Le changement climatique met l'assurance à rude épreuve

Cette photo d'archive prise le 23 août 2022 montre de la boue croupie devant le Luoxing Dun, une petite île habituellement à moitié submergée sur laquelle se trouvent des temples anciens, dans le plus grand lac d'eau douce de Chine, le lac Poyang, à Juijiang, dans la province centrale du Jiangxi. (AFP).
Cette photo d'archive prise le 23 août 2022 montre de la boue croupie devant le Luoxing Dun, une petite île habituellement à moitié submergée sur laquelle se trouvent des temples anciens, dans le plus grand lac d'eau douce de Chine, le lac Poyang, à Juijiang, dans la province centrale du Jiangxi. (AFP).
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Le changement climatique met l'assurance à rude épreuve

  • Cette année, la France devrait connaître sa pire année sur le front des événements climatiques depuis les tempêtes de 1999, avec 4,3 milliards de dollars de dommages entre janvier et juillet
  • Pris individuellement, les périls dits «secondaires» n'engendrent pas de dégâts massifs mais c'est leur multiplication, plus que celles des grosses catastrophes, qui inquiète les assureurs

MONTE CARLO : «Pour l'instant, ça tient.» Cette phrase prononcée par le directeur financier d'Axa résume l'ambivalence du secteur, réuni jusqu'à mercredi à Monaco pour discuter tarifs, quant à sa capacité à affronter le dérèglement climatique.

Cette année, la France devrait connaître sa pire année sur le front des événements climatiques depuis les tempêtes de 1999, avec 4,3 milliards de dollars de dommages entre janvier et juillet, soit déjà plus que la moyenne annuelle de 3,5 milliards entre 2017 et 2021.

«Ce n'est pas un problème seulement pour la France», précise à l'AFP Robert Mazzuoli, analyste pour l'agence de notation Fitch, citant «l'Australie qui a connu beaucoup d'inondations» et «un niveau record» de sinistres.

«On pourrait aussi citer les inondations en Afrique du Sud et la sécheresse au Brésil», complète son collègue Manuel Arrive.

Pris individuellement, ces périls dits «secondaires» n'engendrent pas de dégâts massifs mais c'est leur multiplication, plus que celles des grosses catastrophes, qui inquiète.

Selon le réassureur Swiss Re, dont le métier consiste à assurer les assureurs, les catastrophes naturelles ont engendré 72 milliards de dollars de pertes économiques au premier semestre, dont 35 milliards pour les assureurs et réassureurs.

C'est certes un peu moins que les 40 milliards du premier semestre 2021, le plus couteux depuis 2011 et les tremblements de terre au Japon et en Nouvelle-Zélande, mais la tendance n'est pas bonne.

Le changement climatique, en n'épargnant aucune zone, oblige les réassureurs à indemniser dans toutes les régions en une même année, ce qui pèse sur leur rentabilité, a récemment souligné l'Association des professionnels de la réassurance en France (Apref), qui s'inquiète d'une hausse continue du nombre de catastrophes.

- Catastrophes... ou opportunités? -

Selon France Assureurs, la facture des sinistres climatiques en France sur la période 2020-2050 pourrait doubler par rapport aux 30 années précédentes et atteindre 143 milliards d'euros.

Face à cette augmentation, qui ne se cantonnera pas à la France, certains réassureurs, comme Axa XL, diminuent leur exposition, jugeant que les primes payées restent insuffisantes malgré de récentes augmentations.

D'autres, au contraire, y voient «des opportunités commerciales», comme l'a exprimé le mois dernier Joachim Wenning, président du directoire de Munich Re. Selon lui, le premier réassureur mondial «est dans une position extrêmement solide pour gérer les risques liés au climat» avec une «expertise» et une «capacité à diversifier les risques», «très demandées et récompensées de manière attrayante».

Depuis plusieurs années, les tarifs des réassureurs augmentent, incitant les assureurs à répercuter cette hausse sur les clients, et la tendance va se poursuivre, selon les observateurs du secteur.

Certaines voix plaident pour que la taxe qui finance le régime «Catastrophes naturelles» en France soit relevée de 12% à 18% afin d'assurer sa pérennité.

Mais cette proposition agace Bertrand Labilloy, directeur général du réassureur public CCR. «On ne va pas se contenter de subir les catastrophes et payer. Parce que ce ne sont pas que des dégâts matériels mais aussi des vies humaines», défend-il.

Aussi insiste-t-il sur la prévention.

Un avis partagé par Alban Mailly de Nesle, qui cite le cas de Fukushima: «le mur de protection de la centrale (nucléaire) aurait été 50 centimètres plus élevé, on n'aurait pas eu le problème qu'on a eu».

- «Mesurer la hauteur du Rhin» -

Autre exemple: grâce à la prévention, l'ouragan Ida en 2021 a coûté quatre fois moins cher aux assureurs que les ravages de Katrina, survenus 16 ans plus tôt, malgré une intensité équivalente.

Les critères d'indemnisation en cas de catastrophes naturelles pourraient être revus: la fédération évoque notamment l'idée d'exclure les dommages purement esthétiques sur les bâtiments en cas de sécheresse.

Afin de mieux couvrir les bouleversements climatiques, l'assurance paramétrique, qui indemnise lorsque certaines conditions prédéfinies sont remplies, et non pas selon les dégâts constatés, se développe également.

Par exemple, des manufacturiers allemands dépendant du Rhin pour transporter leurs marchandises peuvent voir leur activité interrompue en cas de sécheresse. Ces derniers «n'ont pas de solution avec l'assurance classique, qui ne va pas envoyer un expert pour mesurer la hauteur du Rhin à Cologne», explique Antoine Denoix, directeur général d'Axa Climate, filiale du groupe d'assurance dédiée à l'adaptation climatique et présente dans une quarantaine de pays.

Tandis qu'avec l'assurance paramétrique, il y a «un déclenchement de paiement» lorsque le niveau de l'eau descend en dessous d'un certain seuil mesuré par des capteurs.

L'avantage: c'est moins cher pour l'assureur, qui n'envoie personne sur le terrain, et l'assuré est couvert contre un risque auparavant non pris en charge - même si l'indemnisation ne correspond pas précisément au dommage subi.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".