Biden arrive au salon de Détroit avec des incitations aux voitures électriques controversées

Le président américain Joe Biden salue alors qu'il monte à bord d'Air Force One à Joint Base Andrews dans le Maryland, le 13 septembre 2022 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden salue alors qu'il monte à bord d'Air Force One à Joint Base Andrews dans le Maryland, le 13 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 septembre 2022

Biden arrive au salon de Détroit avec des incitations aux voitures électriques controversées

  • Amateur d'automobiles, Joe Biden a déjà visité des usines de Ford et de General Motors depuis son arrivée à la Maison Blanche
  • Il avait inclus 7,5 milliards de dollars d'aides à la construction de stations de recharge électriques dans un grand plan d'investissement adopté fin 2021

DETROIT: Le président américain Joe Biden se rend mercredi à Détroit pour saluer le retour du grand salon de l'automobile, avec à son crédit l'adoption récente de mesures a priori favorables aux véhicules électriques mais dont l'une pourrait, selon des acteurs du secteur, ralentir leur adoption.

En poussant cet été pour un programme massif d'investissement dans les semi-conducteurs et un grand plan de réformes environnementales et sociales incluant la poursuite d'aides financières à l'achat de véhicules sans émissions, Joe Biden a décroché des victoires importantes à l'approche des élections législatives de novembre.

Le secteur automobile craint toutefois un retour de bâton avec les subventions nouvelle formule, qui peuvent monter jusqu'à 7 500 dollars: elles sont soumises à plusieurs conditions visant à garantir que les véhicules soient assemblés en Amérique du Nord et que les batteries soient fabriquées avec des matières premières provenant de plus en plus de la région.

L'idée est de réduire la dépendance des constructeurs à la Chine et à une chaîne d'approvisionnement pouvant être à tout moment perturbée, comme au plus fort de la pandémie.

Mais les constructeurs ne sont pas forcément prêts à offrir des véhicules pouvant prétendre à l'intégralité de l'aide financière.

"On va voir un ralentissement du taux de croissance", prédit John Eichberger, directeur exécutif du Fuels Institute, un groupe de recherche financé par des entreprises des secteurs de l'énergie et du transport.

«Occasion manquée»

Amateur d'automobiles, Joe Biden a déjà visité des usines de Ford et de General Motors depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Il avait inclus 7,5 milliards de dollars d'aides à la construction de stations de recharge électriques dans un grand plan d'investissement adopté fin 2021.

En août, le président a poussé les parlementaires à voter pour une loi prévoyant 52 milliards de dollars pour relancer la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, des composants dont manquent cruellement les constructeurs automobiles depuis début 2021.

Puis il a promu la "loi sur la réduction de l'inflation", qui comprend les nouvelles aides à l'achat de véhicules électriques.

Sa visite à Détroit est censée apporter un coup de projecteur bienvenu à un salon de l'automobile passé à la trappe durant deux années à cause de la pandémie de Covid-19.

Depuis la dernière édition en 2019, les trois grands constructeurs basés à Détroit ont annoncé des dizaines de milliards de dollars d'investissements dans l'électrique pour tenter de rattraper Tesla, encore largement dominant sur ce segment.

Ford commercialise depuis le printemps une version non polluante de son populaire pick-up, le F150.

General Motors a encore dévoilé jeudi dernier un SUV électrique avec un prix de base à 30.000 dollars, censé attirer une clientèle plus modeste. Le même jour, Stellantis (ex Fiat-Chrysler) a annoncé qu'il lancerait quatre SUV de la marque Jeep en Amérique du Nord et en Europe d'ici 2025.

Les ventes de véhicules électriques aux Etats-Unis, pendant longtemps à la traîne de l'Europe sur ce segment, ont bondi de 66% au deuxième trimestre selon le cabinet Cox Automotive. Elles représentent désormais 5,6% des ventes de véhicules.

Les fabricants font pourtant face à plusieurs embûches, dont le manque de lithium et autres matériaux nécessaires à la conception des batteries, et des prix toujours plus élevés que les véhicules traditionnels.

Les aides du gouvernement pourraient donc apparaître comme une aubaine.

"Malheureusement, les exigences liées au crédit d'impôt pour les véhicules électriques rendront la plupart des véhicules immédiatement inéligibles à l'incitation", regrette John Bozzella, président de l'Alliance pour l'innovation automobile.

"C'est une occasion manquée à un moment crucial (pour le secteur) et un changement qui va surprendre et décevoir les clients à la recherche d'un nouveau véhicule", ajoute-t-il.

Les fabricants comprennent bien l'intérêt de se fournir le plus possible en matières premières localement, remarque Alan Amici, directeur du Centre pour la recherche automobile.

Mais reconfigurer les chaînes d'approvisionnement prend du temps et "le secteur doit encore trouver des solutions", dit-il.

Les constructeurs espèrent encore, selon lui, que Washington montrera une certaine flexibilité dans la mise en oeuvre de la loi.

Si les textes sont suivis scrupuleusement, seulement trois à cinq modèles pourraient, certaines années, être éligibles à l'aide de 7 500 dollars, avance John Eichberger.

Alors même que la transition vers l'électrique débute à peine, "c'est un obstacle supplémentaire sur une route déjà bien tortueuse", dit-il.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.