SAN FRANCISCO : Elon Musk a ajouté vendredi un élément à son dossier contre Twitter: le réseau social a versé fin juin plus de 7 millions de dollars au lanceur d'alerte qui accuse l'entreprise d'avoir dissimulé des failles de sécurité.
«Le 28 juin 2022, Twitter a conclu un accord de séparation avec Peiter Zatko selon lequel Twitter payait des indemnités de licenciement à M. Zatko et à ses avocats de 7,75 millions de dollars en tout», ont écrit les avocats du patron de Tesla dans une lettre adressée vendredi à la directrice juridique de la plateforme.
Ils reprochent à Twitter de ne pas avoir demandé à Elon Musk son assentiment pour ce versement exceptionnel, et donc, selon eux, d'avoir enfreint les règles de l'accord de rachat du réseau pour 44 milliards signé par les deux parties fin avril.
Début juillet, le multimilliardaire avait annoncé rompre cet engagement, accusant la société de San Francisco de l'avoir trompé, notamment sur la question du nombre exact de comptes inauthentiques et de spams.
Twitter avait rapidement porté plainte pour contraindre l'entrepreneur à honorer les termes de l'accord, et un procès est prévu pour la mi-octobre.
C'est la troisième lettre que les avocats d'Elon Musk adressent au groupe pour justifier sa décision.
La première était celle de l'annonce de la rupture. La deuxième, fin août, invoque les accusations formulées par l'ancien chef de la sécurité de l'entreprise, Peiter Zatko, comme argument supplémentaire.
Surnommé «Mudge», M. Zatko a accusé Twitter d'avoir dissimulé des vulnérabilités dans son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes. Se présentant comme un lanceur d'alerte, il a envoyé un long document aux autorités américaines début juillet mais ce dernier n'a été révélé au grand public que fin août.
«Le camp de Musk envoie cette notification additionnelle de rupture au cas où celle du 8 juillet ou celle du 29 août seraient considérées comme invalide pour une raison ou pour une autre», précisent les avocats du patron.
«Ils ont donné 7 millions au type pour s'assurer qu'il se taise», a déclaré mardi l'avocat Alex Spiro lors d'une audience au tribunal.
Selon l'avocat de Twitter William Savitt, les accusations de M. Zatko sont truffées «d'incohérences et d'inexactitudes».
L'idée que la plateforme ait cherché à cacher les allégations de son ancien chef de la sécurité est «fausse et sans aucun sens», a-t-il asséné mardi. «En janvier, M. Zatko a été remercié. Ses accusations (...) avaient été examinées et déterminées sans fondement».