoqué la colère du Japon. (AFP)
Un exercice de «tir réel» chinois dans les eaux contestées de la mer de Chine orientale a provoqué la colère du Japon. (AFP)
Un exercice de «tir réel» chinois dans les eaux contestées de la mer de Chine orientale a provoqué la colère du Japon. (AFP)
Un exercice de «tir réel» chinois dans les eaux contestées de la mer de Chine orientale a provoqué la colère du Japon. (AFP)
Des navires de guerre du Japon, d’Inde, d’Australie et des États-Unis participent à l’exercice naval Malabar dans le golfe du Bengale, au large de l’océan Indien, le 12 octobre 2020. (Marine indienne via l’AFP)
Des navires de guerre du Japon, d’Inde, d’Australie et des États-Unis participent à l’exercice naval Malabar dans le golfe du Bengale, au large de l’océan Indien, le 12 octobre 2020. (Marine indienne via l’AFP)
Cette photo, prise le 24 mars 2022, montre un missile lancé à partir de la Corée du Nord vers la mer du Japon lors d’un exercice de tir réel. (Ministère sud-coréen de la Défense via l’AFP)
Cette photo, prise le 24 mars 2022, montre un missile lancé à partir de la Corée du Nord vers la mer du Japon lors d’un exercice de tir réel. (Ministère sud-coréen de la Défense via l’AFP)
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Publié le Jeudi 29 septembre 2022

Serait-ce la fin de l’engagement du Japon à la neutralité?

  • Le dernier incident est l’arrestation par la principale agence de sécurité de Russie d’un consul japonais soupçonné d’obtenir illégalement des informations en échange d’argent
  • Le Service fédéral de sécurité de la Russie déclare que le consul japonais avait obtenu des informations non publiques sur les liens de coopération de la Russie avec un pays non identifié d’Asie-Pacifique

DUBAÏ: Alors que, au Japon, le climat de sécurité devient de plus en plus critique, le maintien d’un équilibre de forces favorable se révèle une tâche particulièrement délicate pour Tokyo, qui fait face à des défis sur trois fronts stratégiques majeurs: la Chine, la Corée du Nord et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Pourtant, en l’espace de deux mois seulement, deux événements ont remis en question la neutralité du Japon et mis en lumière ses vulnérabilités diplomatiques.

Le dernier incident en date est l’arrestation, lundi dernier, d’un consul japonais à Vladivostok, dans l’extrême Est du pays, par la principale agence de sécurité de Russie. L’homme est soupçonné d’avoir obtenu illégalement des informations en échange d’argent.

Le ministère russe des Affaires étrangères a ensuite ordonné au diplomate en question, Tatsunori Motoki, de quitter le pays dans les quarante-huit heures; un haut responsable de l’ambassade du Japon à Moscou aurait été convoqué pour protester contre sa prétendue acquisition abusive d’informations.

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Le diplomate japonais Tatsunori Motoki a été renvoyé de Russie pour espionnage. (AFP)

«Un diplomate japonais a été arrêté en flagrant délit alors qu’il recevait des informations classifiées, en échange d’argent, sur la coopération de la Russie avec un autre pays de la région Asie-Pacifique», fait savoir le Service fédéral de sécurité de la Russie dans un communiqué rapporté par les médias russes.

Mardi dernier, un responsable du gouvernement japonais a déclaré que le consul avait été libéré.

Néanmoins, le même jour, Takeo Mori, vice-ministre des affaires étrangères du Japon, a convoqué Mikhail Galuzin, l’ambassadeur de Russie, au bureau du ministère à Tokyo pour déposer une protestation formelle contre la détention du consul japonais.

Par ailleurs, Hayashi Yoshimasa, le ministre des Affaires étrangères japonais, affirme que le fait de détenir et d’interroger un consul constitue une «violation flagrante de la convention de Vienne sur les relations consulaires» et d’un traité consulaire entre le Japon et la Russie.

en bref

40 milliards de dollars (1 dollar = 1,03 euro) est le montant recherché par le ministère japonais de la Défense pour le budget, alors que le pays fait face à ses «défis les plus difficiles» depuis la Seconde Guerre mondiale.

M. Hayashi déclare que cette démarche de la Russie est «totalement inacceptable», soutenant que M. Motoki a été emmené les yeux bandés et retenu avant d’être soumis à un interrogatoire autoritaire.

Il a nié les allégations russes selon lesquelles M. Motoki se serait livré à des activités illégales.

Le Service fédéral de sécurité de la Russie affirme que le consul japonais a obtenu des informations non publiques au sujet des liens de coopération de la Russie avec un pays non identifié d’Asie-Pacifique et des effets des sanctions occidentales sur la situation économique dans l’extrême orient russe en échange d’argent.

