Liban: Budget approuvé, des retraités affrontent la police

Des soldats se battent avec des membres de l’armée à la retraite qui tentent d’entrer dans le parlement lundi pendant que la législature était en session pour discuter du budget 2022 (Photo, AP).
Des soldats se battent avec des membres de l’armée à la retraite qui tentent d’entrer dans le parlement lundi pendant que la législature était en session pour discuter du budget 2022 (Photo, AP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Liban: Budget approuvé, des retraités affrontent la police

  • Les banques rouvrent leurs portes aux files d’attente et aux patrouilles des services de sécurité
  • Le nouveau budget adoptera les fiscales douanières à 15 000 livres libanaises pour un dollar américain

BEYROUTH: Des retraités de l’armée libanaise se sont battus avec des gardes du Parlement à Beyrouth lors d’un rassemblement lundi suite à la colère suscitée par la diminution des salaires.

Quelques heures après la manifestation, le Parlement a adopté le budget 2022 : 63 législateurs ont voté pour, 37 ont voté contre et 6 se sont abstenus.

Ce nouveau budget adoptera les fiscales douanières à 15 000 livres libanaises pour un dollar américain (1$ = 1,04 euro), alors que le taux du marché noir est plus du double, voire 37 000 livres pour un dollar.

Depuis le début de la crise économique du pays il y a trois ans, les recettes fiscales douanières ont été calculées au taux officiel de 1,500 livres pour un dollar.

En adoptant le nouveau budget, les dépenses publiques s’élèvent à 40 900 milliards de livres (1,1 milliard de dollars) selon le marché parallèle, tandis que les recettes s’élèvent à 30 000 milliards de livres libanaises.

Les manifestants ont appelé le chef de l’armée à les écouter et ont exigé que leurs salaires soient triplés, compte tenu de la perte de valeur d’achat en raison de la crise économique.

L’armée et les gardes du Parlement ont été appelés à s’attaquer aux manifestants ce qui a conduit à une bousculade.

Les retraités, y compris les veuves des militaires, ont réussi à briser le cordon de sécurité face à ceux qu’ils ont décrit comme leurs « fils militaires.»

Le personnel de sécurité chargé de protéger le Parlement a utilisé une grenade lacrymogène afin d’empêcher les manifestants d’atteindre les escaliers du bâtiment.

Le député Jamil al-Sayed, général à la retraite, a quitté la session afin de s’adresser aux manifestants.

Il a été précédé de Cynthia Zarazir, député du bloc de changement, qui a prouvé sa solidarité avec les manifestants.

Alors qu’elle faisait face à la bousculade, elle a crié : «La police réprime les manifestants! »

Certains manifestants se sont même étendus sur le sol afin d’empêcher les gardes de les retirer.

Une petite délégation de manifestants accompagnée d’Al-Sayed est entrée dans l’un des couloirs du Parlement.

George Nader, général à la retraite a déclaré: «Le message a bien été reçu. Nous ne voulons pas nous heurter à nos collègues militaires.»

Le ministre de la Défense intérimaire le Général Maurice Selim a quitté la salle afin d’aller à la rencontre des soldats à la place de l’étoile.

Il leur a confirmé que les salaires seraient triplés.

Selon le ministre, les calculs détaillés seront traités par des agences spécialisées du ministère des Finances.

Le député Sami Gemayel a averti que l’augmentation des salaires entrainerait une augmentation de l’impression de monnaie, une hausse de l’inflation et par la suite, une diminution du pouvoir d’achat.

Gemayel a donc appelé à se concentrer davantage sur la mise en œuvre des réformes et sur l’apport de dollars américains dans le pays.

Le député indépendant Michel Moawad a qualifié ce budget de «crime contre les libanais» étant donné qu’il a été discuté sans équilibrer les comptes, ce qui signifiait alors une «nouvelle évasion de la responsabilité.»

Le député Ibrahim Kanaan s’est opposé aux chiffres envoyés par le ministère des Finances afin que le dollar douanier soit basé sur le taux de change du dollar à une valeur de 15 000 livres libanaises.

Dr. Ahmad al-Laqis, directeur général des affaires financières du parlement et spécialisé dans les budgets et les impôts, a déclaré à Arab News : «C’est le budget minimum. Il est exigé par le Fonds monétaire international. Toutes les objections sont à des fins politiques. »

Il a d’ailleurs ajouté que le budget n’est pertinent que pour les trois mois qui restent de l’année.

Il ajoute qu’à partir de l’année prochaine, il y aura une réglementation financière générale, et les solutions nécessaires pour résoudre la crise seront incluses dans le projet de budget 2023 au moment où l’État établira son plan économique.

Selon Al-Laqis, l’augmentation des salaires des militaires à la retraite représentera trois fois le salaire de base et n’inclura pas les avantages qu’ils reçoivent normalement.

Entre temps, les banques libanaises qui ont rouvert leurs portes aux clients après une semaine de fermeture ont été témoins d’une foule d’employés et de militaires qui s’y rendaient pour effectuer des transactions et des retraits.

L’Association des Banques a adopté de nouvelles modalités d’accueil des clients qui sont désormais obligés de prendre des rendez-vous.

Certaines opérations, telles que le retrait d’espèces et les dépôts peuvent être effectuées via des plateformes d’échange de guichets automatiques.

Les services de sécurité ont patrouillé autour des agences bancaires lors de la réouverture.

Les banques, ayant premièrement recouru à l’ouverture de quelques agences aux clients, ont pris des mesures de sécurité strictes pour éviter que les braquages effectués il y a deux semaines par des déposants en colère ne se reproduisent.

Certains déposants avaient même utilisé des armes et des engins incendiaires pour menacer les employés et par la suite obtenir leurs dépôts en dollars, gelés depuis une décision de la Banque du Liban en 2019.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".