PARIS: La Première ministre Élisabeth Borne tiendra mercredi après-midi une conférence de presse "sur la situation énergétique" alors que les prix de l'électricité et du gaz flambent et que le "bouclier tarifaire" expire à la fin de l'année, a appris mardi l'AFP auprès de son entourage.
Mme Borne évoquera les scénarios d'approvisionnement du pays, après les prévisions, présentées le même jour, par les gestionnaires du transport d'électricité et de gaz (RTE et GRTgaz), ainsi que l'avenir du bouclier tarifaire et la "sobriété" énergétique.
Le gouvernement, qui prépare son projet de budget pour 2023, a promis que la hausse des prix du gaz et de l'électricité resterait "contenue" après l'expiration de ce bouclier le 31 décembre.
Les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher participeront également à cette conférence de presse, qui se tiendra avenue de Ségur, dans le 7e arrondissement de Paris.
Jets privés: Les sénateurs écologistes déposent à leur tour une proposition de loi
Les sénateurs écologistes ont annoncé mardi avoir à leur tour déposé, après les députés LFI, une proposition de loi ciblant l'usage de jets privés, critiqués pour leur très forte empreinte carbone.
Le texte du groupe écologiste du Sénat vise à interdire l'usage des jets privés pour effectuer des liaisons réalisables en train sans correspondance en moins de deux heures et demie.
Pour les sénateurs écologistes, "il s'agit d'une extension logique des dispositions de la loi Climat qui interdisent ces mêmes liaisons aux avions de ligne". "Il n'y a pas de raison que ce qui est interdit pour tout un chacun reste autorisé pour nos compatriotes les plus fortunés", estiment-ils.
Si ce texte était adopté, il ne serait ainsi plus possible de faire par exemple le trajet Paris-Nantes en jet privé, comme l'avait fait le PSG en début de mois pour disputer un match de Ligue 1.
Une fois terminé le bouclier tarifaire fin 2022, "nous garderons des dispositifs pour amortir les prix de l'énergie", alors que les prix ont explosé sur les marchés de gros, "et nous prendrons des dispositions spécifiques pour accompagner les plus fragiles", avait indiqué la Première ministre fin août.
Bruno Le Maire avait indiqué pour sa part que la question de l'élargissement du nombre de bénéficiaires du chèque énergie serait débattue au Parlement sur le projet de budget.
Ce dispositif, destiné à atténuer le choc de l'inflation énergétique pour les ménages les plus modestes, est aujourd'hui perçu par six millions de personnes et son montant atteint en moyenne 150 euros.
Le président Emmanuel Macron s'est dit pour sa part favorable à ce que l'UE impose une contribution sur les opérateurs énergétiques qui feraient des "bénéfices indus" avec la flambée des prix de gros de l'électricité sur le continent, à l'unisson de l'Allemagne.
Le gouvernement, qui veut ramener le déficit en dessous du seuil de 3% d'ici la fin du quinquennat et prolonger sous une forme atténuée le bouclier tarifaire en 2023, réfléchirait aussi à étaler sur 2023 et 2024 la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Depuis l'automne 2021, le "bouclier tarifaire" et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d'euros, selon un récent chiffrage de Bercy.