Les médias conservateurs de Murdoch prennent leurs distances avec Trump

Pancarte brandie par un manifestant lors de protestations devant les bureaux de Fox News, à Washington le 4 novembre (Photo, Al Drago/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP).
Pancarte brandie par un manifestant lors de protestations devant les bureaux de Fox News, à Washington le 4 novembre (Photo, Al Drago/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP).
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Publié le Samedi 07 novembre 2020

Les médias conservateurs de Murdoch prennent leurs distances avec Trump

  • En cause, l'annonce par la chaîne de la victoire du candidat démocrate Joe Biden en Arizona dès mardi soir
  • Depuis, Fox News a aussi traité avec beaucoup de prudence les allégations de fraude électorale massive émanant du camp Trump et du président lui-même

NEW YORK: Fox News et le New York Post, deux des principaux médias conservateurs américains contrôlés par le magnat Rupert Murdoch, ont pris, ces dernières heures, leurs distances avec Donald Trump, une première depuis 2016, et peut-être un tournant.

« Fox News sucks! » - traduction « Fox News craint » : pour la première fois, jeudi soir, à Phoenix (Arizona), des partisans du président américain, s'en sont pris à la chaîne considérée, depuis cinq ans, comme un allié indéfectible de Donald Trump.

En cause, l'annonce par la chaîne de la victoire du candidat démocrate Joe Biden en Arizona dès mardi soir. L'équipe Trump a appelé la chaîne à se rétracter, en vain, alors que d'autres médias se gardaient eux de déclarer un vainqueur, en attendant la fin du comptage des bulletins dans cet Etat-clé.

Depuis, Fox News a aussi traité avec beaucoup de prudence les allégations de fraude électorale massive émanant du camp Trump et du président lui-même.

« Nous n'avons pas vu » de preuve, a encore dit vendredi, à l'antenne, Bret Baier, journaliste politique le plus en vue de la chaîne. « On ne nous a rien montré. »

Fox News est-elle donc en train de « lâcher » Trump, après avoir contribué à sa victoire surprise en 2016 ? 

Professeur de communication à l'université DePauw, Jeffrey McCall rappelle que Fox News a toujours été une chaîne à deux visages.

D'un côté, quelques présentateurs vedettes, plutôt éditorialistes que journalistes, ultra-conservateurs, et de l'autre, une rédaction nettement plus mesurée.

Plusieurs journalistes de Fox, comme le modérateur du premier débat présidentiel Chris Wallace, sont ainsi reconnus pour leur professionnalisme.

Côté éditorialistes, la star de l'antenne, Sean Hannity, très proche de Donald Trump, estimait jeudi soir que « les Américains (avaient) raison d'avoir des soupçons, (...) de ne pas croire en la légitimité de ces résultats" ».

Pour Jeffrey McCall, le traitement de Donald Trump ces derniers jours et l'annonce anticipée de la victoire de Joe Biden en Arizona témoignent « des efforts que fait Fox News pour fonctionner aussi indépendamment que possible des éditorialistes. »

Mais pour Reece Peck, auteur de « Fox Populism », un livre sur Fox News, cette prise de distance « pourrait aliéner certains téléspectateurs et les inciter à aller sur une autre chaîne, comme OAN », la petite nouvelle de l'information aux Etats-Unis qui soutient sans réserve Donald Trump.

Derrière cette chaîne dont l'audience atteint des records pour une chaîne câblée - 14,1 millions de téléspectateurs le soir de l'élection - se trouve le magnat Rupert Murdoch.

Connu pour ses opinions conservatrices, il se serait pourtant, depuis plusieurs mois, rangé à l'idée d'une victoire de Joe Biden, selon le site Daily Beast.

Pour autant, « je ne vois pas la famille Murdoch appelant la rédaction pour expliquer à Brett Baier comment il faut couvrir telle ou telle histoire », tempère Jeffrey McCall.

« Il sent le vent »

L'autre créature du magnat octogénaire aux Etats-Unis, le quotidien New York Post, pourrait être « un reflet plus fidèle des opinions de Murdoch », estime Reece Peck.

Pour lui, le magnat « exerce beaucoup plus de contrôle sur » le Post, que sur Fox News.

Alors que le comptage des bulletins s'éternise, retardant l'annonce du vainqueur de la présidentielle, le New York Post n'a notamment repris aucune des thèses du camp Trump sur de supposées manipulations électorales.

Il y a quelques jours encore, il était pourtant à la manœuvre pour porter les allégations - émanant de proches de Donald Trump - visant le fils de Joe Biden, Hunter.

Vendredi, deux tribunes des pages opinion reconnaissaient que Donald Trump allait probablement être battu, scénario dont le président refuse obstinément l'éventualité.

« Par moment, Murdoch sent le vent politique », fait valoir Reece Peck, professeur à l'université de la ville de New York (CUNY).

Et Joe Biden est de ces démocrates modérés qu'il pourrait tolérer. « Biden ne fait pas trop peur aux milieux d'affaires américains », explique Reece Peck.

Si l'aile journalistique de Fox News semble avoir momentanément pris l'ascendant, les éditorialistes stars comme Sean Hannity ou Tucker Carlson restent néanmoins la clé de l'audience de la chaîne et de ses bénéfices, rappelle Jeffrey McCall.

Que Donald Trump se maintienne ou non dans le paysage politique, Fox News « continuera à contrebalancer ce qu'on appelle les médias grand public », proches des démocrates, dit-il. Et devrait rester la destination par défaut de millions de téléspectateurs conservateurs.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.