Attentats de 2016 à Bruxelles: Abdeslam dénonce un procès «inéquitable», controverse sur les boxes

Les débats ne doivent s'ouvrir qu'en octobre devant un jury populaire. Mais une audience préliminaire était convoquée lundi avec les neuf accusés détenus en Belgique (un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut) pour régler divers points de procédure. (Photo, AFP)
Les débats ne doivent s'ouvrir qu'en octobre devant un jury populaire. Mais une audience préliminaire était convoquée lundi avec les neuf accusés détenus en Belgique (un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut) pour régler divers points de procédure. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 septembre 2022

Attentats de 2016 à Bruxelles: Abdeslam dénonce un procès «inéquitable», controverse sur les boxes

  • Lundi matin, les neuf accusés qui doivent comparaître ont tous été extraits de prison (un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut)
  • Au matin du 22 mars 2016, deux djihadistes s'étaient fait exploser à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans le métro de la capitale européenne

BRUXELLES: Salah Abdeslam, condamné à la prison à vie en France pour les attentats du 13 novembre 2015, a refusé lundi de comparaître à Bruxelles pour ceux de mars 2016, dénonçant un procès "inéquitable" où les accusés sont enfermés dans des boxes individuels.

Il s'agit du procès des attentats commis le 22 mars 2016 à Bruxelles (32 morts) par la même cellule djihadiste que celle à l'origine du 13 novembre (130 morts à Paris et Saint-Denis).

abdeslam
Croquis d'audience représentant Salah Abdeslam le 8 septembre 2021. (Photo, AFP)

Les débats ne doivent s'ouvrir qu'en octobre devant un jury populaire. Mais une audience préliminaire était convoquée lundi avec les neuf accusés détenus en Belgique (un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut) pour régler divers points de procédure.

Cette audience a été en grande partie consacrée au tollé soulevé du côté de la défense par les boxes individuels vitrés et fermés des accusés, qualifiés de "cages empêchant tout contact normal" avec eux. Les avocats des suspects en ont unanimement réclamé la démolition avant octobre.

"Détruisez-moi ce truc ! Ne tolérez pas ça! Vous avez le pouvoir de les démonter, démontez les!", a protesté Me Stanislas Eskenazi.

"Voulez-vous être la présidente du procès du zoo d'Anvers?", a interrogé son confrère Sébastien Courtoy avec ironie.

"On ne défend ni Hannibal Lecter, ni un tigre qui serait prêt à bondir", a soutenu Delphine Paci, avocate de Salah Abdeslam. Elle a menacé de saisir la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour "traitement inhumain et dégradant" au risque d'entraîner un report du procès.

«Justifié et proportionné»

Dans l'après-midi, le parquet fédéral a reconnu le côté inédit du dispositif (les cours d'assises belges sont normalement équipées d'un box unique ouvert, ndlr), mais l'a jugé "justifié et proportionné" eu égard aux "impératifs de sécurité" dans un tel procès terroriste.

"Il faut distinguer les box vitrés des cages en métal jugées humiliantes et dégradantes", a ajouté une magistrate du parquet, citant une jurisprudence de la CEDH.

A l'issue du débat, la présidente devait mettre sa décision en délibéré.

En début de matinée, l'ouverture de l'audience avait réservé une surprise: la présence dans son box de Salah Abdeslam.

Le djihadiste français de 32 ans, condamné à la perpétuité incompressible en juin à Paris, a été extrait de prison pour comparaître alors que ses avocats assuraient ce week-end que sa présence était facultative pour un débat "technique", et qu'il ne prévoyait pas de venir.

Une fois dans la salle, Salah Abdeslam, fine barbe et polo rayé bleu et blanc, a d'abord indiqué qu'il "souhait(ait) assister" à l'audience, avant de se raviser sur fond de brouhaha dans les boxes, la plupart de ses coaccusés choisissant de quitter les lieux en s'associant aux vives critiques des avocats.

«Comme des chiens»

"On est comme des chiens ici", a tonné le Tunisien Sofien Ayari, en frappant violemment du poing la vitre de son box.

"La manière dont vous nous traitez, c'est inéquitable", a lancé Abdeslam en annonçant qu'il préférait finalement rejoindre ses coaccusés escortés hors de leur box.

Au matin du 22 mars 2016, deux djihadistes s'étaient fait exploser à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans le métro de la capitale européenne. Bilan: 32 morts et plus de 340 blessés.

Deux autres assaillants, Mohamed Abrini et Osama Krayem, avaient renoncé à actionner leurs explosifs, respectivement à l'aéroport et au métro Maelbeek, et pris la fuite. Ils ont été arrêtés en avril 2016 et comptent parmi les accusés.

L'enquête a rapidement révélé, notamment grâce à un ordinateur retrouvé dans une poubelle, que les auteurs des attaques du 22 mars étaient liés à ceux du 13 novembre (130 morts à Paris et Saint-Denis), membres d'une même cellule de l'Etat islamique formée en bonne partie sur le sol belge.

C'est vraisemblablement l'interpellation de Salah Abdeslam le 18 mars 2016 à Molenbeek qui a précipité le passage à l'acte des autres membres de la cellule.

A Bruxelles, six des dix accusés --dont Abdeslam, Abrini, Ayari et Krayem-- étaient déjà concernés par le procès-fleuve qui s'est achevé fin juin à Paris pour les attaques du 13 novembre.

Tous sauf un doivent répondre d'"assassinats dans un contexte terroriste" et encourent la perpétuité. Le Belgo-marocain Ibrahim Farisi, jugé pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", risque aux assises jusqu'à dix ans de prison, selon son avocat.

Face à eux, des dizaines de parties civiles comptent prendre la parole au cours du procès.

Les débats censés s'ouvrir le 13 octobre devraient durer jusqu'à juin.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.