NICE: "Justice pour Zied": les proches du jeune homme de 24 ans tué par un policier lors d’un refus d'obtempérer le 7 septembre à Nice ont organisé une marche blanche dimanche, dans la cité azuréenne.
Quelque 150 personnes selon la police ont défilé du quartier de la Madeleine, où vivait ce Tunisien, jusqu’au palais de justice, via la Promenade des Anglais. La manifestation, à laquelle le rassemblement citoyen local de gauche "Viva" avait appelé à se joindre, s’est déroulée dans le calme.
Les participants, la plupart vêtus d’un tee-shirt blanc floqué du message "Justice pour Zied, un ange parti trop tôt", ont défilé pendant près de deux heures, observant une minute de silence devant le palais de justice avant un lâcher de ballons blancs.
En tête de cortège, la mère, vêtue de noir, a remercié les manifestants à la fin de la marche.
De nombreux participants portaient des pancartes où l’on pouvait lire: "Plus jamais ça", "La police tue", "la France n'est pas les Etats-Unis" ou encore "la police orgueilleuse a décidé de rétablir la peine de mort".
Des voix s'étaient élevées pour demander l'interdiction de cette manifestation, notamment celle de la députée LR des Alpes-Maritimes Christelle d'Intorni, qui craignait un "climat de haine et défiance" envers les forces de l'ordre. Le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence du parti, lui avait embrayé le pas.
Le 7 septembre, le jeune homme avait été touché par un tir policier après un refus d'obtempérer. L'auteur du tir mortel, un policier de 23 ans, a depuis été mis en examen pour "violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner" et interdit de port d'arme.
La victime, qui circulait ce jour-là à bord d’une véhicule volé, avait déjà été condamnée plusieurs fois, notamment pour conduite sans permis, infraction à la législation sur les stupéfiants et vol et recel de vol.
Le jeune homme était également soupçonné, dans le cadre d'une autre enquête, d'avoir été l'un des passeurs à bord d'une fourgonnette transportant cinq migrants qui avait forcé un barrage à la frontière franco-italienne mi-juin, a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier, confirmant une information de Nice-Matin et du Parisien. S'en était suivie une course-poursuite jusqu'à Nice au cours de laquelle un migrant égyptien avait été tué par un tir de la police qui tentait de stopper la camionnette.
Le véhicule avait fini par être abandonné par son conducteur et ses deux complices, dans un quartier sensible de Nice, avec à l'intérieur cinq migrants, dont cet Egyptien blessé par balle à la tête.