PARIS : L'étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, jugé pour un projet d'attentat contre une église de Villejuif, en région parisienne, et l'assassinat d'une jeune femme en avril 2015, a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris.
Le jeune homme de 29 ans a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation dont celui d'assassinat terroriste. Sa peine est assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans et d'une interdiction définitive de séjour sur le territoire français au terme de sa peine.
«On est arrivé au bout de ce qu'on pouvait faire pour Aurélie», a confié la mère d'Aurélie Châtelain, la jeune femme assassinée, juste après l'annonce du verdict. «Ça ne nous la rendra pas mais c'est ce qu'on attendait de la justice», a ajouté Marie-Evelyne Bantegnie, en pleurs.
L'ancien compagnon d'Aurélie Châtelain, Mickael Bazin, s'est dit «soulagé» par le verdict conforme aux réquisitions du parquet.
Rabah Boukaouma, accusé d'avoir fourni des gilets pare-balles à Sid-Ahmed Ghlam a écopé d'une peine de trente ans de réclusion dont une période de sûreté des deux-tiers.
Farid Brahami qui a mis en liaison Rabah Boukaouma et le vendeur des gilets pare-balles a été condamné à vingt-cinq ans de réclusion dont une période de sûreté des deux-tiers et Abdelkader Jalal, qui avait fourni les gilets et une voiture volée qui a servi de cache d'armes, a écopé de quinze ans de réclusion criminelle dont une période de sûreté des deux-tiers.
Sid-Ahmed Ghlam, 29 ans, étudiant en électronique au parcours universitaire chaotique, était fiché pour soupçons de radicalisation islamiste.
Il est accusé avoir voulu attaquer le 19 avril 2015 une église de Villejuif à l'heure de la messe dominicale, quelques mois après les attentats de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et contre une supérette juive, l'Hyper Cacher.
Jeudi, l'accusé a exprimé pour la première fois des regrets. «Je regrette amèrement mon parcours», a-t-il dit. Il a cependant toujours nié le meurtre d'Aurélie Châtelain.
Et s'il a confirmé un projet d'attentat contre une église au nom du groupe État islamique (EI), Sid-Ahmed Ghlam a toutefois assuré aux enquêteurs qu'il s'agissait seulement de «faire peur» aux paroissiens.