Affaire Pogba: Le frère Mathias Pogba et quatre hommes incarcérés

Le joueur de l'équipe de France Paul Pogba (à droite) et son frère Mathias Pogba (Photo, AFP).
Le joueur de l'équipe de France Paul Pogba (à droite) et son frère Mathias Pogba (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Affaire Pogba: Le frère Mathias Pogba et quatre hommes incarcérés

  • Paul Pogba a raconté aux enquêteurs avoir été piégé par des amis d'enfance
  • Sur les 13 millions d'euros réclamés, il dit avoir versé 100.000 euros

PARIS: Tentatives de racket à plusieurs millions d'euros, vidéo menaçante, pressions: les implications dans les extorsions dénoncées par le footballeur Paul Pogba commencent à se dessiner avec la mise en examen et l'incarcération samedi de son frère aîné Mathias Pogba et de quatre hommes.

Mathias Pogba, 32 ans, a été mis en examen pour extorsion en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs criminelle, a précisé une source judiciaire. Selon une source proche de l'enquête, il a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les faits de séquestration dans la nuit du 19 au 20 mars. Il a été placé en détention provisoire.

"Nous allons contester cette décision", a immédiatement réagi sur BFMTV son avocat Me Yassine Bouzrou.

"La justice constate que l'infraction la plus grave reprochée (la séquestration) ne concerne pas mon client, et malheureusement, on a une décision qui va à l'encontre d'un dossier", a-t-il ajouté.

"Il s'agit d'un individu qui n'a jamais fait parler de lui, qui a un casier judiciaire vierge, qui n'est pas un voyou, qui est présumé innocent", a-t-il rappelé, estimant qu'il n'avait "commis aucune infraction pénale".

Devant le juge des libertés et de la détention (JLD), Mathias Pogba, carrure massive dans un survêtement gris clair, a semblé très concentré.

Les quatre autres suspects, des proches des frères Pogba âgés de 27 à 36 ans, ont été mis en examen notamment pour extorsion avec arme, séquestration en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle.

Trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire. Le quatrième a sollicité un délai et a été incarcéré provisoirement dans l'attente du débat devant le JLD, a ajouté la source judiciaire.

Lors de leurs gardes à vue débutées mardi et mercredi à l'Office central de lutte contre la criminalité organisée (Oclco), les cinq suspects ont dit être "victimes d'individus dont ils refusent de donner les noms", a expliqué une autre source proche de l'enquête. Mais, "ils se contredisent et mentent", a-t-elle affirmé.

Le plus âgé a déjà été condamné à deux reprises pour des faits de nature criminelle, a précisé une source proche du dossier. Il portait une attelle lors du débat, assurant, selon cette source, avoir été blessé par balle à un bras dans le cadre de l'affaire Pogba.

Me Romain Boulet, qui défend un homme de 33 ans, estime que son client "est victime d'une manipulation et de menaces des maîtres-chanteurs, au même titre que Paul Pogba. C'est un piège qui s'est refermé sur lui" a-t-il estimé.

"Au même titre que Paul Pogba, mon client affirme être une victime  dans cette affaire. L'instruction devra faire la lumière sur cet aspect", a également estimé Me Carole Niechcicki, avocate d'un homme né en 1988.

Questions sur le rôle de Mathias Pogba

Le rôle de Mathias Pogba n'est pas encore "totalement clair" et "l'enquête est loin d'être terminée", selon la source proche.

Mathias Pogba a reconnu, devant les enquêteurs, être à l'initiative de la vidéo ayant révélé cette affaire qui secoue le monde du football à deux mois de la Coupe du monde au Qatar (20 novembre-18 décembre). Dans cette vidéo, diffusée le 27 août, l'aîné promettait des "révélations" sur son cadet.

Paul Pogba, joueur de la Juventus, avait ensuite annoncé qu'il avait porté plainte auprès du parquet de Turin (Italie) dès le 16 juillet, dénonçant des extorsions entre mars et juillet 2022 se chiffrant à 13 millions d'euros.

Star de l'équipe de France, Paul Pogba a raconté aux enquêteurs avoir été piégé par des amis d'enfance et deux hommes encagoulés, armés de fusils d'assaut, lui reprochant de ne pas les avoir aidés financièrement.

Sur les 13 millions d'euros réclamés, il dit avoir versé 100.000 euros.

Le milieu de terrain de 29 ans, surnommé la "Pioche", avait alors affirmé avoir reconnu son frère parmi les suspects. Il avait toutefois estimé, lors d'une autre audition, que Mathias était "sous la pression" des personnes voulant lui soutirer de l'argent.

Mathias Pogba, footballeur professionnel également, est aussi soupçonné d'avoir fait pression sur l'agente de son frère, l'avocate Rafaela Pimenta, pour qu'elle obtienne de Paul Pogba qu'il verse la somme réclamée par ses maîtres-chanteurs.

La plainte de l'agente a été jointe à la procédure en cours, a confirmé la source judiciaire.

Dans cette affaire, apparait le nom de la star du football français Kylian Mbappé. Selon Paul Pogba, ses maîtres chanteurs voulaient le discréditer en diffusant des messages dans lesquels il aurait sollicité un marabout pour "jeter un sort" à l'attaquant du PSG, ce qu'il conteste.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.