POLEYMIEUX-AU-MONT-D'OR : Elisabeth Borne a rendu sa première visite aux armées lundi à la base aérienne 942 de Lyon-Mont-Verdun (Rhône), centre névralgique de la défense aérienne française et notamment de la sûreté du ciel, qui relève directement de l'autorité de la cheffe du gouvernement.
Après avoir salué à la gare de Lyon-Perrache "l'engagement" des militaires de la force Sentinelle, déployés au lendemain des attentats de janvier 2015 pour faire face à la menace terroriste, la Première ministre s'est rendue à la base aérienne 942 Mont-Verdun, sur la commune de Poleymieux-au-Mont-d'Or.
En l'absence du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, tombé malade selon son entourage, elle a notamment visité le très sensible et très protégé Centre national des opérations aériennes (CNOA), installé sous terre pour résister à une éventuelle attaque nucléaire.
Ce centre, visité par ses prédécesseurs Edouard Philippe et Jean Castex, est au "coeur des missions" du Premier ministre, a souligné Mme Borne. Ses activités sont en effet sous son autorité directe, dans le cadre de sa mission de défense du territoire.
Si un avion refuse ainsi de s'identifier et de donner ses informations réglementaires, le CNOA peut envoyer un hélicoptère ou un avion de chasse pour dialoguer. En cas de refus d'obtempérer, l'appareil envoyé en reconnaissance peut procéder à un tir de semonce, voire abattre l'appareil --ce qui n'est jamais arrivé.
Cette ultime décision est prise par le Premier ministre au bout d'une chaîne de commandement très courte, afin de ne pas perdre de temps. "On espère que ça n'arrivera pas" (d'abattre un avion), a déclaré Elisabeth Borne.
Début septembre, la "police du ciel" française --un Rafale en l'occurrence--a ainsi escorté sur une partie de son trajet un avion Cessna 551 immatriculé en Autriche, en provenance de Jerez, en Espagne, qui ne répondait plus en raison de "probables difficultés de pressurisation". L'appareil a fini par s'écraser en mer Baltique.
En moyenne, le CNOA fait procèder a un tir de semonce par mois et envoie chaque année 200 à 250 aéronefs assurer la sûreté du ciel.
La Première ministre a ensuite visité le non moins sensible Centre air de planification et de conduite des opérations aériennes (CAPCO), qui coordonne davantage les opérations aériennes extérieures y compris celles au Sahel de la force Barkhane.
Elle devait rentrer à Paris à bord d’un Airbus A330-MRTT de transport et de ravitaillement et assister à des exercices en vol.