Avant Londres, les Britanniques se pressent à Edimbourg pour des adieux poignants à la reine

Le roi Charles III de Grande-Bretagne assiste à une veillée à la cathédrale St Giles, à Édimbourg, le 12 septembre 2022 (Photo, AFP).
Le roi Charles III de Grande-Bretagne assiste à une veillée à la cathédrale St Giles, à Édimbourg, le 12 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 septembre 2022

Avant Londres, les Britanniques se pressent à Edimbourg pour des adieux poignants à la reine

  • Depuis plusieurs heures, ils sont des milliers d'anonymes à se recueillir, s'incliner, faire la révérence, se signer ou essuyer une larme devant le cercueil
  • Les enfants d'Elizabeth II se sont ainsi tenus tous les quatre dos au cercueil pendant une dizaine de minutes, avant de quitter la cathédrale

ÉDIMBOURG: Par dizaines de milliers, les Britanniques se pressent mardi pour se recueillir devant le cercueil d'Elizabeth II à Edimbourg avant son tranfert à Londres, où se préparent des adieux grandioses à l'ultrapopulaire souveraine à la longévité record dans l'Histoire du Royaume-Uni.

Depuis plusieurs heures, ils sont des milliers d'anonymes à se recueillir, s'incliner, faire la révérence, se signer ou essuyer une larme devant le cercueil de chêne qui repose dans la cathédrale de la capitale écossaise.

Placé sur une estrade et recouvert de l'étendard jaune, rouge et bleu marine de l'Ecosse, une couronne de fleurs blanches et la couronne en or massif de l'Ecosse posées au-dessus, le cercueil est resté accessible toute la nuit à la population, gardé par quatre archers royaux placés autour, et protégé par un large cordon qui tient le public à distance de plusieurs mètres.

La présentation au public n'a pas été interrompue lorsque le roi Charles III et ses trois frères et soeur, les princes Andrew et Edward, et la princesse Anne, sont venus dans la soirée avec la reine consort Camilla observer une veillée funèbre.

Les enfants d'Elizabeth II se sont ainsi tenus tous les quatre dos au cercueil pendant une dizaine de minutes, avant de quitter la cathédrale sous les applaudissements de la foule.

Pendant ce court instant de recueillement de la famille royale, le flot de visiteurs, dans un silence absolu, n'a pas cessé.

Hommage royal et anonyme

Les Britanniques - et les étrangers - qui sont venus en nombre rendre un hommage en personne à la reine, ont dû patienter pendant des heures pour recevoir un bracelet autocollant leur permettant d'entrer dans la cathédrale.

Le corps d'Elizabeth II, qui a régné pendant 70 ans et constitue plus qu'une présence familière pour son peuple, avait jusqu'à lundi soir été tenu à l'écart du grand public: d'abord au château de Balmoral, dans le nord de l'Ecosse, où la monarque s'est éteinte jeudi à l'âge de 96 ans, puis au palais royal d'Holyroodhouse.

Figure populaire, roc de stabilité dans la tempête tantôt politique, sociale ou sanitaire (pendant la Covid-19), la reine était une image rassurante pour des millions de Britanniques durant toutes ces décennies sur le trône.

"Elle était tout pour nous. Elle était notre reine, et c'est bien ça le royalisme. Une des choses que la reine nous a toujours apporté, c'est ce sentiment de sécurité", a commenté Marina Reid, 54 ans, interrogée par l'AFP à Belfast, en Irlande du Nord.

"Elle est tout ce que j'ai connu, tout ce que le pays a toujours connu. On a tous l'impression qu'on la connaît personnellement", a affirmé Joanne Booth, une orthodontiste irlandaise de 36 ans.

C'est à Belfast que Charles III et la reine consort Camilla doivent se rendre mardi pour y rencontrer des responsables politiques et recevoir des condoléances dans un contexte de tensions communautaires renouvelées depuis le Brexit dans cette province au passé sanglant.

Lundi, il a en effet entamé une tournée dans les quatre nations constitutives du Royaume-Uni, d'abord avec le Parlement britannique de Londres, puis celui d'Edimbourg, avant Cardiff, au Pays de Galles, vendredi.

Devant la Chambre des Lords et la Chambre des Communes à Londres, il a parlé de sa mère lundi en reprenant les mots de Shakespeare estimant qu'elle était "un modèle pour tous les princes vivants", qu'il s'est dit "résolu à suivre fidèlement".

Le nouveau roi de 73 ans, plus âgé que tous les souverains britanniques à leur accession au trône, s'installe dans ses nouvelles fonctions dans un moment critique: le pays, en proie à une grave crise sociale et politique, a une nouvelle Première ministre depuis quelques jours à peine.

Sa mère a elle toujours été d'une neutralité sans failles, s'obligeant à ne jamais s'exprimer publiquement sur ses opinions.

Le roi devra probablement affronter les revendications de certains de ses 14 autres royaumes (comprenant notamment l'Australie, les Bahamas, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore la Jamaïque) qui pourraient réclamer un nouveau régime, portés par des velléités républicaines à la faveur de ce changement de souverain.

Plusieurs matches, dont Arsenal-PSV ou Chelsea-Liverpool, reportés

Alors que le pays porte le deuil du décès de la reine Elizabeth II, dont les obsèques sont prévues lundi prochain, le football anglais a encore été affecté, lundi, par plusieurs reports de matches européen et nationaux.

La première rencontre à faire les frais de la mobilisation des forces de l'ordre pour d'autres missions a été le match de Ligue Europa entre Arsenal et le PSV Eindhoven, prévue jeudi.

"Ce report fait suite aux contacts entre l'UEFA, la police métropolitaine et nous-mêmes", ont expliqué les Gunners qui précisent qu'aucune date n'a été fixée pour le moment.

Dimanche, l'UEFA avait déjà annoncé le report de 24 heures du match de la deuxième journée de Ligue des champions entre les Glasgow Rangers et Naples "en raison des contraintes sévères en matière de ressources policières et d'organisation liées (...) au deuil national" après le décès de la reine.

Plus tard dans l'après-midi, Chelsea a confirmé, lui, que son match de Ligue de C1 contre Salzbourg aurait bien lieu comme prévu, avec l'accord des autorités.

Dernière étape avant Londres

Elizabeth II, quant à elle, a commencé dimanche son dernier voyage.

La dépouille de la reine a ainsi atteint la troisième étape de son parcours: après avoir quitté Balmoral, un château qu'Elizabeth II chérissait et où elle est décédée, elle est restée une nuit au palais royal d'Holyroodhouse, la résidence officielle royale du souverain en Ecosse, puis a rejoint la cathédrale Saint-Gilles.

Mardi après-midi, le cercueil quittera la cathédrale pour l'aéroport d'Edimbourg où il embarquera à bord d'un avion royal pour Londres, escorté par la princesse Anne.

Il sera accueilli à son arrivée par le roi Charles et d'autres membres de la famille royale.

Il passera la nuit au palais de Buckingham, dans la Bow Room.

Débutera alors le deuxième volet de présentation au public, londonien cette fois, qui devrait voir défiler des centaines de milliers de personnes pendant un peu moins de cinq jours 24 heures sur 24.

Deux jours avant l'ouverture au public, les premiers se sont installés lundi en tête d'une file qui pourrait atteindre huit kilomètres, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les funérailles nationales de la reine auront lieu lundi en présence de quelque 500 dignitaires étrangers et de nombreuses têtes couronnées.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.