PARIS: Après la visite du président français, Emmanuel Macron, en Algérie, à la fin du mois d’août dernier, le groupe algérien Sonatrach, spécialisé dans la production d’hydrocarbures, et la société française Engie ont entamé des discussions qui portaient sur l’établissement de contrats relatifs à l’approvisionnement en gaz.
«Nous ne parlons pas de l’hiver prochain. Les discussions en cours avec la Sonatrach portent sur des contrats de moyen et long terme», avait précisé Claire Waysand, directrice générale adjointe d’Engie, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF), organisée par le Medef, le patronat français.
Selon la direction du groupe, les discussions s’inscrivent dans la continuité du contrat signé en juillet, dont l’aboutissement – avec la signature d’un nouvel accord – devrait intervenir dans plusieurs semaines. D’après la radio française Europe 1, les discussions en cours concernent entre autres l’augmentation, de l’ordre de 50%, des importations françaises en matière de gaz naturel ou de gaz liquéfié (GNL) à partir de l’Algérie.
En juillet dernier, le groupe énergétique algérien a annoncé qu’il avait conclu un accord afin d’augmenter la fourniture de gaz au distributeur d’énergie Engie. «Avec cet accord, les deux parties sont convenues de définir le prix de vente contractuel applicable sur une période trois ans – courant jusqu’en 2024 – afin de prendre en compte les conditions du marché.» La compagnie algérienne va «renforcer sa part dans le portefeuille d’approvisionnement d’Engie, ce qui permettra aux deux groupes de poursuivre leur diversification et de contribuer à la sécurité énergétique des clients européens», lit-on sur le document publié par Sonatrach.
Les réserves prouvées de gaz naturel s’élèvent à près de 2 400 milliards de mètres cubes et le pays fournit environ 11% du gaz consommé en Europe. L’Algérie est le premier pays exportateur de gaz naturel en Afrique et le septième à l’échelle mondiale.
Perspectives de coopération
Reçue par le ministre de l'Énergie, Mohamed Arkab, en marge de la visite du président français à Alger, Catherine MacGregor, directrice générale du groupe Engie, a évoqué, en présence du PDG de Sonatrach, les perspectives de coopération à long terme en matière d’investissement dans des projets structurants. Ces derniers concernent le domaine énergétique, et en particulier les hydrocarbures, l’électricité et les énergies renouvelables.
Ainsi, des experts évoquent des contrats d’investissement dans la récupération du gaz de torchage qui s’effectue via l’utilisation des technologies de pointe. Dans la déclaration d’Alger, paraphée par Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, l’Algérie et la France se sont engagées à développer des investissements dans l’énergie, notamment dans le domaine gazier.
Par ailleurs, en adoptant un nouveau code qui régit les investissements, nationaux comme étrangers, l’Algérie a invité ses partenaires européens à investir dans le pays. Cette vision lui permettra d’augmenter sa production et de répondre aux besoins de ses partenaires étrangers.
Très sollicité, le pays a accentué ses investissements dans l’exploration et l’extraction du gaz. Considérée comme l’un des dix plus gros producteurs du monde, l’Algérie compte saisir l’opportunité que lui offre la conjoncture mondiale du marché de l’énergie pour se positionner sur le marché du GNL. Parmi les investissements actuels figurent les travaux d’extension – dont le taux est estimé à 80% – du terminal d’exportation de Skikda, qui devrait disposer d’une capacité de production de 22 millions de tonnes de GNL à la fin de l’année. Le port de Skikda pourra ainsi charger jusqu’à 220 000 m3 de gaz dans des méthaniers à partir de la nouvelle jetée.