Cameroun: un archevêque brièvement retenu en otage en zone anglophone

Des fidèles dans une église du Cameroun. (AFP)
Des fidèles dans une église du Cameroun. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 novembre 2020

Cameroun: un archevêque brièvement retenu en otage en zone anglophone

  • Les rebelles séparatistes anglophones armés se livrent fréquemment à des rapts, y compris de personnalités, qui aboutissent d'ordinaire à la libération relativement rapide des otages, contre rançon ou au terme de négociations
  • Mgr Tumi et une dizaine d'autres personnes, dont un chef coutumier, Sehm Mbinglo, le Fon (chef) de Nso, une « royauté » proche de Kumbo, avaient été enlevés par des inconnus sur la route en début de soirée

YAOUNDE : Le cardinal Christian Tumi, 90 ans, archevêque émérite de Douala, enlevé jeudi soir dans l'ouest à majorité anglophone du Cameroun en proie à un sanglant conflit entre l'armée et des séparatistes, a été libéré vendredi, a annoncé à l'AFP l'archevêque de Douala Samuel Kleda.

Les rebelles séparatistes anglophones armés se livrent fréquemment à des rapts, y compris de personnalités, qui aboutissent d'ordinaire à la libération relativement rapide des otages, contre rançon ou au terme de négociations.

Le cardinal à la retraite, célèbre au Cameroun pour ses inlassables tentatives de médiation entre les sécessionnistes anglophones et le gouvernement de Yaoundé, a été relâché par ses ravisseurs avec son chauffeur, mais pas une dizaine d'autres personnes kidnappées avec eux près de Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, a précisé à l'AFP un responsable des autorités locales, qui a requis l'anonymat.

Mgr Tumi et une dizaine d'autres personnes, dont un chef coutumier, Sehm Mbinglo, le Fon (chef) de Nso, une « royauté » proche de Kumbo, avaient été enlevés par des inconnus sur la route en début de soirée.

Selon le responsable local, le prélat et son chauffeur ont été séparés du reste du groupe pour lequel des représentants de la population locale sont en train de négocier la libération.

« Le Cardinal et son chauffeur ont été libérés il y a peu. C'est un soulagement, mais c'est aussi bouleversant de savoir qu'un cardinal de 90 ans a été pris en otage », s'est ému Mgr Kleda dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

Les écoles des régions anglophones ont été particulièrement visées ces derniers jours avec plusieurs enlèvements d'élèves et de professeurs, à chaque fois libérés sous la pression des populations locales.

Ainsi jeudi, 11 enseignants enlevés deux jours plus tôt dans une école presbytérienne de Kumbo, ont été relâchés jeudi sans avoir subi de violences par leurs ravisseurs, après une médiation de représentants de la population locale, selon les autorités presbytériennes, qui ont attribué le kidnapping à un groupe armé séparatiste anglophone. 

Même issue mercredi à Fundong, dans la même région du Nord-Ouest, où six élèves ont été brièvement pris en otage avant d'être libérés quelques heures plus tard.

Ces kidnapping à répétition surviennent une douzaine de jours après le meurtre de sept élèves dans une école par des hommes armés, une tuerie attribuée par Yaoundé aux groupes armés sécessionnistes anglophones.

En septembre 2019, face au blocus des établissements scolaires par des groupes séparatistes, le cardinal Tumi avait notamment déclaré à l'AFP avoir demandé à ces séparatistes « intolérants » de « laisser les enfants aller à l'école ».

« Ce serait sacrifier leur avenir que de persister dans cette voie », avait-il asséné.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les groupes armés et les forces de sécurité dépêchées par Yaoundé se livrent une guerre sanglante et les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales de crimes commis contre des civils.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.