Nice-Cologne: le football secoué par un énième débordement de ses supporters

L'entraîneur suisse de Nice, Lucien Favre, fait un geste lors du match de la Ligue de conférence de l'UEFA Europa entre Nice et le FC Cologne à l'Allianz Riviera à Nice, le 8 septembre 2022. (Photo par Nicolas Tucat / AFP)
L'entraîneur suisse de Nice, Lucien Favre, fait un geste lors du match de la Ligue de conférence de l'UEFA Europa entre Nice et le FC Cologne à l'Allianz Riviera à Nice, le 8 septembre 2022. (Photo par Nicolas Tucat / AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Nice-Cologne: le football secoué par un énième débordement de ses supporters

  • Le directeur sportif du club allemand FC Cologne, Christian Keller, s'est dit «stupéfait»; l'entraîneur de Nice (sud-est de la France), Lucien Favre, n'avait «jamais vu ça»
  • Une heure avant le coup d'envoi de cette première journée de Ligue Europa Conférence, des centaines de supporteurs cagoulés aux couleurs du club de Cologne ont envahi la tribune présidentielle pour en découdre avec les supporteurs niçois

NICE : Après les affrontements entre supporters français et allemands à Nice jeudi lors d'un match contre Cologne, la question de la sécurité autour du football se pose une énième fois, suscitant l'exaspération, avant une rencontre à haut risque mardi à Marseille contre l'Eintracht Francfort.

Le directeur sportif du club allemand FC Cologne, Christian Keller, s'est dit «stupéfait»; l'entraîneur de Nice (sud-est de la France), Lucien Favre, n'avait «jamais vu ça».

Mais les mots les plus durs viennent de la classe politique: «il y en a vraiment marre que notre sport soit sali de cette façon», s'agaçait dès jeudi soir la ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

«J’aime le foot mais là, quelle honte, ça me dégoûte !», a lancé de son côté le maire de Nice Christian Estrosi, dans le quotidien Nice-Matin, en promettant d'envoyer la facture des dégâts en ville au club allemand.

Une heure avant le coup d'envoi de cette première journée de Ligue Europa Conférence, la plus petite des trois Coupes d'Europe de football, des centaines de supporteurs cagoulés aux couleurs du club de Cologne ont envahi la tribune présidentielle pour en découdre avec les supporteurs niçois.

Ils en sont venus aux mains, parfois armés de chaises ou de barres de fer arrachées dans le stade. Si le match s'est quand même joué, il a débuté avec près d'une heure de retard.

Au total 32 personnes, dont deux policiers et un stadier, ont été blessées. Parmi elles, quatre supporters ont été hospitalisés dont un supporter parisien «très alcoolisé» infiltré parmi les Allemands qui a chuté de cinq mètres entre deux niveaux des tribunes. Son pronostic vital n'est plus engagé, selon la préfecture.

Vendredi matin, il n'y avait encore eu aucune interpellation, mais le parquet de Nice promet «un travail d'analyse de la vidéo» dans le cadre des trois enquêtes ouvertes, notamment pour «violences en réunion» et «dégradations en réunion».

- «Sécurité renforcée» à Marseille -

Le dispositif de sécurité était-il suffisant pour gérer les supporters niçois et la venue de 8.000 supporters allemands sur la Côte d'Azur? Selon la préfecture, 650 policiers et gendarmes avaient été déployés, ainsi que 600 stadiers au sein de l'Allianz Riviera.

«La sécurité à l’intérieur du stade relève d'abord de l'organisateur. Mais dès les premiers incidents j'ai donné l'ordre de faire entrer dans l'enceinte une compagnie de CRS» (Compagnies Républicaines de Sécurité), a expliqué à l'AFP le préfet (représentant de l'Etat) des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, en soulignant la présence de «350 ultras» parmi les supporters allemands.

«Des policiers de la Section d’intervention rapide (SIR) étaient également disposés dans le stade», a-t-il ajouté.

La ministre des Sports a promis de faire le point avec le ministère de l'Intérieur «sur les faits et responsabilités». L'UEFA (Union of European Football Associations) ne s'est de son côté pas encore exprimée.

«Nos supporteurs n'ont rien à se reprocher. Je ne crains pas de suspension de stade. Ce serait trop injuste», avait réagi l'entraîneur niçois jeudi soir.

Dans un communiqué, le président du FC Cologne, Werner Wolf, a lui «condamné avec la plus grande fermeté les événements odieux s'étant produits des deux côtés».

Les regards se tournent désormais vers Marseille (sud), où environ 15.000 supporters allemands sont attendus mardi pour OM-Eintracht Francfort pour la deuxième journée de la Ligue des Champions.

Interrogé par l'AFP, la préfecture de police du département indique que le dispositif prévu n'a pas été modifié: un «dispositif de sécurité renforcé» est prévu pour le moment.

Les forces de l'ordre seront particulièrement vigilantes aux abords du stade, dans le centre-ville et dans les points de rassemblements des supporters allemands.

A Marseille, les deux derniers matches européens de l'OM avaient été marqués par des incidents, en avril lors du quart de finale aller de la Ligue Europa Conférence contre le PAOK Salonique, puis en mai lors de la demi-finale retour contre le Feyenoord Rotterdam.

Et tout le monde garde en tête le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au stade de France fin mai, à deux ans des JO de Paris 2024.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.