L’agence russe a également publié des images, prises en secret, d’une personne – qui semble être le consul – que l’on voit dans un restaurant en train de recevoir des documents.

La Russie a récemment désigné le Japon comme un pays hostile, en réponse à la coopération de Tokyo avec les États-Unis et les pays européens pour imposer des sanctions à Moscou après son invasion de l’Ukraine.

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Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz (à gauche), et le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada (à droite), signent un protocole d’entente sur les échanges en matière de défense entre le Japon et Israël, à Tokyo, le 30 août 2022. (AFP)

Le premier événement diplomatique qui a remis en question la neutralité du Japon est sa décision, en août dernier, de signer un accord de défense avec Israël.

Cet accord faisait partie d’un effort qui visait à renforcer la coopération en matière de défense entre les deux pays, en particulier dans le domaine du matériel et de la technologie militaires. Mais il contribue à diminuer la capacité de Tokyo à garder son impartialité face au conflit israélo-palestinien.

Le Japon a longtemps été considéré comme le négociateur impartial d’un futur accord entre Israël et les Palestiniens. En 2019, une enquête conjointe Arab News Japan-YouGov révèle que 56% des Arabes considèrent le Japon comme le candidat potentiel le plus crédible pour agir en tant que médiateur de paix au Moyen-Orient.

Lors de son voyage à Tokyo, Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense, a rencontré M. Hayashi, qui a réitéré le soutien de son gouvernement à une solution à deux États pour résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens, qui remonte à plusieurs décennies.

L’analyste japonais Koichiro Tanaka, professeur à l’université Keio de Tokyo, estime que l’application à plus grande échelle des accords d’Abraham – les accords de normalisation signés entre Israël et plusieurs États arabes en 2020 – a soulagé le Japon de ce rôle de médiateur.

«Le Japon est soulagé de la pression qui existait en essayant d’équilibrer sa politique au Moyen-Orient avec sa sécurité énergétique», déclare M. Tanaka à Arab News Japan.

Le Japon est conscient qu’il lui est nécessaire de maintenir des alliés dans l’impasse qu’il connaît vis-à-vis de la Chine. Le principal objectif de la politique étrangère du Japon est d’«apaiser Washington», explique-t-il. Cela implique également de «se lier d’amitié» avec Israël.

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Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz (à gauche), et le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada (à droite), lors d’une réunion qui portait sur la défense, à Tokyo, le 30 août 2022. (AFP)

«Le rôle de médiateur du Japon ne s’est jamais concrétisé en raison de la réticence des États-Unis et du rejet par Israël d’un tel rôle», souligne M. Tanaka.

Les accords d’Abraham ont été les premières expressions publiques de normalisation des relations entre les États arabes et Israël depuis 1994. Lorsque les accords ont été annoncés, Tomoyuki Yoshida, l’ancien secrétaire de la presse étrangère du Japon, les a qualifiés d’«évolution positive» susceptible d’«apaiser les tensions et stabiliser la région».

Il a réitéré le soutien du Japon à une «solution à deux États» dans laquelle Israël et un futur État palestinien indépendant «vivraient côte à côte dans la paix et la sécurité».

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Sur cette photo qui date du 25 décembre 2017, le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono (à gauche) rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas dans la ville cisjordanienne de Ramallah. (AFP)

Cependant, avec les relations de plus en plus tendues du Japon avec la Chine et la Corée du Nord, le pays a élargi sa coopération militaire au-delà de son allié traditionnel, les États-Unis, à d’autres pays de la région Asie-Pacifique et de l’Europe.

Il est particulièrement préoccupé par les actions militaires de Pékin dans les mers de Chine orientale et méridionale. Israël a déjà procédé à des échanges d’armes avec la Chine et il est d’ailleurs le deuxième fournisseur étranger d’armes après la Russie.

La Chine a accumulé un vaste arsenal d’équipements et de technologies militaires de pointe. Les États-Unis se sont fermement opposés au commerce d’armes d’Israël avec la Chine. Cependant, Israël a largement ignoré les objections de Washington.

Certains observateurs soupçonnent que les relations commerciales étroites entre Israël et la Chine soient la raison pour laquelle le Japon a choisi de renforcer la coopération en matière de défense avec Israël.

Les stratèges militaires japonais ont cherché des moyens de réduire leur dépendance préventive vis-à-vis des États-Unis, considérant potentiellement Israël comme une source d’armes et de technologie pour renforcer la puissance militaire de Tokyo dans la région.

Avec la signature du nouvel accord de défense avec Israël, le Japon est-il toujours en position de servir de médiateur entre Israël et la Palestine?

Waleed Siam, l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne auprès de Tokyo, indique à Arab News Japan que le gouvernement japonais «soutient principalement» les deux parties.

«Le Japon entretient une relation de longue date avec Israël, mais je pense qu’il pourrait toujours faire preuve de neutralité en aidant les deux parties à conclure des règlements», précise-t-il.

M. Siam indique que les Palestiniens, et le monde arabe en général, ont un grand respect pour le Japon, notant que Tokyo «a toujours pleinement soutenu les Palestiniens, au moyen des nombreuses organisations des Nations unies».

«Le Japon s’est engagé à aider l’État de Palestine et a toujours respecté la résolution de l’ONU, refusant de reconnaître Jérusalem-Est comme capitale d’Israël. Le pays n’a par ailleurs jamais reconnu les colonies illégales d'Israël.»

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L’ancien Premier ministre palestinien Rami Hamdallah (deuxième à partir de la gauche) et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’entretiennent à la maison des hôtes d’État, ou palais d’Akasaka, à Tokyo, le 28 septembre 2022. (AFP)

À la question de savoir si le Japon aurait dû d’abord rassurer la partie palestinienne sur sa neutralité continue avant de conclure son accord de sécurité avec Israël, M. Siam déclare que Tokyo a «le droit de faire ce que bon lui semble».

Il ajoute: «Le Japon n’a aucune garantie à donner puisqu’il reste très attaché à ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale et de la résolution de l’ONU. Il soutient une solution à deux États et le droit des Palestiniens à l’indépendance.»

«Même lorsque l’ancien président américain Donald Trump faisait pression sur tout le monde pour que la ville de Jérusalem soit reconnue comme capitale d’Israël, le Japon a gardé une position ferme à l’ONU et a voté contre cette proposition.»

Cependant, M. Siam pense que tout pays qui signe un accord avec Israël devrait également mettre l’accent sur le respect du droit international et des droits de l’homme.

«J’appelle le Japon à utiliser ce genre d’amitié profonde avec Israël pour faire pression sur les Israéliens afin qu’ils se conforment au droit international», soutient-il. «Si la communauté internationale ne reste pas unie et ne fait pas pression sur Israël pour une solution à deux États, il n’y aura jamais de paix.»

Israël a été le «plus grand obstacle» à la finalisation d’un grand parc agro-industriel et d’une initiative logistique à Jéricho, proposée par le Japon et appelée «Couloir pour la paix», affirme M. Siam.

Le Japon, rapporte-t-il, pourrait utiliser ses relations approfondies avec Israël pour aider à la finalisation du projet.

Pendant la guerre de onze jours à Gaza, en mai 2021, le Japon a insisté sur le fait que toutes les résolutions de l’ONU et les lois internationales devaient être respectées, réitérant sa position «claire, de respect et de soutien» vis-à-vis du conflit, précise M. Siam.

Le Japon est longtemps apparu comme le pays le plus capable de négocier un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.

Peu de gens peuvent donc affirmer que le renforcement des capacités militaires du Japon et ses investissements dans la technologie de défense représentent un pas dans la bonne direction. Mais il doit clairement faire preuve de plus de diplomatie pour pouvoir le faire.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »


Le dirigeant de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré Donald Trump aux États-Unis

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
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  • « Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée » a indiqué la porte-parole de l'Alliance Atlantique.
  • Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

BRUXELLES : Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré vendredi le président américain élu Donald Trump à Palm Beach, en Floride, a annoncé samedi la porte-parole de l'Alliance Atlantique.

« Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée », a-t-elle indiqué dans un court communiqué, sans plus de détail.

L'ancien Premier ministre néerlandais avait indiqué vouloir rencontrer Donald Trump deux jours après son élection, le 5 novembre.

Il avait alors affirmé vouloir discuter avec lui de la « menace » que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.

« J'ai hâte de m'asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace », avait-il déclaré le 7 novembre, en marge d'un sommet de dirigeants européens à Budapest.

Depuis, il n'a cessé de mettre en garde contre les dangers d'un rapprochement entre la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, trois pays accusés d'aider la Russie dans son effort de guerre contre l'Ukraine.

Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

La Russie soutient financièrement Pyongyang et lui apporte son expertise en matière de technologie de missiles. « C'est très inquiétant. Ces missiles représentent une menace directe pour le territoire américain », avait-il plaidé.

De même, en collaborant avec la Corée du Nord, l'Iran et la Chine, la Russie « ne menace pas seulement l'Europe, mais aussi la paix et la sécurité dans l'Indo-Pacifique et en Amérique du Nord », selon lui.

Les pays européens s'inquiètent également de la promesse du milliardaire américain de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, avec un accord allant à l'encontre des intérêts de Kiev et les laissant à l'écart.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.